Karolina Perekitko n’en est peut-être jamais passée aussi près. Fer de lance de la formation Winspace (ex-Stade Rochelais Charente Maritime) depuis le début de saison - elle a décroché la quasi-totalité des meilleurs résultats de son équipe cette année -, la Polonaise a pris la 2e place de l’étape inaugurale du Tour féminin de l’Ardèche, ce mardi, sur le pont de Beauchastel (voir classement), touchant ainsi du bout des doigts sa première victoire chez les pros. “Il y a eu plusieurs attaques dans le final, je suis restée dans les roues. Puis j’ai lancé le sprint mais j’ai été coupée dans mon élan par un dos d’âne qui m’a bien stoppée”, expliquait-elle à chaud, derrière la ligne d’arrivée, à DirectVelo. Quoi qu’il en soit, l’athlète de 25 ans est tombée sur un os en la personne de Thalita De Jong. “Elle va très vite, je connais mes propres capacités et franchement, je ne pouvais pas la battre”, concède-t-elle avec fair-play.

Outre cette belle place d’honneur, Karolina Perekitko réalise également une très belle opération au classement général puisqu’elle termine dans un groupe de sept favorites qui a déjà récupéré plusieurs minutes à la concurrence, après une étape où les meilleures se sont portées à l’avant dès les trente premiers kilomètres, à la faveur de deux ascensions. “J’étais surprise que l’on soit si peu nombreuses au sommet de la première ascension. Je pensais qu’on serait plutôt 20 ou 30. Mais ça a roulé à fond et ça a fait le ménage”. Une fois la sélection effectuée, elle n’a jamais hésité à passer ses relais à l’avant pour conforter son coup d’avance. “Il fallait bien gérer l’effort car il faisait chaud mais c’était doublement avantageux, pour jouer l’étape et pour la lutte du classement général”.

Habituée à jouer les premiers rôles sur les épreuves montagneuses du calendrier français, la 5e de l’Alpes Grésivaudan Classic et 4e du Tour des Pyrénées rêve sans doute de monter sur le podium final de ce TCFIA désormais. “Je vais tâcher de rester le plus concentrée possible tous les jours, en prenant les étapes les unes après les autres”. Alors que les deux étapes à venir devraient créer moins d’écarts au général, il faudra ensuite enchaîner un chrono individuel vendredi puis l’arrivée au sommet du Mont Lozère samedi. “Je me suis entraînée sur le vélo de chrono ces deux derniers mois mais sinon, je n’avais jamais utilisé de vélo de chrono de toute ma vie. Ce sera un vrai challenge même si j'ai bien travaillé la position aéro avec mon entraîneur ces derniers temps. Je mise plutôt sur l’étape avec l’arrivée au sommet pour faire une belle opération au général et lâcher les chevaux”. Une chose est sûre : il faudra compter sur Karolina Perekitko toute la semaine.