Marta Cavalli, le traumatisme de trop ?

Crédit photo James Odvart / DirectVelo

Crédit photo James Odvart / DirectVelo

Il y a un an, Marta Cavalli brillait dans les pentes du Mont Lozère et s’offrait la victoire finale sur le Tour de l’Ardèche (2.1). L’Italienne était alors en pleine reconstruction (déjà) après avoir vécu des moments difficiles, tant physiquement que mentalement. Depuis, la sociétaire de la FDJ-Suez a cumulé les gros pépins. La faute à une chute en février, lors d'un stage, durant laquelle elle a été touchée au bassin. Puis, début juillet, elle a été violemment percutée à l’entraînement (lire ici).

Déjà traumatisée par l’énorme accident dont elle avait été victime en 2022 sur les routes du Tour de France, la longiligne grimpeuse connaît une nouvelle fois une période très compliquée, tant physiquement que mentalement. 
“On parle de quelqu'un qui a accumulé les déboires. Aujourd’hui, c’est une athlète blessée mais d’abord et surtout une femme meurtrie”, témoigne Stephen Delcourt, le manager général de la FDJ-Suez, pour DirectVelo. Physiquement, l’athlète de 26 ans n’est toujours pas pleinement rétablie après cette “collision fracassante qui impacte sur la durée”.

SAISON TERMINÉE

Mais c’est peut-être d’abord et surtout la tête qui, plus que jamais, a désormais du mal à suivre pour Marta Cavalli, laquelle ne compte (et ne comptera) que cinq petits jours de course au compteur cette saison.
“Quand on échange tous les deux en ce moment, on ne parle pas de vélo. Elle doit d’abord se remettre mentalement”, insiste Stephen Delcourt, qui confirme que sa co-leader ne reprendra pas la compétition cette année. “Il n’y a aucune chance qu’elle dispute une autre course d’ici la fin de saison. La question à ce stade, c’est plutôt de savoir si elle va recourir un jour”, s'inquiète-t-il pour sa protégée. 

Très abîmée dans sa tête et dans sa chair, Marta Cavalli va avoir besoin de temps pour réfléchir et pour se reconstruire. Malheureusement pour l’ancienne brillante lauréate de l’Amstel Gold Race et de la Flèche Wallonne, le peloton continue lui d’avancer sans attendre les filles attardées et meurtries sur le bord de la route. “Franchement, en tant que manager, c’est dur à vivre. Je me sens proche de Marta, on a construit une belle histoire ensemble, elle a fait franchir un cap à notre équipe. Mais on doit quand même continuer d’avancer. L’équipe ne doit pas souffrir de cette situation et c’est mon rôle de m’en assurer”, témoigne-t-il non sans émotion pour son athlète. “On a ce fameux Projet 2028 qui prend forme et qui doit avancer quoi qu’il arrive. Ça ne veut pas dire que l’on ne doit pas prendre soin d’elle, bien évidemment, mais l’histoire de l’équipe doit continuer”. Et il se pourrait bien que cela se fasse sans Marta Cavalli, annoncée du côté du Team dsm-firmenich l'an prochain. D'ici là, le chemin pourrait être encore long et périlleux pour l'Italienne. 

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