Brieuc Rolland : « Je courais après depuis un bout de temps »

Crédit photo Www.zavodmiru.com

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Souvent placé, mais pas encore récompensé, Brieuc Rolland ne regrette pas son voyage dans l'est de l'Europe. Ce week-end, il a triomphé sur l'étape reine de la Course de la Paix, avant de s'adjuger du même coup le classement général. Vice-Champion de France Espoirs puis 2e à l'Orlen Nations Grand Prix derrière son coéquipier tricolore Mathys Rondel, l'habituel sociétaire de la Conti Groupama-FDJ a décidément très bien rebondi depuis qu'il a appris que son équipe ne participerait pas au prochain Baby Giro, dont il avait fait un objectif. Brieuc Rolland est revenu avec DirectVelo sur cette double victoire qui lui fait grand bien.

DirectVelo : Ça y est, tu as décroché tes deux premiers succès au niveau UCI chez les Espoirs !
Brieuc Rolland : Ça faisait un bon bout de temps que je n'avais pas gagné (depuis une étape des 3 Jours de Cherbourg 2022, en Coupe de France N1, NDLR), c'est toujours bien parce que quand on ne gagne pas tous les week-ends, on perd un peu confiance. Je sentais que je montais en pression ces dernières semaines, je me sentais tres bien sur toutes les courses. J'ai fait le maximum sur toutes les courses, je voulais vraiment gagner, ça me manquait. En plus gagner à la Paix avec une super équipe, c'est énorme.

Tu as patienté durant les deux premières étapes, avec une victoire de Paul Magnier au passage...
Les deux premières étapes étaient plutôt calmes, la victoire de Paul a fait beaucoup de bien, même si on a perdu Léandre (Lozouet) qui était très précieux. C'etait triste pour lui sur le plan personnel, il était très en jambes. Mais on a réussi à se remobiliser, garder le cap. Et le lendemain c'était top, on a inversé les rôles. Paul a fait un super boulot, c'etait génial de se retrouver avec des coursiers comme ça qui ne calculent pas.

« C'ÉTAIT DU STRESS LE MATIN »

Comment s'est faite la décision ?
Ça a été une journée tempo, on savait que tout allait se faire dans la dernière bosse. On voulait que cette derniere difficulté se monte le plus rapidement possible. Alexy (Faure-Prost), Paul (Magnier) et Pierre (Thierry) ont fait un super boulot pour nous placer au pied. Ils ont durci, et Léo (Bisiaux) a attaque très tôt, j'ai contrôlé, j'étais plus en gestion. On l'a repris aux 500-600 mètres, et je savais que sur un sprint long j'étais fort, ça me convenait bien.

Il n'y avait pas beaucoup de marge, seulement la bonification en vue du dernier jour...
L'an passé c'était déjà pareil avec Antoine (Huby), les écarts étaient minimes. C'était une journée stressante, je ne savais pas comment ça allait se dérouler, mais l'équipe de France a écœuré tout le monde (sourire). Personne n'a eu de bon de sortie, ça a contrôlé. Les leaders ont voulu durcir mais les gars ont fait un boulot monstre, ça a vite agacé les autres. Ça m'a rassuré, posé, et enlevé le stress. Je n'avais plus qu'à suivre le 2e (Aaron Dockx, NDLR). C'est la première fois que je défends un maillot de leader avec de réelles chances de le gagner, c'était du stress le matin. Mais ça s'apprend et je suis content de passer par là.

Tu attendais aussi ton heure après avoir fait le boulot pour Mathys Rondel à l'Orlen Nations ?
Les jambes répondaient bien ces derniers temps, j'essayais de ne pas trop y penser car quand on veut trop gagner, on change notre manière de courir et ce n'est pas tout le temps la meilleure des choses. Je n'ai rien changé. Ça arrive au bon moment car je courais après depuis un petit bout de temps. Ça vient sur la Paix en plus donc c'est super.

« JE N'AI PAS EU LE TEMPS DE ME MORFONDRE »

Depuis que tu as appris l'absence de ton équipe au Baby Giro, tu sembles être en quête de revanche !
Ce n'est peut-être pas si mal... C'est peut-être même une bonne chose finalement (rires). J'ai eu la chance d'avoir un programme qui s'est tout de suite enchainé. Je n'ai pas eu le temps de me morfondre, j'etais tout de suite prêt à performer sur l'Orlen, je n'ai meme pas pensé au Giro ces derniers jours. Je voulais juste briller avec les Bleus. Maintenant je devrais être au Tour de Slovénie avec la WorldTour avant les Championnats. L'équipe a bien réadapté mon calendrier. Ça se goupille plutôt bien. J'aimerais surfer sur la Paix.

Mais au Giro tu aurais pu te tester dans des étapes de montagne...
En Slovénie il y a une belle étape, quasiment de montagne, donc pourquoi pas faire un résultat selon les attentes. C'est vrai que quand la course est rendue dure par le parcours, c'est là que je me sens le mieux, j'aime beaucoup les montées sèches avec des pourcentages. La montagne est encore un petit point d'interrogation, les efforts de plus d'une demi-heure sont un autre registre, j'attends de voir ce que je vaux. Mais pour l'instant dans les arrivées punchies, je me sens vraiment très bien. J'aimerais vraiment faire le Tour de l'Avenir cette année car il est très dur, mais il faut en discuter. Si j'y suis, ça sera l'un, voire le plus objectif de ma saison.

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