Ivan Romeo, deux mois de prépa pour un arc-en-ciel

Crédit photo Nicolas Mabyle - DirectVelo

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Le maître de cérémonie, en conférence de presse, a situé la performance d’emblée avant de donner la parole au vainqueur. “Ivan, tu es le premier Espagnol depuis José Ivan Gutierrez en 1999 à décrocher le titre mondial du chrono chez les Espoirs, ça fait 25 ans”. Ivan Romeo esquisse un sourire. Il y a 25 ans, l’Hispanique n’était même pas né. Mais outre cette stat qui vaut ce qu’elle vaut, l’essentiel est bien sûr ailleurs pour un garçon qui aura fait sensation en décrochant le titre mondial au nez et à la barbe des deux principaux favoris, les surpuissants rouleurs Jakob Söderqvist et Alec Segaert, le Suédois décrochant l’argent alors que le Belge ne termine même pas sur le podium (voir classement). “C’est formidable. J’ai du mal à y croire. C’était un rêve depuis gamin. J’ai toujours aimé la discipline du contre-la-montre. J’ai longtemps attendu un grand résultat comme celui-là et c’est pour aujourd’hui. Ça signifie tellement de choses pour moi !”.

Pro chez Movistar depuis deux ans, il assure avoir préparé spécifiquement cet événement comme jamais il ne l’avait fait pour une autre course auparavant. “Quand j’ai découvert le tracé de ce Mondial, j’ai su que c’était potentiellement fait pour moi et je me suis mis ce rendez-vous en tête. C’est même devenu mon objectif principal de la saison. J’ai voulu le préparer à fond”. Ainsi, Ivan Romeo explique pour DirectVelo avoir passé “les deux derniers mois à ne penser qu’à ce chrono” et les “quinze derniers jours à ne rouler que sur la machine de chrono à l’entraînement”, malgré trois semi-classiques italiennes disputées les 11, 12 et 14 septembre derniers dont le Mémorial Marco Pantani où il a passé une centaine de kilomètres à l’avant.

Tout le reste de la saison, l’Espagnol n’a pas réalisé de performances marquantes face à l’horloge. 10e du chrono de l’UAE Tour en début d’année, puis 13e de celui du Tour de Belgique, 7e à Burgos, Ivan Romeo n’avait pris que la 6e place de son Championnat national, en juin dernier, en terminant notamment 30 secondes derrière un certain Markel Beloki, l’autre représentant espagnol ce lundi sur le chrono Espoirs. “Mais ce n’est pas comparable car je n’avais pas du tout préparé ces chronos comme j’ai préparé celui d'aujourd'hui”, assure-t-il quand on lui demande s’il se sentait capable de décrocher l’arc-en-ciel au vu de ses résultats de l’année face aux pros. “Sur mes autres chronos, j’ai vécu de bonnes journées, d’autres moins bonnes… Là, j’ai su parfaitement utiliser ce parcours pour faire des différences dans les bosses, prendre suffisamment de risques dans les descentes sans partir à la faute, avant de finir très fort sur la partie le long du lac”. C’était son jour.

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