Clément Izquierdo s’en souviendra longtemps. Au lendemain de son 22e anniversaire, le Provençal s’est offert ce samedi sa première victoire sur une Élite Nationale, à domicile, à l’occasion du Grand Prix du Pays d’Aix (voir classement). “Je gagne devant ma copine, ma mère, mes grands-parents, tous mes copains… Je connaissais par cœur le parcours. J’ai un ami qui habite à 5 minutes d’ici. On faisait nos exercices dans la Cride. C’est ma première victoire en France à ce niveau-là, c’est encore mieux de le faire sur une course du club. C'est aussi pour eux”, apprécie l’Aubagnais au micro de DirectVelo.

UNE COURSE OFFENSIVE

La victoire du coureur de l’AVC Aix-en-Provence est tout sauf une surprise après un Essor Basque quasi-parfait, où il lui aura simplement manqué un succès sur une manche. “Sur la route du retour, dimanche dernier, je m’en voulais de ne pas avoir suivi l’attaque de Jonas (Geens) sur le Trophée de l’Essor. J’y ai beaucoup repensé... Je me demandais pourquoi je ne l’avais pas accompagné. Mais aujourd’hui, j’ai presque fait la course parfaite”.

L’ancien vététiste s’est notamment retrouvé à l'avant dans un groupe d’une dizaine de coureurs dans l’avant-dernier tour, avant d’être repris à l’entame de la dernière boucle. “J’avais un début de crampes dans les dernières montées, je me suis dit que je n’allais pas passer la montée de la Cride”. Mais grâce à l’attaque de son coéquipier Mathis Guay, accompagné de Mattis Lebeau (Charvieu-Chavagneux IC), il a eu le temps de récupérer dans les roues. “On n’a pas eu à mettre un coup de pédales. Je me suis accroché et j’ai pu récupérer dans la descente qui précédait la Cride”.

« JE N’AI PAS RÉFLÉCHI »

Tout se joue dans cette dernière ascension. Ils sont quatre à partir, Victor Guernalec (Bourg-en-Bresse Ain Cyclisme), Théo Thomas (VC Villefranche Beaujolais) ainsi que deux Aixois, Louis Sutton et Clément Izquierdo. “Louis Sutton m’a dit qu’il était costaud. Je lui ai dit que j’allais bosser pour lui”. Mais au somment, sentant une arrivée possible au sprint entre les fuyards, Clément Izquierdo demande au Britannique de se sacrifier. “Il a fait les deux derniers kilomètres à fond. C’est vraiment grâce à lui que je gagne. Sans son boulot, le peloton serait revenu sur nous”. Pour éviter toute mauvaise surprise, il a choisi de lancer de très loin. “Louis roulait depuis un moment, il s’est écarté dans le dernier virage à 300 mètres de la ligne. Je me suis dit que si on perdait de la vitesse, ça n’allait pas être bon. J’ai lancé direct et je n’ai pas réfléchi jusqu’à la fin”.

Clément Izquierdo est l’un des rares aixois qui enchaîne ce dimanche avec l'épreuve de Puyloubier, autre course organisée par son club. “Je connais par coeur aussi, j’ai déjà fait deux fois la course. C’est plus dur qu'aujourd'hui mais on verra les sensations”. Il n’hésitera pas à se sacrifier pour le collectif. “Si je peux aider mes coéquipiers, je le ferai après le boulot qu’ils ont fait pour moi”. Peu importe sa performance dimanche, son week-end est déjà réussi avec ce succès à la maison. En délaissant totalement le VTT pour la route cet hiver, le garçon parti en stage avec Cofidis en janvier a fait le bon choix. “Je me régale sur la route”.