Aloïs Charrin : « Ce cyclisme ne me fait plus rêver »

Crédit photo Freddy Guérin / DirectVelo

Crédit photo Freddy Guérin / DirectVelo

Il ne faudra plus chercher Aloïs Charrin dans les pelotons en 2025. Le coureur de la formation Tudor a fait le choix de mettre un terme à sa carrière cycliste, à 24 ans. Lassé par le milieu et par ce train de vie, il souhaite passer à tout autre chose. “Je vais arrêter le vélo. Cette décision a été prise de fil en aiguille. J’ai réalisé, avec le temps, que ce milieu ne me correspond pas. C’est un monde qui ne reflète pas ma mentalité, concède-t-il auprès de DirectVelo, au moment de refermer ce gros chapitre de sa vie. Ce cyclisme ne me fait plus rêver. Je prends moins de plaisir sur le vélo depuis un moment. C’est un sport contraignant alors quand, en plus, on ne prend pas de plaisir, ce n’est pas la peine de continuer”.

Formé au VS Romanais Péageois, Aloïs Charrin avait ensuite passé deux ans au Chambéry CF, avant de filer en Suisse. “Quand j’étais petit, ça me faisait envie, je m’imaginais passer pro et ça faisait rêver. Mais avec le temps, les choses changent. Ce que j’ai découvert dans ce milieu ne fait pas forcément envie”. En cause notamment, le mode de vie auquel il n’a jamais véritablement réussi à se faire depuis qu’il est passé pro. “Il faut aimer ne pas faire grand-chose et être un grand passionné de cyclisme. Je ne le suis peut-être pas assez. Je fais partie de ces coureurs qui ne suivent pas tout, qui ne connaissent pas forcément le nom des coureurs avec qui ils sont en échappée”, rigole-t-il en repensant notamment à cette très longue échappée sur les routes de la Primavera, à Milan-San Remo, l’an passé. J’ai toujours eu du mal à faire le job à 100%, à avoir une vie au millimètre, où tout est calculé sans arrêt. Ce n’est pas ma philosophie de vie. C’est un mode de vie très particulier, très sédentarisé. Tu vas rouler, tu rentres chez toi, tu te reposes, tu fais la sieste, tu es sur les écrans…”.

« JE N’AI JAMAIS RESSENTI TROP DE STRESS OU DE PRESSION »

Aloïs Charrin a besoin de voir du pays. De véritablement voir du pays. “On me dit souvent que j’ai la chance de beaucoup voyager grâce aux courses cyclistes. Pour moi, ce ne sont pas des voyages. Tu enchaînes les aéroports et tu vois des plafonds de chambres d’hôtels, c’est tout. Je ne prends pas de plaisir alors il ne sert à rien de continuer”, enchaîne celui qui va d’ici quelques jours s’envoler pour la Colombie, où il va rester un mois et demi et passer quelques jours avec son coéquipier suisse Simon Pellaud, qui réside pour rappel là-bas.

Bien qu’il ne se sente plus à sa place dans les pelotons, l’ancien vainqueur d’une étape du Tour d’Italie Espoirs (voir sa fiche DirectVelo) assure qu’il gardera “de très bons souvenirs” de tous ces week-ends sur les courses. “Ce n’était pas une mauvaise expérience du tout. J’ai appris, paradoxalement, la rigueur, le sérieux. Le sport de haut niveau est une belle école de la vie. Ça me servira pour la suite”. Mais le Drômois ne s’est jamais trop pris au sérieux. “Je sais que ça fait rêver beaucoup d’amateurs. Personnellement, je n’ai jamais été obsédé par le fait de passer 15 ans chez les pros ou de courir telle course. Si j’ai de bonnes jambes tant mieux, si j’ai des jambes de merde… La vie continue. Alors que certains, ça les met dans un état de malade, limite en dépression. Je n’ai jamais ressenti trop de stress ou de pression, même si j’ai toujours tâché de faire au mieux pour l’équipe”. Et pour la suite ? Pas plus de stress. “Je suis quelqu’un de manuel, je vais me laisser guider. J’ai l’esprit ouvert, je ne suis pas inquiet pour trouver du boulot. Il y a plein de choses à faire. Je ne vais pas rester des mois à glander”.

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