Paul Seixas, Léo Bisiaux ; le futur c’est maintenant
Crédit photo LNC / Marie Vaning
Ils débarquent tout juste chez les grands et jouent d’emblée la victoire. Ce mercredi, Léo Bisiaux et Paul Seixas ont été impressionnants lors de Paris-Camembert et il aura fallu un très bon Lander Loockx pour priver la classe biberon de Decathlon AG2R La Mondiale de l’emporter en terres normandes. “On n’est pas de purs sprinteurs, c’est dur de rivaliser car il était très costaud mais ce n’est que partie remise, on va réessayer”, lâche l’Auvergnat pour DirectVelo quelques minutes après l’arrivée. Bien avant ce sprint final à cinq, il a d’abord fallu éviter le gros coup de bordure des Uno-X Mobility et des Unibet Tietema Rockets à plus de 120 kilomètres (!) de l’arrivée. “Tout le monde s’attendait à un coup de bordure. Franchement, j’étais quasi sûr que ça allait le faire dans des parties dégagées”, assure Paul Seixas. “Toutes les équipes avaient regardé le vent. On savait que ça roulerait très vite à cet endroit-là, on avait bien identifié ce kilomètre où l’on prenait le vent de côté pendant quelques kilomètres après une bosse alors on a essayé de rester placés”, appuie son aîné.
LÉO BISIAUX A FAIT LE BOND TOUT SEUL DEPUIS LE DEUXIÈME PELOTON
Malheureusement pour la WorldTeam savoyarde, les deux cartes maîtresses de l’équipe, désignées avant le départ, sont écartées de la course à la victoire dès cet instant de la course. “Jordan (Labrosse) est tombé et Noa (Isidore) s’est retrouvé piégé derrière”, raconte un Léo Bisiaux qui, en réalité, était lui aussi dans le deuxième groupe pendant quelques minutes. “J’étais piégé mais dans un village, on n’était vraiment pas loin dans une bosse et j’ai pu gicler tout seul pour rentrer”. En costaud. Ils sont alors 36 en tête et parmi eux, un autre tout jeune talent de Decathlon AG2R La Mondiale, Aubin Sparfel.
Près de deux heures plus tard, la paire Bisiaux-Seixas profite de la côte de Champeaux pour faire la décision. Un groupe de six - puis finalement de cinq puisque Stian Edvardsen va rapidement craquer - se compose et ne sera plus jamais revu. “On a vite fait les comptes, on a vu qu’on était avec des costauds devant. Louis Barré, Ewen Costiou et Lander Loockx sont de très bons coureurs alors il ne fallait pas se poser trop de questions”. Très rapidement, le quintette prend une petite minute d’avance et il devient évident que ce groupe va se jouer la victoire. Alors, comment manœuvrer pour les deux jeunes coureurs ? “Notre leader et notre sprinteur se sont fait piéger alors il a fallu prendre les choses en main, du haut de nos 18 et 20 ans, raconte Paul Seixas. C’était quand même une bonne situation à deux sur cinq. On a essayé de bien gérer, je me sentais bien dans les bosses, il fallait tenter d’en tirer avantage avec Léo”.
« CE SERA POUR UNE PROCHAINE FOIS »
Impossible, malgré tout, de se détacher dans les dernières ascensions. “Le problème, c’est que la victoire ne s’est pas jouée dans les bosses. C’est dommage car on était peut-être les deux plus forts quand ça montait”, regrette Paul Seixas. Le vent, toujours très présent en fin de course, n’était de toute façon pas favorable à un homme seul et c’est ainsi que les cinq attaquants se sont disputé la victoire au sprint. Et à ce petit jeu là, c’est donc le Belge d’Unibet qui l’a emporté devant un Paul Seixas (voir classement) également récompensé par le classement de la montagne. “Il était simplement plus rapide, même si j’ai fait un bon sprint”, admet celui qui sort tout juste des rangs Juniors et avait déjà terminé 5e du GP La Marseillaise pour sa première chez les grands, début février. “Il y a un peu de frustration car on était là pour gagner. Mais il faut aussi voir le positif. Je me suis retrouvé devant, j’ai fait la course que je voulais, j’ai attaqué, ça ne l’a pas fait mais ce sera pour une prochaine fois”.
Même sentiment mitigé du côté de son compère Léo Bisiaux, qui disputait là sa première course sur route de l’année après avoir pris le temps de bien souffler à la suite d’une intense saison dans les sous-bois. “J’ai repris l’entraînement il y a quatre-cinq semaines seulement car j’avais vraiment besoin de me reposer. Dans ces conditions, c’est déjà bien d’être à ce niveau de performance”. Voilà qui promet pour la suite, mais il ne s'agit déjà là que d'une confirmation.
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