Adrien Maire était tout sourire vendredi soir, à Avranches (Manche), pour la présentation des coureurs du Championnat de France 2024. Et le néo-professionnel de la ProTeam TDT-Unibet a des raisons d’être détendu puisqu’il revient du Tour de Haute-Autriche avec une victoire sur la dernière étape et le classement général en poche (voir sa fiche DirectVelo). Au micro de DirectVelo, il est revenu sur ses premiers mois chez les pros et sur son intégration au sein de sa nouvelle formation. 

DirectVelo : Comment se passe ta première saison dans les rangs professionnels ?
Adrien Maire : C'est une année de découverte. Je prends mes marques avec un rythme et un peloton différent. C’est aussi une nouvelle équipe donc il faut de nouveaux repères. L’ambiance dans l’équipe est sympa et permet de faire de belles choses. Bien que ce soit la première année en ProTeam pour l’équipe et moi, on s’en sort bien. Je suis content de mes sensations et des résultats, ça me permet de passer un cap, mentalement comme physiquement. 

C’était un pari pour toi de rejoindre cette formation ?
Oui, on ne savait pas trop où on allait avec les autres Français. On hésitait à aller en Conti pour être plus sûr. Finalement, on a préféré l’échelon du dessus à l’étranger. On court avec de grosses équipes et c’est là où on l'apprend le mieux. Et vu ce que l’équipe met en place pour nous, on a carrément fait le bon choix. L’équipe grandit de plus en plus.

« UNE ÉVOLUTION INTÉRESSANTE »

Tu es plutôt un grimpeur, et pourtant, ce genre de profil n’est pas toujours dans la culture des équipes néerlandaises…
Je me posais la question au début. Mais ils ont vraiment l’idée d’aller au Tour de France en 2026, tout est basé là-dessus, même si c’est un rêve. S’ils veulent le réaliser, il leur faut des coureurs de classements généraux. Ils ont fait un bloc exprès, je n’ai fait que des courses par étapes où je jouais un général. Ils veulent développer ça en espérant faire une course par étapes WorldTour, puis un Grand Tour et donc le Tour de France. C’est une évolution intéressante, même pour une équipe néerlandaise. 

Ne t’ont-ils pas vendu du rêve ?
On peut arriver là-bas et se dire qu’on ne va faire que des kermesses. Finalement, ce n’est pas du tout ça. Le programme est intéressant, on fait vraiment de belles courses, intéressantes pour mon profil. Je n’aurais peut-être pas eu ce statut dans une autre équipe, ni cette ambiance donc c’est chouette. 

« DANS DE BONNES CONDITIONS »

Justement, malgré cette année de découverte, tu te retrouves déjà leader de l’équipe pour les classements généraux...
Oui, ça va assez vite parce qu’on est mis dans de bonnes conditions. Je suis bien dans ma tête, et sur les courses, je me sens de mieux en mieux. Je découvre mes limites, et j’ai encore beaucoup à apprendre. Je m’attendais à découvrir, pas forcément à déjà être leader, mais j’ai la chance de pouvoir l’être alors j’essaye d’en profiter pour progresser dans ce domaine. Finalement, ça s’est fait petit à petit, course après course. J’ai acquis ce statut au fur et à mesure de mes bons résultats. Maintenant, l’équipe me fait vraiment confiance, c’est plaisant. 

C’est cette confiance qui t’a permis d’être aussi performant, notamment la semaine dernière sur le Tour de Haute-Autriche ?
Oui, je suis arrivé là-bas avec de la confiance, en me disant qu’il fallait continuer à réviser ses gammes et à courir comme un leader. La victoire valide quelque chose pour moi mais aussi pour l’équipe, je montre qu’ils ont bien fait de croire en moi et de me faire confiance. Mentalement, ça m’a aussi débloqué parce que ce n’est pas facile d’arriver dans une nouvelle équipe et d’assumer le boulot de leader au bout de quatre mois. C’était important de valider les choses en Classe 2 avant de se projeter maintenant vers d’autres objectifs. 

Quels sont-ils ?
Je vais aller au Tour d’Autriche en Classe 1, puis j’irai au Tour de République Tchèque. Ensuite, je verrai ce qu’on va faire au mois d'août.