Perrine Clauzel : « Il y a un peu de nostalgie »

Crédit photo Clémence Ondet

Crédit photo Clémence Ondet

Bien qu'elle se soit fait peur au début de la course, Perrine Clauzel a quand même quitté Dijon avec le sourire le week-end dernier, à l'occasion du cyclo-cross UCI dans la Cité des Ducs. "Je n'ai pas pris un très bon départ, je me suis retrouvée assez loin. Je suis tombée dans le petit bac à sable, il fallait du temps pour me mettre dans la course. Une fois que c'était bon, c'était ok, j'ai pu faire ma course". Ce départ très moyen n'était qu'un mauvais souvenir au fil des tours, et la coureuse de Sebmotobikes a alors fait la remontée. "Tu es toujours un peu gênée par les filles devant qui explosent. Ce n'est pas facile de se faire une place". Jusqu'à la fin, elle pensait bien être au pied du podium. "J'étais persuadée d'être 4e toute la course, mais à la fin, au poste, j'ai demandé à mon copain si j'étais 3 ou 4, il ne savait pas non plus puis il a crié que j'étais 3e (voir classement)".

« CE SERA CERTAINEMENT MON DERNIER SI J'Y ARRIVE »

Après une telle remontée, puisqu'elle n'était qu'au fond du Top 10 au premier tour, la course est plutôt positive, et les points UCI qui vont avec lui font du bien. "Je suis assez loin au ranking donc j'essaye de prendre des points". Il faut dire que les deux premières manches de Coupe de France, à Nommay, ne lui ont pas vraiment donné de quoi se rassurer. "J'espérais un peu mieux, je fais 14 et 12, je n'étais pas venue pour ça". Mais le jour-J, son corps n'a pas suivi sa volonté. "Je suis enseignante à côté, et la semaine de Nommay j'ai fait trois jours de travail au lieu de deux, en plus je bossais le vendredi donc en courant le samedi c'était compliqué, j'étais fatiguée". Ce week-end regrettable l'a privée de Championnat d'Europe. "J'aurais aimé une qualification. Mais je vais faire de mon mieux pour faire des bons France et aller au Mondial".

Ce Championnat du Monde à Liévin ne sortira pas de sa tête durant l'hiver. Pour la simple et bonne raison que celui-ci pourrait conclure un chapitre. "Ce sera certainement mon dernier si j'y arrive. Il y a un peu de nostalgie aussi, car je me rends compte de tout ce que j'ai fait. Quand tu es dans l'enchainement des saisons, tu ne vois pas forcément dans le rétro, mais aujourd'hui je me dis que je me rapproche de la fin du haut niveau. Je vois que j'ai fait pas mal de choses, il y a aussi la nostalgie d'aller un peu moins bien qu'avant et de continuer à rester motivée". Pour le moment, pas question de penser à une date pour tirer sa révérence pour autant. "Je n'en sais rien et je crois que je n'ai pas trop envie d'y penser", rigole Perrine Clauzel.

« TU AS TOUJOURS ENVIE D'ÊTRE BONNE, MAIS TU VOIS QUE ÇA MARCHE MOINS BIEN »

Vice-Championne de France à Pontchâteau en 2021, au terme d'une saison pleine, l'ainée des sœurs Clauzel sait que chaque année, la difficulté est là pour rester au niveau. "Je suis consciente de ça, c'est étrange. Tu as toujours envie d'être bonne, mais tu vois que ça marche moins bien. J'ai passé la trentaine, ça joue peut-être un peu. Quand je vois le départ des gamines, je vois l'explosivité que j'avais aussi avant. Je pense qu'il faut que je sois fière de ce que j'ai fait et surfer sur ça malgré la nostalgie". Et ce dernier acte ne s'écrit donc pas avec l'AS Bike Racing, qu'elle a longtemps côtoyé. "J'avais fait le tour après cinq ans, j'avais envie de nouveauté. Ils ont beaucoup évolué aussi. J'avais envie de faire autre chose et être entourée d'autres personnes".

Plus question maintenant de se torturer l'esprit chaque week-end. "Je suis dans mes dernières années donc j'ai envie de me faire plaisir sans prise de tête et faire ce que j'ai envie". Cet été, elle est d'ailleurs retournée au VTT après deux années à s'essayer à la route. "J'aime le VTT et le cross, c'était une bonne expérience sur la route mais ce n'est pas du tout ce que j'aime. Je suis bien dans mes sous-bois". Et c'est avec son ancienne équipe qu'elle passe la saison estivale, Cube Sefix Oreia. Mais sur le plan physique, les repères ne sont pas faciles à retrouver. "J'en chie, rigole Perrine Clauzel. On sent que ça pousse énormément. Je vais continuer l'année prochaine, sans prise de tête". Mais en attendant, c'est sur la Coupe de Suisse avant la manche de Coupe de France de Troyes qu'elle a l'occasion de retrouver le haut des classements.

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