En l’espace d’une semaine, Yann Dubois a enchaîné les galères. Tout d’abord, le sociétaire d’Argenteuil Val de Seine Cyclisme a chuté lors du chrono matinal des Boucles de l’Oise Juniors, ultime manche de la Coupe de France, le dimanche 18 août, alors qu’il allait terminer dans le Top 20. "À 100 mètres de la ligne dans le dernier virage, je vois un piéton qui fait mine de traverser. Quand il me voit, il recule, mais ça m’a déstabilisé. J’avais des pizzas partout, c’est surtout mon genou gauche qui a pris. Il était enflé et il y avait des épanchements", confie au micro de DirectVelo le Francilien.

« J’AI COURU SUR UNE JAMBE »

Malgré tout, l’athlète de 16 ans a pu prendre le départ du Tour du Léman le vendredi suivant. "Depuis le début de l’année, ça me tenait à cœur d’aller là-bas. Normalement, il faut une semaine pour se remettre, mais je suis allé voir un ostéo et en trois jours, c’était bon, j’ai pu de nouveau rouler jeudi". Il n’était pas pour autant en pleine possession de ses moyens. "J’ai couru sur une jambe. J’avais encore mal au genou et un gros hématome, c’était bien enflé".

Néanmoins, il a pu finir 15e au général de l’épreuve haut-savoyarde et 6e de la dernière étape... Mais un gros écueil est survenu une fois la ligne d’arrivée franchie. "Le coureur devant moi a failli tomber. J’étais à deux doigts de chuter, je me suis rattrapé in extremis. Avec la vitesse, on a changé de trajectoire et il y avait une petite barrière en bois. J’ai essayé de freiner pour l’éviter, mais il y avait des graviers et ma roue arrière est partie…", souffle Yann Dubois, qui s’est retrouvé au sol.

« PAS DE SPORT PENDANT AU MINIMUM UN MOIS »

Le voilà qui paie le prix fort : des fractures au niveau des transverses lombaires L2 et L3 ainsi que de l’aile iliaque au niveau du bassin. "J’ai été hospitalisé 24 heures en Haute-Savoie. Je suis revenu chez moi à Draveil dans l’Essonne lundi en fin de journée". Il a loué un lit médicalisé. "Je l’ai installé au rez-de-chaussée de la maison. Je ne peux ni monter les escaliers, ni me mettre tout seul dans le lit. Au début, je n’arrivais pas à m’asseoir et à me lever d’une chaise. Désormais, j’ai gagné en mobilité, j’arrive à prendre mes béquilles seul. Je n’ai pas de corset, je prends juste des anti-inflammatoires". 

Ces fractures signifient la fin de l’exercice 2024 pour Yann Dubois. "Je ne peux pas faire de sport pendant au minimum un mois". Il était leader du Challenge DV des J1 (voir classement) après sa 3e place sur la Ronde des Vallées et avant ses deux chutes. Cependant, il reste philosophe. "Je ne me prends pas la tête avec ça. Je vais bien, je me dis que c’est comme ça, j’essaye de relativiser. C’est mieux que ça arrive maintenant qu’en mai ou en juin. Je suis très satisfait de ma saison, je ne m’attendais clairement pas à performer autant".