Samuel Watson : « Gagner au moins une fois »
Lui aussi est directement dans le coup. Comme ses coéquipiers Lenny Martinez (lire ici) et Enzo Paleni, qui se sont mis en évidence lors du Grand Prix de Marseille-La Marseillaise (1.1), Samuel Watson se montre bien en jambes pour ses premiers tours de roues en tant que coureur de la Groupama-FDJ - il évoluait dans la réserve l’an passé -. 23e à Marseille puis 11e de la première étape de l’Etoile de Bessèges (2.1) mercredi, le Britannique était (encore) dans le premier petit groupe de costauds lors de la deuxième étape avant qu’une grosse chute ne mette fin de façon prématurée à l’étape (lire ici). Au soir de cette drôle de journée, DirectVelo a fait le point avec celui qui avait - notamment - remporté Gand-Wevelgem Espoirs en 2022. Entretien.
DirectVelo : Tu joues déjà les premiers rôles sur les toutes premières épreuves de la saison !
Samuel Watson : Aujourd’hui (jeudi) a été une meilleure journée qu’hier (mercredi) pour moi mais malheureusement, la course a été neutralisée dans le final. Après ce qu’il s’était passé lors de la première journée, je ne voulais pas me retrouver piégé une nouvelle fois. J’avais de bonnes jambes et je me suis retrouvé devant. Je pense que sans la neutralisation, le peloton principal serait rentré sur nous dans tous les cas mais on ne le saura jamais.
Tu sembles exprimer des regrets quant à la première journée et l’arrivée de Bellegarde. Pourquoi ?
J’avais les jambes mais je n’étais pas suffisamment bien placé dans le final, après une étape difficile. On s’est un temps retrouvés piégés… On a déconné à un moment crucial et il a fallu faire l’effort pour rentrer. On s’est rendu la tâche compliquée. Malgré ça, j’ai quand même pu aller faire une place à l’arrivée, ce qui prouve que la condition est bonne.
« C’EST LE MIX PARFAIT »
Tu fais partie de cette jeune génération de coureurs qui semble ne pas avoir froid aux yeux !
Parfois, je suis quand même impressionné, en réalisant que je roule avec des mecs que je voyais habituellement à la télévision. Mais en course, il ne faut pas raisonner de cette façon-là, même si je respecte bien évidemment chacun de ces coureurs. Tout le monde est là pour gagner des courses, moi le premier.
Cet hiver, tu es passé de la Conti Groupama-FDJ à la maison-mère, comme grand nombre de tes coéquipiers de 2022…
Avoir de nombreux gars qui étaient auparavant dans la Conti est un avantage dans le sens où l’on a nos habitudes et que l’on se connaît tous très bien. Ça facilite la transition de tous les gars entre la Conti et la WorldTeam. Surtout, en étant dans la Conti l’an dernier et en disputant déjà quelques courses avec les grands, j’avais déjà le sentiment de faire partie du groupe. Autant dire que la transition s’est vraiment faite facilement.
L’an dernier, tu t’es montré très régulier toute l’année, sur différents terrains, avec ces victoires à Gand-Wevelgem, sur la Course de la Paix et au Tour Alsace, sans parler des places d’honneur au Tour d’Italie Espoirs, au Tour de l’Avenir et même d’un Top 5 au Tro Bro Leon, en Classe 1 (voir sa fiche DirectVelo). Quelles vont être tes priorités pour 2023 ?
Je pense en premier lieu aux Classiques du printemps, bien sûr. Ce sont les courses qui me conviennent le mieux. Et plus généralement, j’aimerais gagner au moins une course. Alors, bien sûr, pas forcément sur une Flandrienne directement, ça risque d’être compliqué pour l’instant. Mais si je peux faire un gros coup sur une course plus abordable, ce serait super. L’équipe m’a concocté un calendrier bien équilibré entre de très grosses courses et des épreuves un peu moins prestigieuses sur lesquelles je peux directement espérer jouer quelque chose. C’est le mix parfait. J’ai vraiment le sentiment que je ne pourrais pas demander mieux que ça.
« JE N’AI PAS PEUR D’AVOIR DES RESPONSABILITÉS »
Espères-tu être sur les plus belles Classiques ou s’agirait-il dans un premier temps de disputer quelques semi-Classiques ?
J’espère bien être de la partie sur certaines des plus belles ! Normalement, c’est prévu au calendrier. Mais je sais qu’il y a beaucoup de candidats pour ces courses-là. Tout n’est pas encore totalement défini mais ce qui est sûr, c’est que j’en ferai quelques-unes. D’ici-là, je serai au Tour d’Algarve puis sur le week-end d’ouverture en Belgique, justement.
Dans quels domaines as-tu le sentiment de devoir franchir un nouveau palier pour être capable, comme tu l’espères, de jouer la gagne dès cette première année en WorldTour ?
Pour gagner des courses cyclistes aujourd’hui, il vaut mieux avoir une bonne pointe de vitesse. Je vais continuer de travailler là-dessus. Avant le début de saison 2022, je ne me pensais pas capable de pouvoir gagner au sprint. Je vais vite, finalement, mais en m’améliorant encore, ça pourrait devenir intéressant. Et ça augmenterait mes chances de jouer la gagne.
On te sent prêt à assumer, très vite, des responsabilités !
Je n’ai pas peur d’avoir des responsabilités au sein de l'équipe, même si, encore une fois, il faut évidemment montrer du respect envers tout le monde dans le peloton. En fait, cette situation s’est déjà produite, y compris chez les grands. Quand on repense au Tro Bro Leon l’an passé… Au fil de la course, je suis naturellement devenu le leader de l’équipe et j’ai eu à assumer ce rôle. Quand je suis en course, je ne pense pas trop à ce genre de choses, je me concentre simplement sur l’instant présent, sur la compétition. C’est bien car ça me permet de rester concentré sans me laisser distraire par la moindre pression.