Alexis Renard : « Ce problème cardiaque est totalement derrière moi »

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

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Alexis Renard est de retour aux affaires. Privé de compétitions durant toute la seconde partie de saison 2022 en raison d’un problème cardiaque - une ablation des oreillettes, cavités supérieures du cœur qui reçoivent le sang, avait dû être effectuée durant l’été -, le Breton a remis un dossard le 14 janvier dernier, en Australie, lui qui n’était plus apparu depuis le dernier Championnat de France, fin juin. “Forcément, après l’opération, j’ai eu peur de ne pas pouvoir vite retrouver le bon rythme et la forme. J’appréhendais tout ça, je ne savais pas comment mon corps allait réagir. Mais j’ai pu faire un hiver correct et depuis, je suis content de la façon dont les jambes répondent en course. Je voulais vite retrouver des sensations et c’est le cas. Pour le reste, je n’ai jamais été vraiment inquiet de ce problème cardiaque. Je savais que ce n’était pas quelque chose de grave et que ça n’allait pas m’empêcher de continuer ma carrière”, synthétise-t-il auprès de DirectVelo, en marge de « la Course au Soleil ». “Ce problème cardiaque est totalement derrière moi”.

« J’AI TOUJOURS EU UNE BONNE POINTE DE VITESSE »

Depuis ce retour aux antipodes, il a enchaîné les compétitions à Oman, en Belgique et la semaine passée, lors de Paris-Nice. Avec 21 jours de course au 13 mars, il fait partie des coureurs qui ont le plus enchaîné. À titre indicatif, côté tricolore, seuls Paul Ourselin (23) et Alan Jousseaume (22) ont plus couru depuis la reprise. “J’ai vraiment bien enchaîné. Je ne m’en suis pas vraiment rendu compte mais en arrivant sur Paris-Nice, certains m’ont fait la remarque que j’étais encore là (sourire). Vu ce qu’il s’est passé l’an dernier, je suis frais mentalement et physiquement. Et je tenais à reprendre assez tôt pour ne pas avoir à enchaîner encore deux stages en décembre et en janvier avec l’équipe, alors que j’étais déjà privé de courses depuis longtemps”, souligne le coureur de la formation Cofidis.

Depuis sa reprise, l’ancien Champion de France Amateurs s’est plusieurs fois mué en poisson-pilote de Bryan Coquard, au Tour Down Under puis sur Paris-Nice, où il a d’ailleurs terminé 9e d’une étape à Fontainebleau, en début de semaine, devant son leader. “J’ai toujours eu une bonne pointe de vitesse. Tout le monde m’a dit en plaisantant que j’étais devenu sprinteur mais je n’en ai jamais douté. Je reste persuadé que si je joue ma carte, je peux faire un Top 5 au sprint. Mais ici, j’étais le lanceur de Bryan et c’est bien normal car il va plus vite que moi. Entre pouvoir faire un Top 10 ou jouer la gagne, comme Bryan peut le faire, il y a une belle différence. En tout cas, ça peut donner des idées pour de plus petites courses”.

« ENTRE LES ANNÉES COVID ET CETTE COUPURE EN 2022… »

Outre cette pointe de vitesse intéressante, c’est également sur les Classiques qu’il est le plus ambitieux. Alexis Renard va d’ailleurs désormais enchaîner certaines des courses les plus mythiques du calendrier, de Milan-San Remo à Paris-Roubaix. “Axel (Zingle) sera là et on connaît ses qualités. Je n’aurai pas forcément ma carte à jouer. J’aurai un rôle d’appui et quand c’est comme ça, je me tiens toujours au plan à la lettre. Je ne vais jamais la faire à l’envers, je suis droit dans mes bottes et totalement franc avec les gars. Bien sûr, si sur une Classique j’ai ma chance pour anticiper, je ne manquerai pas de la saisir. J’ai de grosses ambitions à terme. Mais je suivrai avant tout le plan du collectif”.

Les sprints et les Classiques, voilà donc les deux grands axes de travail à long terme pour Alexis Renard, qui est tombé sans gravité lors de la septième étape de Paris-Nice. Passé pro à 19 ans (il en a aujourd’hui 23), celui qui dispute sa quatrième saison professionnelle - deuxième année chez Cofidis après une expérience de deux ans chez Israël Start-Up Nation - promet ne plus avoir de temps à perdre. “On me dit toujours que je suis jeune mais l’air de rien, ça passe quand même vite. J’ai 23 ans et je dois confirmer. Entre les années Covid et cette coupure en 2022 à cause de mon problème de santé, j’ai raté des courses. La plupart des Classiques, je ne les ai faites qu’une fois pour le moment”. Mais il va donc très vite avoir l’occasion d’y remettre les pieds.


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