Marie Schreiber : « Les Français sont toujours 10% meilleurs chez eux »
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Crédit photo Philippe Pradier - DirectVelo
Jeudi dernier, la formation SD Worx-ProTime se présentait à la presse au cœur du musée de la photographie, à Anvers. DirectVelo en a profité pour faire le point avec la Luxembourgeoise Marie Schreiber. Elle parle de ses ambitions pour le prochain Championnat du Monde de cyclo-cross et de la saison sur route à venir.
DirectVelo : Tu as choisi de participer au Mondial Espoirs plutôt que chez les Élites...
Marie Schreiber : C'est ma dernière année Espoirs et je n'ai jamais été Championne du Monde. Je ne veux pas manquer une occasion comme celle-ci juste parce que je pourrais potentiellement finir sur le podium chez les Élites. Il me reste encore plein d’années chez les Élites, donc je veux profiter de ma forme en Espoirs pendant que je le peux.
Comment évalues-tu ta saison dans les sous-bois jusqu'à présent ?
Elle a été plutôt bonne. Il y a eu deux week-ends un peu moins bons, mais globalement, je suis contente. J’ai trois podiums en Coupe du Monde, une victoire, un podium en Superprestige et j’étais même leader de la Coupe du Monde U23. Après Noël, je suis tombée malade, ce qui explique les moins bons résultats à Besançon et à Dendermonde. J'ai perdu mon maillot de leader de la Coupe du Monde, mais ça fait partie du jeu. Ça arrive à tout le monde, on tombe toutes et tous malades à un moment donné. Mis à part ça, je suis super satisfaite de ma saison. Je ne pouvais pas en espérer mieux. Maintenant, il y a aussi le maillot de Championne du Monde à aller chercher (depuis notre entretien, Marie Schreiber est tombée en compétition mais elle se disait, ce mardi, "optimiste" pour le Mondial après une séance chez l'ostéopathe rassurante, NDLR).
Peut-on résumer la lutte pour ce maillot arc-en-ciel entre toi et Célia Gery ?
Célia sera l'une des principales concurrentes, mais il y a aussi Zoe Backstedt et Leonie Bentveld. Le truc avec les Français, c’est qu’ils sont toujours 10% meilleurs chez eux, lors des Championnats. Je ne sais pas comment ils font. Mais bon, je n’ai pas encore roulé sur le parcours, donc je ne sais pas s'il me convient. Je pense que tout va dépendre de la forme du jour. Célia sera sûrement 20% meilleure sur ses terres, mais honnêtement, je m’en fiche un peu. Je vais faire ma course, me concentrer sur ce que je peux contrôler et on verra bien.
« TRAVAILLER L'EXERCICE DU CONTRE-LA-MONTRE »
Tu n'as aucune expérience de course à Liévin ?
Non, je n'y ai jamais couru. J'aurais aimé y aller il y a deux semaines, mais la veille, on m'a dit que je ne pouvais pas venir car ils étaient en train de préparer le parcours. Du coup, je n’ai aucune idée de ce que ça donne. J’ai vu quelques vidéos, ça a l'air sympa, mais, comme avec n’importe quel terrain, on ne peut pas savoir tant qu’on ne l’a pas vu de ses propres yeux, surtout en fonction des conditions météo. On verra la semaine prochaine, je vais faire une reconnaissance du parcours.
Quel type de parcours préfères-tu en cyclo-cross ?
J’aime les parcours rapides comme celui de Benidorm, ou des circuits techniques comme à Hulst, par exemple. Je n'aime pas trop les parcours comme à Dendermonde, où ce n’est pas vraiment technique et où il faut juste pousser dans la boue. Je peux m'améliorer là-dessus, mais ce n’est pas ce que je préfère. Pour moi, le meilleur type de parcours, c’est celui où il y a un bon compromis entre vitesse et technique, comme à Hulst par exemple.
Quel sera ton programme après le Mondial ?
Je vais faire une pause de trois semaines et demi, juste pour me reposer complètement. Après une saison de cross intense durant laquelle je n’ai pas eu de vraie pause, je pense qu’il sera important de se ressourcer mentalement et physiquement. Je débuterai ma saison sur route au Grand Prix de l'Escaut. Je veux être présente sur les Classiques. J’ai également l’envie de travailler l’exercice du contre-la-montre cette année.
« JE VAIS CONTINUER LE CROSS »
Que penses-tu du retour d'Anna van der Breggen en tant que coureuse ?
C’est vraiment bien qu’elle revienne. Elle a tellement d’expérience, c’est un atout majeur pour l’équipe. Pas seulement en course, mais aussi en dehors. Si tu as un problème, peu importe lequel, tu peux toujours lui parler. C’est un grand avantage pour nous. En plus, elle a vu le sport des deux côtés : en tant que coureuse et en tant que directrice sportive. Elle sait comment cela fonctionne, que ce soit dans le peloton ou depuis la voiture. Je pense que ça peut vraiment nous aider cette année.
Comptes-tu participer à un des trois Grands Tours cette année ?
Ce n’est pas prévu pour le moment. Je ne me presse pas trop pour ça. Je vais courir sur de plus grosses courses où je peux aider l’équipe, mais je veux aussi avoir l’opportunité de viser de bons résultats personnels. Je dois rester raisonnable si je veux obtenir des résultats.
Et le Mondial au Rwanda ?
Ça va être compliqué. Il y a une nouvelle règle de l’UCI qui empêche les coureurs U23 dans les équipes du WorldTour de participer aux Mondiaux. Si je peux participer en U23, je le ferai, mais si je dois rouler en Élites, je vais réfléchir à la question. Le voyage en Afrique, ce n’est pas simple, donc il faut vraiment que j’aie une chance réelle de performer pour que ce soit utile. Si je dois rouler en Élites, il faudra voir si j'ai de vraies chances, sinon je vais peut-être me concentrer sur autre chose. Il y a aussi le Championnat d'Europe une semaine après, qui peut être intéressant.
Qu’envisages-tu pour la prochaine saison de cyclo-cross ?
Je vais continuer, je serai toujours là l’hiver prochain. Il faudra s’adapter, là-aussi, en fonction de la fin de saison sur route, mais je compte bien être toujours là et reprendre le cross fin octobre ou début novembre.
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