Eline Jansen, une première pour la dernière
Sur le papier, Eline Jansen faisait partie des principales candidates à un grand résultat sur les routes du Tour de l’Ardèche cette semaine. 8e de la Périgord Ladies, 3e de la Picto-Charentaise, 9e du Kreiz Breizh et 10e du Tour de l’Avenir lors de ses quatre précédentes sorties, la Néerlandaise était en pleine bourre. Pour autant, il lui manquait toujours un succès et c’est ce qu’elle est allée chercher, ce dimanche, dans les rues de Privas (voir classement). “Je me sentais super bien aujourd’hui. En fait, c’était le cas toute la semaine, sauf le premier jour. Malheureusement, cette étape inaugurale était déjà décisive pour le général et j’ai perdu gros d’entrée”, rappelle-t-elle pour DirectVelo au moment de tirer le bilan de sa semaine. “J’espérais un Top 5 au général initialement mais je me suis tout de suite recentrée sur l’objectif d’une victoire d’étape. J’ai fait un podium dans la semaine (3e à Mauves lors de la deuxième journée, NDLR) mais j’en voulais plus et je suis super heureuse d’être parvenue à lever les bras aujourd’hui”.
Pour ce faire, il a d’abord fallu s’accrocher aux roues des meilleures grimpeuses pendant plus de deux heures. “Ce matin dans le camper, j’ai dit aux filles qu’il y avait vraiment besoin de gagner cette étape, qu’on ne pouvait pas rentrer au pays sans une victoire d’étape. C’était en rigolant, mais quand même… Je savais que ça allait être compliqué pour moi dans les ascensions mais j’y croyais”. Le scénario très décousu du début de course, avec une quinzaine de favorites en tête dès la première heure de course, n’était sur le papier pas fait pour la favoriser. Mais la sociétaire du Team VolkerWessels n’a jamais rien lâché, alors que sa coéquipière et compatriote Anneke Dijkstra a un temps ouvert, seule, la route. “Le moment clef était la grosse ascension un peu après la mi-course. Une fois cette difficulté passée, j’ai compris que c’était bon. Normalement, je n’arrive pas à basculer ces ascensions avec les meilleures mais j’étais vraiment déterminée comme jamais à m’accrocher pour jouer la gagne”.
Lui restait ensuite, encore, à espérer qu’aucune fille ne se fasse la malle dans les derniers kilomètres. “Il y a eu beaucoup d’attaques, ce n’était pas une bonne chose pour moi. J’ai eu peur que ça devienne incontrôlable. Ça m'arrangeait vraiment que ça se joue au sprint et c’est ce qu’il s’est produit”. Après avoir fait le plus dur, et alors que le scénario de course est devenu favorable, l’athlète de 22 ans ne pouvait pas imaginer se faire devancer au sprint à Privas. “Les routes du final étaient très étroites. Le placement était très important. Il ne fallait pas trop tarder pour lancer le sprint et je n’ai laissé personne lancer avant moi. J’y suis allée la première et aucune fille n’a pu me déborder”. Eline Jansen décroche ainsi son premier succès chez les pros et se voit récompensée de ses très bons débuts à ce niveau. “C’est ma première saison chez les pros, je ne m’attendais pas à tout ça. C’est une excellente année pour moi. J’ai dû attendre la dernière étape ici pour gagner. C’est un grand moment”.