Max van der Meulen : « C’est un nouveau départ »
Les montagnes russes dans les Pyrénées. En deux jours de course, Max van der Meulen a déjà tout connu sur la Ronde de l’Isard (2.2U). Ecarté de la course à la victoire finale dès la journée inaugurale, mercredi, après avoir pris froid, l'athlète de la CTF-Victorious - réserve de Bahrain-Victorious - est parvenu à totalement se remobiliser ce jour, pour l’étape-reine de l’épreuve, qui empruntait la Hourquette d’Ancizan, le Col de Val Louron et celui de Peyresourde. Lâché par un virevoltant Jorgen Nordhagen dans la dernière ascension, le Néerlandais est parvenu à boucher le trou dans la descente vers Bagnères-de-Luchon, avant de devancer son adversaire norvégien sur la ligne (voir classement). DirectVelo a recueilli la réaction du lauréat après l’arrivée. Entretien.
DirectVelo : Tu avais une minute de retard sur Jorgen Nordhagen au sommet de Peyresourde et pourtant, tu l’as emporté !
Max van der Meulen : J'étais dans une échappée durant la journée, donc je partais avec un désavantage dans la dernière montée. Mais j'ai pris mon rythme, j'ai super bien géré mon effort. Je savais que je n'étais pas complètement cuit. J'étais quand même un peu surpris de voir que je me rapprochais de lui comme ça dans la descente. Quand je l'ai aperçu, j'ai tout mis pour combler l'écart.
« JE SAVAIS QUE J’ALLAIS GAGNER »
Le plus dur était-il fait en étant revenu ?
Il n'y avait plus qu'à miser sur ma pointe de vitesse. Il voulait aussi prendre du temps au général, pour moi ce n'était plus très important. Finalement, chacun de nous deux est gagnant à la fin, c’est bien. C’est pour ça que l’on a collaboré dans les derniers kilomètres. La course était super dure, je suis très content de cette victoire.
Tu étais l’un des grands favoris à la victoire finale avant le début de cette Ronde de l’Isard mais tu as perdu toute chance dès la première journée. Que s’est-il passé ?
J’ai eu froid, tout simplement. Dans les 40 derniers kilomètres, je tremblais sur le vélo, ça a cassé dans une descente, j'étais à l'arrière. J'ai essayé de combler l'écart mais dans la descente mais ensuite, des chevaux ont bloqué la route. On a alors perdu beaucoup de temps. On s’est retrouvés derrière eux pendant cinq-dix minutes, sur une petite route… Et à ce moment-là, je me suis dit que c’était mort. Le général était perdu. J'étais déçu, mais hier était une autre journée. Quand je me suis levé ce matin, je savais que j'allais gagner. Je me le suis répété : « je vais gagner, je vais gagner ». Ça m'a aidé à y croire car hier, j'avais perdu la confiance. Évidemment je ne le savais pas à l'avance, ce serait prétentieux, mais je me le suis répété pour me mettre en confiance.
« PARFOIS, J’OUBLIE QUE J’AI SIGNÉ UN CONTRAT PRO »
On sent que tu avais vraiment besoin de cette victoire et qu’il s’agit là pratiquement d’un nouveau départ ! À moins que ce ne soit exagéré de le présenter de la sorte ?
Non, ce n’est pas exagéré. C’est un nouveau départ. La dernière année et demie n’a pas été simple, alors je suis super content. Je travaille dur pour ma passion, mon sport. Avec CTF, et Bahrain, j'ai ouvert un nouveau chapitre de ma carrière. Ils m'aident totalement, les DS, les mécanos. Tout le monde croit en moi. Pour moi, le plus important est de me sentir à ma place. Avec eux, c'est le cas et c’est important, surtout quand je suis le premier à douter de moi-même. Je sais que quand je suis heureux, c'est là que je suis le meilleur sur le vélo.
Tu as signé un contrat de deux ans avec la WorldTeam Bahrain-Victorious. Est-ce tout de même un poids en moins dans ta façon d’aborder ce type de courses ?
Non, ça ne joue pas. D’ailleurs, parfois j'oublie que j'ai signé un contrat pro. Je suis juste concentré sur cette année, je m'entraine dur, je cherche à avoir des résultats. Je veux m'amuser sur le vélo. Ok, j'ai un contrat, mais je n'y pense jamais. C'est la première fois que je montre vraiment, en course, que je peux être avec les meilleurs dans les cols.