Début de Coupe de France N3 idéal pour l’UC Briochine-Bleu Mercure. Descendu en Ardèche avec Romain Hardy, le club breton est remonté dans le grand Ouest avec le trophée du vainqueur du Tour de l’Ardèche Méridionale dans le coffre de la voiture (voir classement), grâce à celui qui vient de passer treize ans chez les pros. À l’arrivée dans les rues d’Aubenas, le directeur sportif de l’équipe, Fabien Schmidt - toujours coureur dans la structure mais de temps en temps au volant - s’est autant réjouit de ce succès que du comportement des petits jeunes de l’équipe auprès de DirectVelo. Entretien.

DirectVelo : Dès le premier GPM de l’épreuve, il y avait des coureurs de partout. À ce moment-là, aurais-tu imaginé un sprint massif trois heures plus tard ?
Fabien Schmidt : Non, pas vraiment. Mais quand j’ai repéré le final (samedi) avec le président, je lui ai dit que ça pouvait finir au sprint à 60. La fin était propice aux sprinteurs, je me disais que ça aurait du mal à sortir. Et avant, dans les difficultés, je me disais que tout le monde aurait peur de la distance. 163 km, en N3, ce n’est pas rien. C’est assez rare de faire autant de bornes pour la plupart de ces coureurs-là. Sur la première manche, c’est souvent compact. Alors finalement, ce n’est sans doute pas si surprenant.

« IL FAUT PASSER PAR LÀ »

Romain Hardy était le favori de l’épreuve et il a parfaitement répondu présent !
Devant, dans le premier coup d’une trentaine, on n’avait qu’un mec pour représenter l’équipe. Alors Romain (Hardy) a demandé de relancer. Il a assumé son rôle et les gars ont bien travaillé pour lui. Quand je vois un petit jeune comme Elouan Doledec, qui s’est donné à fond et qui se bat pour finir la course, même très loin, ça me fait super plaisir. Il est Open 2, il vient de gagner une 3e caté le week-end dernier ! C’est comme ça que les jeunes apprennent. Il faut passer par là. Romain, on ne va pas aller jusqu’à dire qu’il est logique qu’il gagne, mais on l’attendait à ce niveau. Les jeunes ont tous bossé à mort, ils sont cuits. Ils n’ont pas à stresser sur leur propre résultat, ils sont là pour le collectif et pour progresser. C’est très bien pour eux.

Comment trouves-tu le niveau en N3, toi qui as un grand vécu récent sur le niveau amateur comme sur les pros ?
Je n’ai pas de recul sur la N3 d’avant. Mais ce que je vois, c’est qu’il y a une belle densité. Il y a de moins en moins d’écart. Quand on voit le nombre de mecs dans le paquet après 163 bornes… C’est plus que correct. On savait que l’on pouvait jouer quelque chose, en tout cas. C’est hyper important pour le club. Si tu prends les manches de Coupe de France N3 par-dessus la jambe, je ne vois pas l’intérêt d’être labellisé. Autant être hors-DN.

« ON NE VA PAS FORCER LES MECS »

L’équipe a demandé de faire le déplacement à Romain Hardy, qui compte surtout privilégier les compétitions en terres bretonnes le reste de la saison. C’était donc important qu’il vienne marquer de gros points ?
On essaie de panacher. Si on avait voulu mettre tous nos œufs dans le même panier, on aurait dit à Jojo (Johan Le Bon) de venir. Jojo voulait faire le Bousquet, il fallait qu’il aille là où il avait envie d’aller, on ne va pas forcer les mecs. De toute façon, ça nous permet de faire tourner et de donner leur chance à de jeunes Espoirs 1. On a un leader, des mecs qui se relancent et des petits jeunes. Cette victoire de Romain ici apportera de futures victoires aux jeunes aussi, j’en suis sûr pour l’avoir moi-même vécu par le passé. Mais oui, il nous fallait un des deux leaders.

On imagine que l’objectif va désormais être de remporter la Coupe de France !
Il ne faut pas croire, ce ne sera pas simple. Pour la Sologne des Étangs, ça risque d’arriver au sprint massif et on n’a pas véritablement de sprinteur, même si Romain a gagné comme ça ici. Rien n’est fait (voir le programme). On peut espérer faire 1 et 2 comme on peut ne pas mettre un mec dans le Top 30 sur la prochaine manche, il faut rester prudent.