Clément Venturini : « C’est loin d’être facile »
Crédit photo Freddy Guérin / DirectVelo
Et de sept pour Clément Venturini ! En favori et sur un parcours roulant sans trop de parties à pied sur le Championnat de France de Pontchâteau (Loire-Atlantique), le Villeurbannais a nettement dominé la concurrence en partant très tôt dans la course pour ensuite parfaitement gérer son effort, seul en tête, et ne jamais être véritablement inquiété (voir classement). Le voilà une nouvelle fois sur le trône du cyclo-cross français. “C’est un grand soulagement. L’an dernier, je suis arrivé dans l’équipe Arkéa-B&B Hôtels et je me suis retrouvé directement à jouer le titre en Bretagne, sur les terres de l’équipe. C’était une grosse pression de résultat et ça n’avait pas été simple. Cette fois-ci, j’arrivais ici en n’ayant pas eu les sensations espérées sur les cross précédents”. Mais il a répondu présent le Jour-J. “Pontchâteau, c’est particulier pour moi. J’ai pensé à ma femme et à mon futur fils dans les derniers tours, c’était aussi pour lui aujourd’hui”, confie-t-il les larmes aux yeux, avant de se montrer une nouvelle fois ému sur le podium protocolaire, quelques minutes plus tard.
Il est vrai que pour beaucoup, Clément Venturini était l’archi-favori de ce Championnat de France, sur un circuit à sa convenance. Pour autant, dans le sport de haut niveau, rien n’est jamais acquis et l’expérimenté athlète de 31 ans le sait très bien. “Si on pense que gagner un titre de Champion de France, c’est facile, on se trompe. Ces larmes, ce sont celles des sacrifices… C’est loin d’être facile. J’ai beaucoup de respect pour mes adversaires. J’ai pris le départ comme si je n’avais jamais gagné. Avoir le maillot, c’est quelque chose de spécial à chaque fois”, lâche-t-il, l’air agacé par certaines questions en conférence de presse, comme celle sur le terrain ligérien qui l’aurait avantagé face à des coureurs plus techniques tels que Joshua Dubau ou David Menut. “Je ne sais pas pourquoi on fait une fixette sur ça avec moi, sur les circuits boueux ou non. Quand j’ai gagné à Besançon, c’était loin d’être sec. Si on pouvait arrêter de me poser la question à chaque fois ce serait pas mal”, tranche-t-il fermement.
Même chose lorsqu’il lui est demandé si avec cette démonstration, il se sent dans la peau du patron du cross hexagonal. “Il n’y a pas de patron, je n’aime pas parler de ça... On peut voir en Coupe du Monde que David Menut représente fièrement la France, Joshua Dubau aussi. Je ne veux pas de cette étiquette-là. Je suis fier de gagner, c’est tout”. Tactiquement, Clément Venturini a donc pris le pari de filer seul de bonne heure. “Je suis parti sur un rythme que je pensais pouvoir tenir jusqu’au bout. J’ai fait deux-trois erreurs en cours de route, j’ai changé de vélo car je commençais à perdre un peu de temps. Puis j’ai essayé d’en remettre sur les parties qui me convenaient le mieux, sur le physique”. Un choix audacieux et donc judicieux pour celui qui regarde maintenant en direction de Liévin et d’un Mondial où il ambitionnera, forcément, une grosse performance.
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