Darren van Bekkum s'est bien rattrapé ce jeudi, après avoir connu une journée noire la veille, vers La Rosière. En terminant 2e de l'étape, il a remis l'église au centre du village (voir classement). "Je suis satisfait, surtout après ce qui s'est passé hier. Je suis venu ici pour jouer le classement général mais, hier, j’ai crevé au sommet de la première ascension (la côte des Chapelles, NDLR), avant d’entamer la descente. J’ai dû attendre d’avoir un nouveau vélo et chasser seul dans la vallée". Le Néerlandais a finalement réussi à retrouver sa place dans le peloton au pied des Arcs, mais à quel prix... "J’ai directement dû continuer sur un rythme très élevé, ce qui m’a empêché de récupérer. Après dix kilomètres de montée, au moment où ça a attaqué, j’ai été lâché".

L'histoire se compliquant, deux solutions s'offraient à lui. "J’ai dû choisir entre tout donner et potentiellement perdre huit minutes ou alors ralentir pour rester frais en vue des étapes suivantes. J'ai décidé de choisir la seconde option". Les Pays-Bas ont alors pu compter sur Tijmen Graat pour garder des chances au général. "Il est toujours dans le coup. Aujourd’hui, il était avec moi et Jarno (Widar). Personnellement, c’est une bonne chose de prendre la 2e place d’une étape. J’ai envie de montrer que, malgré ma crevaison, j’ai les jambes pour me battre avec les meilleurs grimpeurs. Je suis plutôt content de l’avoir fait aujourd’hui".

« JE N'AI PAS OSÉ LEVER LES BRAS »

Finalement, cette perte de temps lui a ouvert des possibilités. "Au départ, nous voulions prendre l’échappée. Nous étions quatre à pouvoir le faire. Finalement, je n’étais pas devant mais c’était le cas pour deux de mes coéquipiers (Menno Huising et Max van der Meulen, NDLR)". Mais avec la longue vallée et un vent défavorable, Darren van Bekkum avait un doute sur la réussite de ses compatriotes. "Nous avions l’objectif de suivre les meilleurs dans les cols et de jouer le classement général pour Tijmen, donc j’ai dû rester avec lui". Le binôme de la Visma-Lease a Bike DT a laissé le travail à Jarno Widar. "Tijmen était à la limite donc je n’ai pas voulu durcir le rythme et prendre le risque qu’il ne puisse plus suivre Jarno. Nous sommes restés dans sa roue".

Puis dans le final, Darren van Bekkum s'est fait plaisir. "J’ai quand même pu faire mon sprint". Car en réalité, l'Espoir 4 a presque cru qu'il arrivait pour la victoire. Mais Pablo Torres avait bien mis KO la concurrence plus tôt dans l'ascension. "Je ne savais pas s’il restait quelqu’un à l’avant donc je n’ai pas osé lever les bras, rigole-t-il. J’étais à fond. Le vainqueur a fini avec une trentaine de secondes d’avance, je n’avais pas les jambes pour combler un tel écart". Même s'il va continuer à aider Tijmen Graat "à garder une bonne position au classement général", Darren van Bekkum n'exclut pas de jouer une victoire d'étape. "C’est ce pourquoi je suis venu : prouver que je suis un des meilleurs grimpeurs au Monde. Aujourd’hui, j’ai montré que je pouvais en faire partie". Et il reste deux jours pour le prouver encore.