Kévin Vauquelin : « C'est une décharge »
Avec trois petites secondes qui le privent du maillot tricolore, Kévin Vauquelin a laissé retomber la pression, à la descente du podium protocolaire. Alors que sa famille et son fan club avaient déployé des banderoles en son soutien, le coureur d'Arkéa-B&B Hôtels n'a pas résisté et les nerfs ont lâché en leur compagnie. "J'avais ma famille et tout un fan club. J'ai évité de les regarder avant le podium. C'est une décharge, ils ont préparé aussi leur Championnat pour venir pour moi, et avoir le plus de bonheur possible. Donc passer à côté du titre est d'autant plus décevant", regrette le médaillé d'argent (voir classement). Alors quelques minutes plus tard, il n'est pas étonnant de voir ses yeux s'humidifier encore, lorsque Bruno Armirail, nouveau Champion de France de la discipline, lui adresse un mot de soutien au micro.
Si la déception était palpable, celui qui a été Champion de France de la discipline en Junior, en Espoir et chez les Amateurs n'a pourtant pas d'énormes regrets. "Je pense que la gestion était plutôt bonne. Je n'ai pas trop de choses à regretter. C'est toujours dur quand c'est un objectif de le louper de si peu. Je savais que le Tour de Suisse avait été un peu compliqué mentalement. J'ai essayé de venir avec de l'ambition. Ça ne passe pas loin quand même, ce n'est pas non plus un raté". Bien qu'il n'ait pas montré son meilleur visage en Suisse, le moral était loin d'être dans les chaussettes à l'approche du Championnat de France. "Je n'avais pas de super sensations mais je n'étais pas dans le doute non plus, je savais que ça allait revenir. C'est rassurant mais en même temps c'était prévisible".
« IL Y AURA UN AIR DE REVANCHE »
Outre le faible écart à l'arrivée, c'est surtout que le vainqueur d'étape à l'Etoile de Bessèges avait une tendance favorable au fil des kilomètres, l'écart se réduisant seconde après seconde. "Quand on voit le dernier intermédiaire avec 6 secondes de retard, et que je sais que j'ai fini les deux derniers kilomètres plutôt fort...". Kévin Vauquelin ne termine pas sa phrase, mais il a sans doute eu l'occasion d'y croire en attendant que Bruno Armirail en finisse. "C'était plutôt mon plan à la base de finir fort, on savait qu'on pouvait faire un peu plus d'écarts avec les parties plus dures et en prise. Mais je savais dès le départ que j'avais de bonnes jambes. Ce n'est pas un parcours très compliqué, divisé en deux entre la partie plate et la partie punchy".
Outre cette déception, Kévin Vauquelin confirme une fois de plus qu'il est l'un des hommes forts du paysage cycliste français. Et ce à seulement 23 ans, alors qu'il est devancé par Bruno Armirail et ses 30 ans, et qu'il devance son coéquipier Thibault Guernalec qui a bientôt 27 ans. "Je pourrais dire comme M'Bappé qu'il n'y a pas d'âge, rigole-t-il. C'est un point de passage et de l'apprentissage, mais je viens avec de l'ambition peu importe le moment de ma carrière". Ce sera encore le cas ce dimanche, pour la course en ligne. "C'est punchy, c'est très dur et usant. Ça peut être dans mon registre. Il y aura un air de revanche en un sens". Saint-Martin-de-Landelles pourrait donc voir un voisin du Calvados triompher ce dimanche.