Sensation ce jeudi à Wiltz ! La cité grand-ducale a vu la victoire de l'un des siens, Arno Wallenborn, lors de la deuxième manche du Van Rysel-Arden Challenge (voir le classement). Le coureur de 20 ans est parti à plus de 45 kilomètres de l'arrivée pour s'offrir, en solitaire, sa première victoire chez les Espoirs. "J'avais déjà gagné une course régionale mais au Luxembourg, les listes de départ ne sont pas impressionnantes. Ici, on a quand même un niveau international", précise le vainqueur du jour auprès de DirectVelo.

« CE N’ÉTAIT PAS ACQUIS D'AVANCE »

Le membre de la Regional Ekipp Letzebuerg, sur cette épreuve, s'est isolé dans la descente de l'avant-dernière ascension du Petit Alpe d'Huez, véritable juge de paix du jour. "Ce n'était pas vraiment le but de partir de si loin. J'ai suivi une attaque de Louis Coqueret. Je me suis dit qu'il fallait essayer de revenir devant, mais je ne voulais pas tirer tout le groupe. Alors, j'ai essayé de faire l'effort seul. Je l'ai rejoint sur le sommet mais il a mal géré la descente, relate-t-il. Je suis donc parti seul et en bas, je ne voulais pas me relever". Il a donc tenté un pari, celui de se lancer dans un long raid solitaire. "L'idée était de rouler cette étape comme si c'était une course d'un jour. Il fallait essayer, même si ce n'était pas acquis d'avance. Il y avait du vent et le groupe derrière était encore fourni, même s'il n'y avait pas une équipe suffisamment représentée pour chasser derrière".

2e à Etalle mercredi, Arno Wallenborn est arrivé sur la ligne d'arrivée de Wiltz avec 1'12" d'avance sur Tomas De Neve, son premier poursuivant. Un écart qui a même grandi jusqu'à 1'35" dans les derniers kilomètres. "Je me sentais bien dans les bosses et le parcours proposé était idéal pour moi. C'était dans les côtes que je pouvais augmenter mon avance, explique-t-il. Au début, j'avais 30 à 40 secondes. Je ne savais pas comment ils allaient s'organiser derrière mais dans le dernier tour, j'ai appris qu'ils n'étaient que deux en poursuite. Je pensais pouvoir gérer l'écart, et ça a même bien augmenté sur la fin. Mais je n'ai pas voulu creuser davantage car le classement général se calcule aux points et pas au temps. Prendre davantage de risques était donc inutile".

TOUT PEUT BASCULER RAPIDEMENT

Avec des 2e et 1re places, le voilà désormais paré du maillot jaune de leader du classement général. Une tunique qu'il essaiera de défendre sur les trois dernières manches. "Au départ, je n'avais pas d'ambition particulière, je voulais faire du mieux possible. La première journée m'a montré que j'avais de bonnes jambes, que j'avais des opportunités dans la suite de la course. Maintenant, il faudra voir comment ça se passe. Tout peut basculer rapidement : si je me classe 30e d'un sprint massif, le classement général peut totalement être changé". Arno Wallenborn s'adapte néanmoins à la situation. "Sur un classement au temps, un groupe de dix coureurs peut partir, creuser un écart important et ça peut être aussi dangereux. Il y a un avantage et un inconvénient à chaque type de classement".

Un Luxembourgeois d'une structure grand-ducale qui gagne au Grand-Duché de Luxembourg, c'est un fait rare et c'est forcément un moment particulier. "C'est spécial, surtout que l'équipe a besoin de sponsors. Ce succès leur donne de la visibilité. C'est vraiment beau de le faire ici". Arno Wallenborn, suite à cette victoire, espère attirer l'œil de plus grandes équipes. "Mais ce n'est pas toujours facile. On a maintenant des gamins de 18 ans, qui sortent des Juniors et qui progressent très vite". Il aura plusieurs opportunités de confirmer sa victoire du jour, notamment au travers de courses UCI. "Il y aura la Flèche du Sud avec mon club, le Team Snooze. Ce sera un plaisir de rouler en compétition sur mes routes d'entraînement. Il reste aussi l'option d'être repris en équipe nationale, sur les manches de Coupe des Nations notamment".