Valentin Paret-Peintre : « Mériter ma place »

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

Valentin Paret-Peintre est prêt à franchir un nouveau palier. Après avoir découvert le plus haut niveau mondial l’an passé, pour un bilan mitigé, le Haut-Savoyard compte bien passer la seconde en commençant à jouer les premiers rôles sur certaines épreuves considérées comme abordables - en Classe 1 - tout en continuant de prendre de la caisse et des repères au niveau WorldTour. Dans son viseur : une participation au Tour d’Italie, en mai prochain, où il aimerait pouvoir découvrir une course de trois semaines en épaulant Aurélien Paret-Peintre, son grand-frère, qui devrait être le leader de l’équipe AG2R Citroën sur ce premier Grand Tour de la saison. DirectVelo a profité de l’Etoile de Bessèges pour faire un point complet avec l’athlète de 22 ans. Entretien.

DirectVelo : Comment se déroule ce tout début de saison pour toi ?
Valentin Paret-Peintre : Pour l’instant, c’est un bon début de saison au niveau des sensations. Dès le Grand Prix de Valence, j’étais vraiment bien (18e, NDLR) en ayant bien travaillé pour Andrea Vendrame. Ça m'a fait du bien après une saison 2022 qui ne s’était pas vraiment bien terminée en Italie. Après une longue période sans la moindre course en septembre, j’avais abandonné mes deux dernières courses (le Tour d’Emilie et la Coppa Bernocchi, NDLR). J’étais resté là-dessus et j’avais donc besoin de bien rentrer dans cette nouvelle saison, pour me rassurer, personnellement, mais aussi rassurer l’équipe. Je suis content de ma forme. Je suis simplement déçu et frustré d’avoir été éjecté sur problème mécanique le premier jour alors que j’avais réussi à être dans la première bordure.

Que retiens-tu de ta première saison chez les pros en 2022 ?
Je pensais que ça allait être plus “facile” (sourire). C’était difficile de prendre le rythme et de s’y habituer. J’ai eu quelques pépins mais ça n’explique pas tout. J’ai clairement manqué de régularité. Heureusement, après la coupure de juillet, j’ai fait une bonne fin de saison à partir du Tour de Wallonie, avec un bon Tour de l’Ain (9e d’une étape, NDLR). C’était encourageant en vue de cette année, je peux m’appuyer là-dessus.

« JE N’AI PAS ENCORE PU VOIR CE QUE JE VALAIS À CE NIVEAU-LÀ »

As-tu le sentiment d’en savoir un peu plus sur ce que tu pourras espérer à moyen et long termes dans ce peloton professionnel ?
Je manque encore de repères. Il y a beaucoup de choses que je n’ai pas faites, pas découvertes. Par exemple, si on prend les courses WorldTour d’une semaine, j’ai abandonné au Tour du Pays Basque après deux étapes et je n’étais pas vraiment en forme sur le Tour de Romandie. Je n’ai pas encore pu voir ce que je valais à ce niveau-là, notamment dans les cols. Je n’ai pas fait de Grand Tour non plus. C’est donc trop tôt pour savoir vers quels types de terrains je vais m’orienter, et quels objectifs me fixer. Bien sûr, ce sera axé sur les terrains montagneux, mais je ne sais pas si ce sera pour des étapes ou pour des classements généraux, pour des courses d’une ou de trois semaines… De toute façon, sur le vélo, j’aime tout, pas que la montagne.

On l’avait déjà évoqué lorsque tu étais amateur : tu as toujours performé sur différents terrains, avec notamment ce succès au Tour de Moselle…
C’est toujours le cas (sourire). Au Tour de Wallonie, j’ai bien aimé la dernière étape avec les pavés et les bordures. J’y étais à l’aise, même si ce n’est pas toujours une partie de plaisir. J’aime bien ce challenge d’essayer de performer sur des terrains où l’on ne m’attend pas forcément. J’ai l’impression d’être passé pro jeune (à 20 ans, NDLR), même si maintenant c’est de plus en plus fréquent. Donc j’ai encore le temps mais d’un autre côté, j’ai envie d’essayer de marcher dès cette année, sur des épreuves de Classe 1 par exemple. Des courses comme la Route d’Occitanie ou le Tour de l’Ain peuvent être intéressantes. Je n’ai pas la prétention de dire que je peux jouer les premiers rôles en WorldTour ou en ProSeries dès cette saison mais sur des courses plus abordables, c’est possible.

« LA QUESTION D’UNE PARTICIPATION AU GIRO SE POSE »

Penses-tu avoir, parfois, ta carte à jouer au milieu d’un groupe où il y a de grands noms du peloton, à l’image de cette Etoile de Bessèges où tu es accompagné, parmi d’autres, de Benoît Cosnefroy ou Greg Van Avermaet ?
L’équipe laisse beaucoup de place aux jeunes, ça se voit dans le recrutement. Forcément, c’est pour nous donner notre chance à un moment donné. Ce sera le cas sur les épreuves que je citais précédemment, comme l’Ain ou l’Occitanie. Il devrait y avoir des opportunités, sur des courses où il n’y aura pas Ben O’Connor. Globalement, j’aurai un programme assez similaire à ce que j’ai déjà connu l’an passé, avec encore une fois le Tour du Pays Basque. Il y aura aussi, normalement, le Tour des Alpes, qui peut être une course intéressante pour moi.

Un Grand Tour est-il à l’ordre du jour pour 2023 ?
La question d’une participation au Tour d’Italie se pose. Mon frère (Aurélien) y sera pour le général. Il y aura une sélection en interne d’ici là. Je vais devoir faire mes preuves et mériter ma place. Ce n’est pas la peine d’aller au Giro pour “recevoir” pendant trois semaines. S’il n’y a pas de Giro, j’irai sûrement à la Vuelta en fin d’année. Le plan est donc de découvrir un Grand Tour cette année. J’ai très envie de faire le Giro. Accompagner mon frère, ce serait quelque chose pour un premier Grand Tour. C’est aussi pour ça que j’ai envie de me montrer dès les premières courses de l’année. Je veux prouver à l’équipe que je peux répondre présent. Après Bessèges, je serai sur l’UAE Tour, qui peut me convenir même si Geoffrey Bouchard sera le leader là-bas et que ce sont peut-être des montées trop “roulantes” pour moi. Dans tous les cas, chaque épreuve doit être une occasion de gagner ma place pour le Tour d’Italie.


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