David Menut avait encore faim
En pleine bourre, David Menut ne s’arrête plus. Alors qu’il semblait un temps légèrement plus en retrait ce dimanche, le Limousin a en réalité parfaitement géré son affaire, pour réaliser le back-to-back à Troyes, et décrocher une troisième victoire consécutive en Coupe de France Élites (voir classement). “Deux victoires en deux jours, c’est inattendu. Je suis dans une bonne dynamique. Tout va bien psychologiquement, les sensations sont top et j’en profite”, lâche-t-il auprès de DirectVelo, le sourire jusqu’aux oreilles. “Je prends ce qu’il y a à prendre”.
En 24 heures d’intervalle, le sociétaire d’AS Bike Racing s’est imposé sur le même circuit mais dans des conditions diamétralement opposées. “Et avec une concurrence différente également ! Hier, il a fallu lutter avec Tony Périou. On connaît ses qualités sur les terrains gras. Il m’a tenu quasiment toute la course à 20”. Je n’ai pas eu de répit. Cette fois-ci, ça s’est fait sur le final. J’avais des douleurs de dos après la course d’hier, j’ai douté à mi-course. Mais ça s’est bien débloqué. Je me sentais très fort dans les deux derniers tours”.
« JE SERAI, AU MIEUX, UN OUTSIDER »
Face à Loris Rouiller et Clément Venturini, “deux coureurs juteux en début de course”, l’ancien coureur d’Auber 93 n’a pas voulu se mettre dans le rouge. “Je sais qu’ils le font exprès, c’est le jeu. Moi-même, j’attaque sur les parties où je suis le plus à l’aise. Il fallait remonter au fur et à mesure et ça a payé sur la fin”. Toujours aussi humble et lucide, David Menut ne s’enflamme pas lorsqu’on tente de se projeter sur les événements à venir, et la quête, pourquoi pas, d’un maillot tricolore en janvier prochain. “En deux jours, Clément (Venturini) passe déjà de finir à 2’30” à seulement 20” aujourd’hui... Je ne me fais pas d’idées. Au Championnat de France, ce sera tout autre chose. Ce sera un terrain physique, pour hommes forts. Je serai, au mieux, un outsider”, sourit-il.
Et puisqu’il n’élude aucun sujet, David Menut en a également profité pour évoquer les habituelles critiques de certains, derrière leurs écrans d’ordinateurs, quant aux choix de calendrier faits par les athlètes. “Quand je vois les commentaires sur les réseaux sociaux, ça me fait rigoler. Depuis trois ans, je ne faisais que les manches de Coupe du Monde et je me faisais critiquer pour ça. Cette fois, j’enchaîne en Coupe de France en faisant l’impasse sur deux-trois manches de Coupe du Monde car le calendrier est un petit peu décalé, et on critique encore car je fais le circuit français…”. S’il a opté pour Troyes plutôt que pour Anvers, c’est pour différentes raisons : le classement final de la Coupe de France, qu’il espère remporter. Un calendrier fourni qui lui laissera tout le loisir d’enchaîner les manches de Coupe du Monde ces prochaines semaines. Et, surtout, le plaisir de pouvoir lever les bras sur le territoire hexagonal. “Je suis plus près de la fin que du début, alors je voulais me faire plaisir à essayer de jouer la gagne aussi. En Coupe du Monde, c’est dur d’aller chercher des podiums. Je suis conscient de mon niveau”. Et au vu des derniers résultats en Coupe de France et de ses yeux brillants de bonheur dans la zone d’arrivée, David Menut ne risque pas de regretter ses choix.