C’est une journée qu’il n’est pas près d’oublier. Ce samedi, Joris Delbove a d’abord entrevu la possibilité de l’emporter, lors du Tour des 100 Communes (1.2), avant de s’écrouler dans le final et de vivre un véritable cauchemar sur les routes nordistes. Transi de froid, incapable d’en demander davantage à son corps, le sociétaire de l’équipe St-Michel-Mavic-Auber 93 a fini comme il a pu, loin du résultat espéré alors qu’il était initialement dans la bonne échappée. L’Aubois raconte sa course à DirectVelo.

DirectVelo : Quel chantier sur les routes du Pas-de-Calais !
Joris Delbove : Je ne m’attendais pas à ça. Initialement, il n’était pas prévu qu’il pleuve. J’avais bien regardé la météo : il devait tomber deux millimètres de pluie sur l’ensemble de l’après-midi. Et finalement, on a pris des seaux d’eau. C’était pire qu’au Tour de la Provence ! Avec en plus un scénario où ça n'a jamais débranché, ça a rendu la course vraiment dure. 

« ON ÉTAIT DÉJÀ MORTS »

Une course pour hommes forts, qui aurait pu t’avantager…
Sur le papier, ce n’était pas une course qui me correspondait, sauf s’il faisait mauvais, justement. D’habitude, je ne souffre pas trop du froid mais là…

Que t’est-il arrivé ?
J’ai d’abord fait la course. Ça a mis du temps avant de sortir. Je me suis fait avoir la première fois, quand un bon groupe est sorti. Je suis ressorti en contre avec cinq-six mecs dont les deux Uno-X. Ils marchaient fort, on faisait clairement du derrière scooter. Une fois devant, ça a encore bougé et je suis ressorti à contre-temps avec Thomas Morichon. On a mis près de dix bornes à rentrer et quand on est revenu, on était déjà morts. J’avais mis mes deux cartouches de la journée. Puis j’ai commencé à avoir froid, je tremblais sur le vélo. Je voulais quand même m’accrocher pour décrocher au moins une place de 6 ou 7 mais ça m’a complètement lâché.

« JE SUIS DÉGOUTÉ POUR EUX »

Et tu as donc lâché du groupe de tête…
Je l’ai senti venir alors j’ai essayé de bien manger et boire, mais je n’ai rien pu faire. Mon corps a dit stop. J’avais tellement froid que je ne pouvais même plus appuyer sur les pédales. Ça fait chier car je savais qu’on allait jouer la victoire dans ce groupe. J’étais tétanisé, j’en ai pleuré sur le vélo à la fin. J’ai connu une fois pire chez les amateurs, sous la neige, mais là c’était horrible aussi. En Provence, il faisait froid sur le plateau, à 800 mètres, mais le reste du temps c’était supportable. Là, il n’a jamais fait plus de 5°C. En plus, ça n’a jamais débranché. On n’a jamais pu s’arrêter pour pisser ou descendre à la voiture prendre des vêtements de rechange. C’était une galère et le corps a lâché, tout simplement. 

C’est une sale journée pour l’équipe, qui ne place pas un coureur dans le Top 15…
C’est dommage car on était trois devant dans la vingtaine de mecs capables de jouer, avec Morne (Van Niekerk) et Théo (Delacroix). Je me retrouve à être celui qui joue la gagne à la fin, dans le bon groupe de sept coureurs, et eux n’ont pas roulé, en protection, alors qu’ils auraient peut-être pu faire mieux que ça. Je suis dégoûté pour eux, pour l’équipe. On n’était pas venus pour faire 16, 17 et 20 (voir classement). On va essayer de faire bien mieux demain (dimanche) à Lillers.