Alexy Faure Prost : « En haut d'un col aussi mythique, c'est beau »

Crédit photo Giro d'Italia

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Alexy Faure Prost s’est illustré sur le Tour d’Italie Espoirs. Le sociétaire de Circus-ReUz-Technord a terminé 2e de la quatrième étape, au sommet du Stelvio. Au classement général, le coureur de 19 ans finit dans le Top 5 (voir classement) et meilleur jeune, une performance aboutie pour sa 1re année Espoirs. Au micro de DirectVelo, l’Aindinois revient sur son expérience.

DirectVelo : Comment as-tu préparé ce Tour d'Italie Espoirs, qui était une échéance importante pour toi ?
Alexy Faure Prost : J’ai surtout fait des entraînements avec des efforts longs, dans les cols vers chez moi. J’ai aussi participé à la Mercan’Tour Classic, avec les pros. C’était une bonne préparation pour le Giro U23 qui venait deux semaines après. J’ai travaillé pour l’équipe, mais j’ai senti que j’étais en forme. Ça allait bien dans les cols. Mais dans l’ensemble, je me suis surtout focalisé sur des entraînements plutôt que sur des courses. 

Dans quel état d’esprit, as-tu débuté la course ? 
J’espérais un bon général, même si je savais que ça allait être dur. J’ai fait un bon début d’année, mais sur des montées plus courtes. Je n’avais jamais fait de vraies courses en montagne cette année. Je ne savais pas vraiment où me situer par rapport aux autres. Même à l’entraînement, c’était des efforts que je ne faisais pas.

« JE RELATIVISE, JE ME DIS QUE CE N’EST PAS SI MAL »

Sur la quatrième étape, tu termines 2e, en haut du Stelvio. Tu avais coché cette étape ?
Clairement, c’était une des journées qui me convenaient le plus. Je savais que ça allait être difficile et propice à faire des écarts. Il fallait être présent. Au départ, l’objectif était de remonter au général. J’avais fini un peu loin sur le contre-la-montre, qui n’est pas ma grande spécialité. J'étais assez sûr de moi. Le début de l’étape était assez vallonné. Au pied, on était tous un peu fatigués. Dans le Stelvio, c’était vraiment une course de côte. La sélection s'est faite naturellement. Je me sentais bien et le début était assez sinueux. J’ai demandé à Tim Rex, mon coéquipier de faire un train. Ça m’a permis d’être bien placé.

Tu as quelques regrets sur cette étape ?
Un petit peu. Je pense que je n’ai pas assez cru en moi pour le sprint. J’étais vraiment déçu après la course, mais avec du recul, je relativise. Je me dis que ce n’est pas si mal. J'ai beaucoup appris. Et finir 2e en haut d’un col aussi mythique, c’est beau ! D’autant que Johannes Staune-Mittet était très fort. Il gagne le Giro sans contestation possible. Sur la septième étape, il nous a dominés.

Cette étape t’a replacé au classement général. Comment s’est passé la suite ? 
Après la quatrième étape, j’étais assez confiant. Je pensais à la victoire, et au minimum à rester sur le podium. Malheureusement, j’ai un jour sans sur la 7e étape. C’est dommage, car c’était la pire étape pour ne pas être en forme. Finir 5e ou 4e, ça n’a pas vraiment d’importance. Alors qu’être sur le podium sur une course comme ça, ça aurait été super. Je suis surtout déçu pour l’équipe et le staff, qui ont tout fait pour me mettre dans de bonnes conditions. Mais bon, je vois le positif, je me dis que j’ai bien appris. Et je suis content de ramener le maillot de meilleur jeune.

« LE GIRO M’A PERMIS D’APPRENDRE À COURIR »

L’épreuve t’a permis de prendre en confiance ?
Oui, c’est sûr. La Mercan’Tour aussi. Avec les pros, je ne m’attendais pas à être aussi bien, surtout sur une course de montagne. Encore plus avec le niveau qu’il y avait. Même si ça n’est pas une World Tour, il y avait des grands noms. J’ai vu que ça allait par rapport à eux. Après la course, ça m’a fait bizarre de voir avec qui j’avais fini (rires).

Ces performances te permettent de mieux te rendre compte du coureur que tu peux devenir ?
J’ai aussi échangé avec l’équipe. Je pense que je vais être un coureur typé montagne et ardennaises en début d’année. Sur ces épreuves, plutôt en tant qu’équipier, voire dernier équipier, qui attaque en bosse. Un peu comme un électron libre. Les montées plutôt courtes me vont bien. C’est cool, parce que j’ai pas mal de courses qui me correspondent sur le calendrier. Je pense aussi à devenir un coureur de classement général. En Italie, c’était la première fois que j’étais leader sur une course par étapes. Ça fait bizarre d’être protégé tout le long, c’est usant nerveusement. Je pense que le Giro m’a permis d’apprendre à courir. En sortant des Juniors où je faisais des courses départementales, ça change (rires).

Tu comptes aller sur le Val d’Aoste dans la même position ? 
J’espère. Ce serait l’occasion de continuer à apprendre et de valider ce que j’ai déjà appris. J’aimerais vraiment gagner une étape sur cette course. Je pense que c’est encore plus dur que sur le Giro. L’épreuve est plus courte, avec moins d’étapes de plaine et un niveau légèrement moins relevé que le Giro U23. Il n’y aura pas la Jumbo-Visma Development, ça change des choses qu’ils ne soient pas là.

« JE NE PEUX QUE PROGRESSER »

Tu arrives à la mi-saison de ta première année Espoir. Est-ce que tu sens que tu progresses ?
Oui clairement. Je ne m’attendais pas à être si bien physiquement. Les dernières courses m’ont vraiment rassuré sur mes capacités. Je me rends compte qu’il y a une marche avec les professionnels et le World Tour. Mais je me dis aussi que je ne peux que progresser. Plus les années vont passer, plus j’espère me rapprocher de ce niveau. En tout cas, c’est l’objectif. Malgré tout, je ne veux pas griller les étapes. 

Quelle est alors la prochaine étape pour toi ? 
Je ne cherche pas à aller en WorldTour le plus rapidement possible. Le but, c’est d’y aller quand je serai performant. L’avantage d’être dans l’équipe de développement, c’est que je peux continuer à progresser, tout en participant à des courses avec les professionnels. Pour le moment, cette situation me convient très bien.

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