Tour du Val d’Aoste : Les Français en second rideau
Ils avaient brillé au Tour d’Italie Espoirs - qui s’élançait cette année du Val d’Aoste - avec trois victoires d’étapes pour Paul Magnier (Soudal Quick-Step) ou encore Mathys Rondel (Tudor U23) et Léo Bisiaux (Decathlon AG2R La Mondiale U23) qui ont joué une place sur le podium final jusqu’à la huitième et dernière étape. Un mois plus tard, l’identité du lauréat final n’a pas changé entre le Giro Next Gen et le Tour du Val d’Aoste (2.2U) - le Belge Jarno Widar - mais cette fois-ci, les représentants tricolores - au nombre de 17 au départ - auront été légèrement plus en retrait.
Pour le général, deux athlètes rêvaient en grand. Joris Chaussinand d’abord. Très bon 4e le premier jour lors de l’arrivée au sommet de la station de Passy Plaine-Joux, le coureur amateur de Bourg-en-Bresse AC a ensuite été stoppé dans son élan par des problèmes - notamment physiques - qui l’ont handicapé puis tout bonnement poussé à l’abandon, bien qu’il soit resté au côté de ses coéquipiers jusqu’au bout, sans être sur le vélo. Un moment forcément frustrant pour un garçon qui est en train de jouer sa place chez les pros et qui n’aura pas vraiment d’autres opportunités de faire parler ses qualités de grimpeur jusqu’à la fin de la saison.
Louis Rouland, lui, disputait son quatrième et dernier Tour du Val d’Aoste avec la ferme intention de prouver qu’il est arrivé à maturité et qu’il peut revendiquer une place dans la WorldTeam d’Arkéa-B&B Hôtels pour 2025. Bon 5e sur les hauteurs de Pré-Saint-Didier, il n’a pas démérité jusqu’au bout en se portant encore à l’attaque le dernier jour. Mais il s’est tout de même légèrement affaissé les 48 dernières heures pour conclure l’épreuve à la 7e place. “Correct sans plus”, synthétisait-il après coup. Il aura une nouvelle chance de briller cette semaine puisqu’il est l’un des rares coureurs à enchaîner avec une autre course tout aussi réputée et presque aussi difficile, le Tour Alsace (2.2). Toujours chez les rouge-et-noir bretons, on peut se réjouir du bon comportement de Jean-Loup Fayolle, encore Espoir 1 et coéquipier modèle et dévoué pour Louis Rouland.
JOSHUA GOLLIKER A ENCORE FAIT BRILLER LA CONTI GROUPAMA-FDJ
Parmi les autres Français en course, plusieurs Espoirs 1ère année qui ont brillé chez les Juniors l’an passé et qui ont appris à mesurer l’écart qui les séparent encore des meilleurs de la catégorie, et donc plus encore d’une place chez les grands. “Je savais que ce ne serait pas simple mais de là à prendre quinze minutes sur une étape de montagne, ça fait mal”, admet Hugo Tapiz. Le néo-sociétaire de la réserve de Kern Pharma avait l’habitude de jouer devant en montagne chez les U19 au niveau national. Même constat pour Vincent Bodet, de la réserve de dsm-firmenich PostNL. “Je suis déçu, je vois qu’il y a encore beaucoup de choses à bosser”.
Du côté du comité Auvergne-Rhône-Alpes, enfin, on n’était pas arrivés sur l’épreuve avec l’ambition de tout casser. Alors il a fallu se défendre avec ses armes et “essayer d’exister” en prenant des coups quand l’opportunité s’est présentée. “On ne pouvait pas espérer gagner une étape de montagne mais il aurait été top d’avoir quelqu’un devant jusqu’au bout lors de la deuxième étape, la plus abordable, où l’échappée est allée au bout”, relate Alban Comparat, le directeur sportif.
Les collectifs français ont aussi pu compter sur leurs représentants étrangers pour se mettre en évidence. Encore très discret jusque-là cette saison, l’Allemand Max Bock a réalisé un début de semaine encourageant avec le maillot de la Groupama-FDJ, avant de reculer au classement les derniers jours. Surtout, le Britannique Joshua Golliker, déjà vainqueur de deux étapes l’an passé, a réussi l’énorme coup de gagner une fois encore lors de cette 60e édition, le vendredi, au terme d’une longue échappée de costauds (lire ici). Le Britannique Huw Buck Jones (Bourg-en-Bresse AC) et le Norvégien Embret Svestad (Arkéa-B&B Hôtels Conti) - pourtant malade toute la semaine - ont eux aussi montré de belles choses, notamment le dernier jour.