Maximilien Juillard : « Un rayon de soleil qui va me redonner un élan »

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Un an après sa médaille de bronze au Championnat de France Amateurs, Maximilien Juillard a obtenu ce samedi le métal argenté lors du Championnat de France Espoirs pour sa dernière année dans la catégorie (voir classement). Le professionnel de Van Rysel-Roubaix Lille Métropole, qui portait pour l’occasion les couleurs du comité Auvergne-Rhône-Alpes, exprime sa satisfaction au micro de DirectVelo, même si toutes ses pensées étaient dirigées vers le maillot bleu-blanc-rouge.

DirectVelo : Que représente pour toi cette médaille d’argent ?
Maximilien Juillard : C’est difficile de savoir vraiment ce que j’en pense. C’est toujours une satisfaction de monter sur le podium et d’assurer une médaille pour le comité. C’est bien pour ma dernière année Espoirs. J’ai déjà connu le podium d’un Championnat de France l’an passé. Cette 3e place en Élite m’a vraiment fait sortir de l’anonymat. Ce résultat m’avait permis d’être stagiaire et de passer pro ensuite. Je ne suis pas dans le même état d’esprit aujourd'hui. L’an passé, c’était vraiment une surprise, j’étais très satisfait. Là, j’ai un peu de frustration. J’ai raté le maillot, c’est difficile de passer à côté. Je suis le premier perdant de cette course en étant 2e. Mais j’ai passé une très bonne journée.

Rapidement, vous vous êtes retrouvés à six du comité Auvergne-Rhône-Alpes dans un groupe de 24 coureurs...
C’était ce qu’on s’était dit au briefing. On voulait vraiment réaliser une course offensive dès le début et prendre un coup d’avance. Rapidement, on était un gros groupe. On s’est tout de suite mis à rouler. Je remercie mes coéquipiers du comité qui ont fait du très bon boulot en prenant la course du bon pied. On essayait de s’organiser avec les autres gars. Il fallait appuyer les relais tout en restant quand même assez calme. Ça nous a été favorable. Puis à environ 80 bornes de l’arrivée, Alexy Faure Prost s’est mis devant, a roulé et les mecs pétaient un à un dans sa roue. On n’était plus que trois avec Axel Huens. On a vite compris qu’on allait se jouer la victoire.

« DÈS QU’IL EST PARTI, J’ÉTAIS MORT »

Comment avez-vous géré à trois devant avec Alexy Faure-Prost et Axel Huens ?
On a fait du vélo comme on aime. Dans un premier temps, on n’a pas vraiment compté nos coups de pédales. Il fallait qu’on creuse. Sur un circuit comme ça, c’était un avantage d’être échappé. Je connais bien Alexy et Axel. Ce sont vraiment deux gars généreux dans l’effort. On était tous l’un contre l’autre même s’ils sont tous les deux dans les rangs de Circus. Je savais qu’Alexy allait attaquer. Dès qu’il est parti, j’étais mort. Il était impossible à battre, c'était le plus fort.

Puis, tu t’es résolu à jouer la médaille d’argent avec Axel Huens…
Rapidement, j’ai compris que je ne pouvais pas revenir sur Alexy. J’ai tout de suite dit à Axel de rester à deux. On ne sait jamais ce qu’il peut se passer. On était tous les deux à bloc. Alexy nous prenait encore du temps, c’était limpide. Je suis sorti tout seul dans le final pour tout donner jusqu’à la ligne. Je voulais n’avoir aucun regret. Dans la dernière bosse, dès le pied, on était tous les deux à fond, je me suis dit : « j’attaque », je ne me suis pas relevé et je suis allé jusqu’au bout.

« TOUT LE MONDE ME FAIT CONFIANCE ALORS QUE JE ME FAIS PEU CONFIANCE »

Cette 2e place intervient après une première année chez les professionnels qui n’a pas été évidente pour toi notamment avec les soucis de sponsor de ton équipe…
On n’a pas connu que des périodes faciles. On est vraiment restés solidaires. Je remercie les dirigeants, ils nous ont toujours soutenus. Ils ont fait leur possible pour maintenir leur équipe. Quand on faisait des briefings, on parlait plus de la situation avec Go Sport que de la course en elle-même. On a fait beaucoup d’Élites Nationales. Ce n’était pas forcément évident car quand on a un maillot de Conti, on est regardés. J’ai eu une période un peu creuse en mai-juin. J’étais nul, j’ai eu l’occasion de participer à de très belles courses mais je suis passé à côté. Je sens que depuis début juillet, je reviens à un bon niveau. Au Tour de l’Ain, je marchais bien, j’avais de très bonnes sensations. J’étais très frustré lors de la deuxième étape ainsi que de cette saison en général. Je relativise en me disant que cette 2e place est un rayon de soleil qui va me redonner un élan. Au Tour de l’Ain, le staff de mon équipe ne me parlait que du Championnat de France Espoirs et évoquait même le fait de me préparer un maillot au cas où. J’aurais tellement aimé mettre des étoiles dans les yeux de mon directeur sportif à Roubaix ainsi que celui d’Auvergne-Rhône-Alpes et des gens qui me soutiennent à Villefranche.

Quelles seront tes prochaines échéances ?
J’aurai deux belles courses avec la Polynormande et le Tour du Limousin. J’espère continuer sur ma lancée en réalisant une belle fin de saison. J’aimerais être utile à au collectif. Mes coéquipiers ont beaucoup bossé pour moi au Tour de l’Ain. Tout le monde me fait confiance alors que j’ai tendance à peu me faire confiance. J’ai souvent du mal à leur rendre la pareille. Je voudrais les aider à obtenir un gros résultat. Mais si je peux performer, je ne vais pas m’en priver.


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