Au Limousin, déjà le feu d’artifice

Crédit photo Cédric Congourdeau - DirectVelo

Crédit photo Cédric Congourdeau - DirectVelo

Le Tour du Limousin (2.1) est connu pour être, généralement, l’une des épreuves les plus ouvertes et animées du calendrier français. Plateau homogène, parcours vallonnés, début d’un mois d’août durant lequel certains coureurs sont en reprise : tous les ingrédients sont réunis pour offrir du spectacle et de l’indécision. Et la première étape de cette édition 2024 n’a pas dérogé à la règle. Une échappée de huit courageux a d’abord longuement ouvert la route. Et avec plusieurs WorldTeams représentées à l’avant, il n’était pas à exclure que ce groupe d’attaquants aille très loin. D’autant que Valentin Madouas (Groupama-FDJ), tout récent vice-Champion olympique sur route, était de la partie. “Je n’avais pas prévu de prendre l’échappée. J’ai suivi les coups au début, pour filtrer, et c’est comme ça que je me suis retrouvé devant”, s’amuse-t-il après coup pour DirectVelo.

Très vite, le bras de fer s’est lancé entre attaquants et équipes de routiers-sprinteurs. “On ne s’attendait pas à ce qu’il soit aussi difficile de prendre l’échappée, c’était une sacrée bataille !, concède Louis Barré, représentant d’Arkéa-B&B Hôtels à l’avant. Même une fois devant, il a fallu s’employer car le peloton a rapidement contrôlé l’écart. On n’a jamais eu beaucoup d’avance. On attendait que le peloton plie à un moment donné pour espérer aller au bout. Mais ça a roulé toute la journée”. Devant, Alexis Gougeard, habituelle bête à rouler, n’avait pas franchement ses meilleures jambes, mais il a permis à ses coéquipiers de rester au chaud à l’arrière. “C’était important d’être dans l’échappée pour nous parce que sinon, c’était une journée à rouler derrière l’échappée. Ça a roulé très fort”. Stagiaire de l’équipe TotalEnergies, Rayan Boulahoite a fait au mieux, lui aussi. “Je m’attendais à ce que cette première étape se termine au sprint mais je voulais juste représenter l’équipe à l’avant et c’est ce que j’ai réussi à faire”.

UN FINAL DÉFAVORABLE À UN HOMME SEUL

Les derniers rescapés de l’échappée ont finalement été repris à quinze bornes de la ligne par un groupe de contre, puis par le peloton, après avoir dû s’employer toute la journée sans jamais pouvoir compter ses coups de pédales. “Comme l’écart est toujours resté entre 30” et 1’00”, il était assez difficile de récupérer et de garder de l’énergie pour le final, promet Valentin Madouas. Il fallait toujours en remettre et j’ai fini par manquer de force dans le final. C’était dur sur la fin, j’étais mort”. Jordan Jegat, lui, avait des ressources dans le final. Parmi les coureurs sortis en contre et qui ont donc contribué à ce premier feu d’artifice, il est celui qui a tenu le plus longtemps grâce à un joli petit numéro en solitaire. À six bornes de l’arrivée, le sociétaire de la formation TotalEnergies comptait 10” d’avance sur un peloton qui a tout de même fini par le croquer. “Il n’était pas trop prévu que j’attaque mais finalement, j’avais les jambes alors j’ai essayé. Malheureusement, le final n’était pas trop propice à un homme seul à cause de cette grande descente”. D’autant que le peloton était bien organisé à l’arrière. “J’ai fait ce que j’ai pu, j’ai tenté et je n’ai pas de regrets”, assure celui qui garde de bons souvenirs de ses précédentes participations à l’épreuve limousine et qui compte bien briller d’ici vendredi.

Mais finalement, l’étape s’est jouée au sprint et ce sont les coureurs de la Caja Rural-Seguros RGA qui ont le mieux manoeuvré dans le final, Orluis Aular résistant de peu à l’Alsacien Axel Zingle (Cofidis) sur la ligne pour s’imposer (voir classement). “C’était une étape très rapide, l’équipe à beaucoup travaillé. En fin de course, je sentais bien que j’avais les jambes pour le faire. Mes coéquipiers m’ont emmené à la perfection jusque dans le dernier virage et je savais qu’à partir de là, j’étais capable de tenir jusqu’au bout”, explique le Vénézuélien, 3e du Circuit de Getxo il y a 48 heures à peine. “Avec l’équipe, on espérait remporter une étape cette semaine. C’est chose faite. Avoir le maillot de leader en plus, c’est top. Maintenant, on va essayer de la garder”. L’affaire ne sera pas simple pour le Latino-Américain et sa ProTeam espagnole, tant la course promet d’être encore animée ces trois pochains jours. Mais comme dit l'adage, ce qui est pris n'est plus à prendre. 

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Portrait de Orluis AULAR
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