Clément Dupuy : « C’est ce que je préfère »

Crédit photo Philippe Pradier - DirectVelo

Crédit photo Philippe Pradier - DirectVelo

Avec une victoire d’étape et trois jours en jaune pour Killian Verschuren, et une 3e place finale de Tom Donnenwirth (voir classements), ainsi qu’une équipe très soudée autour de ses deux leaders, la Conti de Decathlon AG2R La Mondiale a réussi son Alpes Isère Tour (2.2). Pour l’occasion, l’équipe savoyarde était dirigée par Clément Dupuy, directeur sportif puis entraîneur au Chambéry CF de 2015 à 2023. Toujours salarié du CCF, Clément Dupuy revient sur cette expérience auprès de DirectVelo. 

DirectVelo : Tu as retrouvé les pelotons à l’occasion de l’Alpes Isère Tour… 
Clément Dupuy : Ça me manquait d’aller en course. J’ai eu l’opportunité de faire une vacation avec Decathlon AG2R La Mondiale. C’était une bonne occasion de revenir dans le milieu et de regoûter à la course. Jean-Baptiste Quiclet m’a appelé ce printemps et m’a proposé quelques dates. J’ai été directeur sportif à mon arrivée au CCF, avec Vincent Terrier comme entraîneur. Puis j’ai basculé vers un rôle de manager-entraîneur, mais j’avoue que le métier de directeur sportif, c’est ce que je préfère. Retrouver uniquement ce rôle, c’est quelque chose que j’apprécie. 

« EN BONNE INTELLIGENCE »

À quoi ressemblait ton quotidien depuis la suspension des activités du Chambéry CF ?
Je suis toujours en poste au Chambéry CF. Comme on n’a plus d’activité autour des coureurs, on développe des activités périphériques comme des stages cyclistes ou des événements auprès des entreprises. Loïc (Varnet), manager de la structure, est toujours à la recherche de partenaires pour poursuivre l’activité. Il a encouragé les salariés à faire des vacations pour rester dans le milieu. Ma présence s’est faite en bonne intelligence avec tout le monde.

Comment travaille-t-on avec des garçons qu’on ne connaît pas avant une course ?
Je n’en connaissais aucun mais je connais la structure, les process, la course… J’ai retrouvé un état d’esprit et une façon de faire que je connais. Et un coureur cycliste, ça reste un coureur cycliste. J’ai appelé individuellement chaque coureur avant la course. On a aussi fait un briefing au service course, pour bien stabiliser l’esprit général de la course. Comme ça, toute la semaine, on a vu jour après jour. J’ai vite retrouvé mes repères. Je me suis quand même appuyé sur ce que eux, les coureurs, voulaient faire, et j’ai été beaucoup aidé par l’influence qu’a Noa Isidore sur le groupe. Je l’ai mis en capitaine de route et ça a de suite donné quelque chose qui fonctionnait.

« ON N’A PAS À ROUGIR »

Quel bilan sportif fais-tu de cette semaine ?
On a mis des choses en place qui étaient ambitieuses et je suis content de voir que ça a abouti. L’enjeu était de passer de la phase où tu laisses les autres équipes gérer la course et toi tu cherches des opportunités, à une course où tu es positionné pour décider du déroulement. C’est ce que je leur ai proposé et ils étaient tous motivés pour ça. Quand tu prends la course en main, ça suppose des sacrifices, que les mecs s'investissent dans le travail d’équipier…

C’est ce qu’ils on fait… 
Je suis très content de ce qu’ils ont fait. Quand tu vois le Champion du Monde Junior du chrono (Oscar Chamberlain) ou le récent Champion de France Espoirs (Noa Isidore) rouler à bloc, c’est un super message. On a respecté notre plan de jeu. Dimanche, sur la dernière étape, il fallait que tout le monde passe le col de Porte et ensuite travailler dans la plaine. Arthur Blaise a fait la liaison jusqu’au pied du col de la Morte. Noa Isidore devait passer le col de la Morte et bosser ensuite jusqu’à Ornon. Et faire en sorte que nos grimpeurs puissent s’expliquer à la pédale dans le dernier col. On n’a pas fait d’erreur, on a été ambitieux, on perd mais je pense qu’on n’a pas à rougir de ce qu'on a proposé.

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