Tanguy Turgis : « J’espère que quelque chose prend forme »

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Tanguy Turgis fait une arrivée remarquée au Paris Cycliste Olympique. Directeur sportif au côté de Teodoro Bartuccio, l’ancien coureur professionnel n’a pas mis beaucoup de temps à prendre ses marques dans la N1 francilienne. Présent aux Plages Vendéennes, le PCO s’est distingué avec une victoire, décrochée par Victor Papon, et un podium chacun pour Matthieu Courcelles et Alan Villemin et dans le contre-la-montre par équipes. Sur ces premières courses de l’année, les Parisiens montrent qu’ils sont à prendre au sérieux, et celui qui a par le passé exercé au VC Pays de Loudéac n’y est peut-être pas étranger. Tanguy Turgis explique à DirectVelo tout le bien qu’il pense de son effectif, et constate que le Paris Cycliste Olympique a tout pour gravir les échelons à l’échelle nationale.

DirectVelo : C’est un bon premier week-end pour toi qui viens juste d’arriver…
Tanguy Turgis : C’est un ensemble de tout, ce n’est pas forcément moi. Ok je mets des choses en place, ça aide, peut-être. Mais ce sont les coureurs, je suis très content. Dimanche on « perd » mais il y a deux semaines on aurait signé largement pour faire 3e du général des Plages avec une victoire. On part peut-être avec un peu de déception parce qu’on commençait à espérer mieux mais je suis content de mes mecs. Dans les derniers tours, on était présent partout. Je les avais prévenus, on est plus souvent présent, neuf fois sur dix dans une échappée et celle qui va au bout on n’y est pas. Aujourd’hui, c’est exactement ce qu’il s’est passé. Ça nous aurait arrangés que les quatre aillent au bout pour le général même si à l’arrivée Benjamin Marais finit un peu devant Victor (Papon). La première échappée avec Manu Guérinel, on aurait été content qu’elle aille au bout. On aurait pu jouer et l’étape avec notre coureur et le général derrière parce que ce sont les trois premières places qui marquaient le plus de points.

Tu n’as pas eu le regard sur le recrutement, comment s’est passée ton adaptation au sein de l’équipe ?
C’est Teodoro Bartuccio qui a fait le recrutement. Il s’attendait à faire un bon recrutement mais à ce que ça tourne aussi bien dès le début… je ne suis pas sûr. Je suis très content de l’équipe qu’on a. Le recrutement a été bien fait. Même si on ne parle pas de qualités physiques, on a des nouveaux garçons, on a une très bonne ambiance, une envie de progresser. On est conscient de là où on part sans être péjoratif sur le niveau qu’il y avait avant. On le ressentait dans le peloton le premier week-end, on le ressent un peu moins ce week-end. On n’est pas arrivé et d’ailleurs, il ne faut jamais l’être parce qu’il faut toujours se remettre en question. On est sur la bonne voie. J’espère que quelque chose prend forme et on en est tous un peu conscient. La victoire c’est autre chose mais si on tourne avec le niveau qu’on avait là, la saison sera beaucoup plus intéressante que les années précédentes.

« ON PEUT FAIRE BEAUCOUP MIEUX SUR TOUS LES À-CÔTÉS »

Une 2e place sur le contre-la-montre par équipe, c’est un bon indicateur pour connaître le niveau d’un groupe ?
J’ai tendance à regarder ce contre-la-montre par équipe différemment. Il faut regarder la formule, ce qui a été mis en place, ce qui a été fait pour analyser la perf. On va voir ce qu’on peut faire. Je ne peux pas me permettre de dire qu’on a une marge de progression parce qu’on a tous une marge de progression, c’est le deuxième week-end de l’année. Personne n’a réellement travaillé à fond le chrono. Peut-être que certains ont fait deux entraînements de plus. Ce qui est sûr, c’est que j’ai eu deux expériences en tant que directeur sportif lors du Chrono 47 avec la sélection d’Île-de-France, avec un niveau différent bien sûr (avec les Juniors, NDLR), avec un rendu rapide. 35 secondes sur le papier ça peut paraître beaucoup mais sur deux tours on prend 15 secondes et 15 secondes, c’est comme ça qu’on doit le voir. On est sur la bonne voie, il y a du boulot et on est loin d’y être arrivé. Pour les choses que je veux mettre en place, elles sont loin d'être mises en place. Ça ne veut pas forcément dire que sur les résultats ça sera mieux qu’en ce moment. Ce qui est sûr, c’est qu’il y aura des choses de mieux faites et normalement ça se ressentira.

Après ces premières courses, tu as envie d’aller chercher ce gros résultat en plus ?
Oui. Là-dessus, je reste vigilant avec mon équipe. Je leur ai dit, il ne faut pas oublier ce qui est mis en place en ce moment et on peut faire beaucoup mieux sur tous les à-côtés. Il faut être satisfait de ce qu’on a. On va essayer d’aller plus loin parce que forcément l’appétit vient en mangeant. Aujourd’hui on termine 10e, c’était la base de l’an dernier et encore, c’était compliqué. Il faut prendre ce qu’il y a à prendre et lorsqu’il y a des contres performances il ne faut pas être déçu parce qu’on est en train de découvrir.

Tu en parlais récemment, tu as envie de faire du Paris Cycliste Olympique une équipe attrayante pour les jeunes Franciliens ?
Si on prend le PCO, c’est la capitale. Je vais être honnête, même moi, quand j’étais à l’US Métro il y avait deux équipes à Paris et c’était l’autre. En Île-de-France, c’est la seule DN1 et pourtant, depuis plusieurs années, il y a des mecs qui préfèrent partir dans d’autres DN que le Paris Cyclisme Olympique, c’est un fait et pour autant, ce n'est pas que les choses ont été mal faites. C’est l’une des priorités, c’est clair. Il ne faut pas aller recruter n’importe qui, ce n’est pas parce c’est le meilleur d’Île-de-France qu’il faut le prendre. S’il est le 60e meilleur Français, ça ne sert à rien. L’une des priorités, c’est d’attirer au sein de sa propre région. Pour les Juniors vendéens, leur priorité c’est d’aller au Vendée U, ils sont à La Roche-sur-Yon au CREF Pays de la Loire et leur priorité c’est d’aller dans l’équipe locale. Mais chez nous les mecs préféraient partir. Il y a  tout ça à mettre en place, ça prend du temps, il faut savoir être patient. Je pense que c’est sur une très bonne voie avec tout ce qu’on a montré parce qu’il y a le résultat. Mais il y a tout le comportement à côté également.

Mots-clés

En savoir plus

Portrait de Tanguy TURGIS