Kenny Elissonde-Victor Campenaerts, un duo à la relance
Une échappée de solides coureurs a animé la deuxième étape du Critérium du Dauphiné (2.UWT), ce lundi. Mais il n’y avait rien à faire face au peloton et notamment aux formations Soudal-Quick Step et Jumbo-Visma, qui comptaient bien permettre à leurs leaders respectifs de se jouer la victoire d’étape dans le faux-plat montant de la Chaise-Dieu (Haute-Loire). Bien que les attaquants ne soient pas allés au bout, les deux plus résistants d’entre eux, Victor Campenaerts et Kenny Elissonde, peuvent trouver de vrais motifs de satisfaction à cette journée. Tous deux de retour d’une période délicate, ils en ont profité pour se mettre en confiance et prouver qu’ils étaient de retour à un très bon niveau.
« ON A FAIT UN JOLI NUMÉRO »
Victor Campenaerts, tout d’abord, a vécu une terrible chute en mars dernier, lors de la Bredene-Koksjide Classic (1.Pro) et avait été durement touché au dos. Après des semaines de convalescence et un mois de stage en Sierra Nevada pour son retour sur le vélo, le voilà qui remet un dossard pour la première fois cette semaine à l’occasion du Critérium du Dauphiné. Avec, donc, une longue échappée dès son deuxième jour de compétition. “Je suis très heureux d’avoir pu me retrouver à nouveau dans une échappée mais je suis simplement heureux d’être en compétition, à haut niveau. Je me suis bien amusé à l’avant mais le peloton n’avait clairement pas l’intention de laisser l’échappée aller au bout. Surtout Quick-Step et quand on voit que c’est (Julian) Alaphilippe qui gagne, ça leur donne raison. Bravo à lui”, résumait le Belge au micro de DirectVelo après l’arrivée, derrière le podium protocolaire.
“On a fait un joli numéro avec Kenny Elissonde, on a donné tout ce que l’on avait. C’était un bon entraînement pour la suite. J’espère maintenant retrouver au plus vite ma meilleure condition physique”, ajoute le rouleur de la Lotto-Dstny. Ses derniers jours de stage en Espagne étaient déjà une bonne indication de sa condition actuelle. “Je m’y sentais vraiment bien sur les tout derniers jours. Mais on ne sait jamais comment ça va véritablement se passer en course”. Le voilà rassuré.
« IL N’Y AVAIT RIEN À FAIRE »
De son côté, Kenny Elissonde a été victime d’une chute au Tour de Catalogne (2.UWT) puis il a attrapé la Covid lors du Tour de Romandie (2.UWT), ce qui l’a privé de compétitions durant de longues semaines et à se demander dans quelle condition il aborderait ce Dauphiné (lire ici). Voilà donc un premier élément de réponse et il est satisfaisant. Bien qu’il n’a jamais véritablement envisagé pouvoir piéger les sprinteurs-puncheurs. “Je n’y ai jamais cru. Pourtant, l’échappée était vraiment intéressante. Il n’y avait que de bons coureurs devant, ça s’est fait à la pédale dans une bosse. Je me disais que les Jumbo-Visma n’avaient peut-être pas envie de rouler toute la semaine mais visiblement, ça ne leur pose pas de problème. Mais le peloton avait les clefs en main et ils ont décidé que ça se finirait au sprint. Il n’y avait rien à faire contre ça”, concédait-il aussitôt descendu de vélo, derrière la ligne d’arrivée.
Initialement, le grimpeur de la Trek-Segafredo n’avait pas prévu de prendre part à une échappée sur cette étape qui, sur le papier, était loin d’être la plus favorable de la semaine pour lui. “Si l’échappée était imposante, on voulait mettre quelqu’un dedans. Je m’y suis retrouvé. Au début, je me suis demandé si je devais me relever mais finalement, j’ai passé une bonne journée devant. Sur la fin, j’ai vite réalisé que l’on n’allait pas jouer la victoire mais je me suis quand même fait plaisir”. Il espère désormais “repartir à l’avant” en fin de semaine, lors des étapes savoyardes. En attendant, il devrait s’offrir “deux journées plus tranquilles” ce mardi puis mercredi, lors du chrono individuel. Un chrono que Victor Campenaerts ne devrait, lui non plus, pas disputer à fond. “Je n’ai aucune ambition sur le chrono, ni sur celui de cette semaine ni à plus long terme. Je ne m’entraîne plus spécifiquement pour ça comme je l’ai longtemps fait par le passé. Maintenant, je veux me concentrer sur de longues échappées comme je l’ai fait ici. Et le jour où le peloton laissera filer l’échappée jusqu’au bout, j’espère que je serai là”.