Antoine Aebi : « Ne pas avoir des yeux de spectateur »

Crédit photo Zoé Soullard - DirectVelo

Crédit photo Zoé Soullard - DirectVelo

Antoine Aebi a mis beaucoup de temps à quitter l’aire d’arrivée de la première étape du Tour de Romandie. Sollicité par les médias locaux et le public à qui il n’a pas manqué de signer des casquettes à son effigie, l’habituel coureur de Charvieu-Chavagneux IC était tout près de la maison pendant une bonne partie de l’étape. “On va passer sur mes routes d'entraînement”, appréciait-il auprès de DirectVelo avant de s’élancer depuis Crissier. Mais le 2e d’Annemasse-Bellegarde, en difficulté dès le premier GPM avec une trentaine d'autres coureurs, n’aura pas passé la journée espérée sur le plan sportif comme il l’a confié à l’arrivée à DirectVelo.

DirectVelo : Comment s’est passée ta première étape de ce Tour de Romandie ?
Antoine Aebi : C’était vraiment cool sur le plan extra-sportif. J’ai été beaucoup soutenu. Beaucoup de gens sur le bord de la route prononçaient mon nom. Sur le plan sportif, ce n’était pas ma meilleure journée sur un vélo. J’ai été lâché au sommet du premier GPM. C’est une déception. J’avais sans doute mes moins bonnes jambes depuis le début de saison. C’est un peu difficile… Je suis capable de faire mieux. J’étais en-dessous de ce que j’ai l’habitude de faire et en WorldTour, tu ne peux pas être en-dessous…

« C’EST MAGNIFIQUE »

Comment te sentais-tu avant ce Tour de Romandie ?
Ça marchait plutôt bien en ce moment. J’ai fait en sorte d’arriver en forme pour le Tour de Romandie. Hier (mardi), sur le prologue, je ne me sentais pas très bien, j'étais un peu bloqué. Je n’avais pas de grandes sensations. Je pensais me prendre une minute par le vainqueur et finalement, je suis seulement à 40’’. Au vu du matériel et de l’entraînement que j’ai pu faire sur mon vélo avec ma première sortie la veille de la compétition, c’est plutôt un résultat positif.

Qu'est-ce que ça représente d'être présent au Tour de Romandie en tant que Romand ?
C’est magnifique. C’est une course qui fait rêver tous les cyclistes de Romandie. Je venais la voir depuis petit. Ces dernières années, ça devenait un objectif d’y participer. C’était parfois difficile de ne pas y être, j’ai manqué de chance, particulièrement l’an dernier. Je ne pensais plus pouvoir y participer cette année avec la sélection comme il y a désormais deux formations à licence suisse au niveau ProTeam. Ça a été une bonne surprise d’apprendre cet hiver que la sélection suisse serait malgré tout encore présente cette année. Assez rapidement, c’est redevenu un objectif.

« ÇA RESTE DES HUMAINS »

Qu'est-ce qui change entre prendre le départ d’une telle course par rapport à une Élite en France ?
Ce qui change beaucoup, c’est le parc des véhicules. On est avec les équipes WorldTour, il y a les bus, les camions... Après ça reste une course de vélo, j’en fais tous les week-ends, j’essaye de garder ça à l’esprit. C’est vrai qu’il ne faut pas avoir des yeux de spectateur. Je suis également un coureur et un acteur de cette course. Lorsque l’on se retrouve à l’hôtel avec Chris Froome ou Mark Cavendish, ça change des coureurs que je croise les autres week-ends, mais ça reste des humains.

Qu’est-ce que serait un Tour de Romandie réussi ?
Au niveau des résultats, c’est toujours difficile à dire. Je ne connais pas mon niveau sur une WorldTour. J’ai déjà couru face à des WorldTeams mais jamais sur une course de ce niveau-là. Je pense que ce Tour de Romandie sera réussi si à la fin je me dis que j’ai tout donné, tout essayé. J’aurais aimé tenté ma chance dans le sprint ce mercredi. Même si j’avais terminé 35e en faisant les choses comme il le fallait… C'est sûr que je vais essayer de prendre une échappée, notamment sur une étape difficile. C’est plus motivant d’être devant sur une journée difficile que d’être derrière à attendre de se faire larguer par les cadors.



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