Tour de l’Ain : 83 partants, ça change quoi ?

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo
C’est un bien maigre peloton qui s’est présenté, ce samedi midi, au départ de la première étape du Tour de l’Ain. Quatorze équipes de six éléments pour un total de 83 coureurs dans le paquet. De quoi envisager une course pas comme les autres ? “C’est très étrange ! 80 mecs, comment c’est possible ? Je ne comprends pas trop ! On va voir, je suis curieux… Je ne sais pas trop quoi en penser”, admettait Joe Pidcock (Trinity Racing) au départ, pour DirectVelo. L’Irlandais Archie Ryan (EF Education-EasyPost) se veut lui aussi incrédule. “C’est assez fou. T’es tout derrière dans le peloton et tu vois ce qu’il se passe devant (rire). Ce sera dur à contrôler à six. Mais on a une grosse équipe, ça va être intéressant dans les cols”, promet le néo-pro, vainqueur d’une étape de la Semaine Coppi & Bartali au printemps.
Antoine Berlin (Bike Aid) n’est pas mécontent de cette drôle de situation. “C’est particulier. Ça peut courir de façon plus offensive et moins contrôlée. On pourrait retrouver ce qu’on a chez les Amateurs avec une course plus décousue. J’ai hâte de voir ce que ça va donner sur les deux étapes difficiles. Ça pourrait flamber à tout moment dans la course. On risque de sortir du cadre habituel avec un cyclisme un peu différent”. Très motivé pour cette épreuve qu’il apprécie, Simon Guglielmi (Arkéa-B&B Hôtels) est lui aussi excité de voir comment les deux étapes difficiles vont se courir. “C’est marrant, ça change de toutes les courses que j’ai faites. Ce n’est pas une course comme les autres. Ça va vite péter, il y aura rapidement 40 mecs dans le peloton et derrière, tout est possible même si EF va essayer de contrôler, peut-être. Mais au moins, ça donne le sentiment que tout le monde peut jouer sa carte”.
« ÇA NE MARCHE PAS 99% DU TEMPS »
Coureur le plus expérimenté de ce peloton, Edvald Boasson-Hagen assure “qu’il y aura du niveau quand même. Ce sera une grosse baston dans tous les cas. C’est plus dur à contrôler, il faudra toujours rester vigilant”, prévient le Norvégien de Decathlon AG2R La Mondiale. “Au Tour de l’Ain, il y a toujours un peu moins de monde. Alors là en plus, en année Olympique et pendant le Tour… Ça fait peu, c’est vrai. Ça frottera moins ! Je ne sais pas si ce sera forcément plus ouvert. Pas forcément car il y a quand même de la densité avec de belles équipes du WorldTour”, considère pour sa part Théo Delacroix (St-Michel-Mavic-Auber 93). “Ce sera peut-être un peu spécial. Il faudra être bien attentifs, ne pas avoir à gérer des moments compliqués, confirme enfin Hugo Toumire. Idéalement, il vaut mieux avoir toujours des billes à l’avant. Il pourrait y avoir une belle course de mouvements. On peut voir de grosses échappées avec des leaders qui se découvrent dès les premiers kilomètres”.
Si tous évoquaient en priorité les étapes de dimanche et lundi, la journée inaugurale, ce samedi, aura déjà réservé une grosse surprise avec le succès de l’Australien Fergus Browning, en échappée. Le fait d’avoir un si maigre peloton a-t-il joué dans le résultat ? “Forcément, ça fait moins d’équipes pour contrôler. Mais on n’a jamais dû s’employer. C’est surtout un problème de gestion”, répond Olivier Le Gac après la course. Jon Mould lui, le DS de Trinity Racing, avait tout prévu. “Hier (vendredi) soir, je suis allé voir les gars et je leur ai dit qu’avec un plus petit peloton ici, c’était jouable. Ça pouvait être notre journée. On n’avait pas la moindre idée de ce qu’il allait se passer et c’est exactement la raison pour laquelle il fallait prendre des risques. Même si normalement, ça ne marche pas 99% du temps”. Mais ce Tour de l’Ain n’est peut-être pas une course comme les autres.
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