Rayan Boulahoite : « Les gens ne s’en rendent pas compte »

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo
Rayan Boulahoite avait mis fin à sa saison 2024 de façon précoce et brutale, au Tour du Limousin (2.1), en raison d'une violente chute lors de laquelle il avait "frôlé la catastrophe" (lire ici). Près de six mois plus tard, il a retrouvé les routes hexagonales en compétition, non plus en tant que stagiaire mais bel et bien que coureur professionnel du Team TotalEnergies. C’était ce dimanche, sur le GP de Marseille-La Marseillaise (1.1), où il a passé 147 bornes à l’avant. “On voulait placer quelqu’un dans l’échappée, c’était le but. On savait que ça pouvait aller loin”, expliquait-il à chaud, derrière la ligne d’arrivée, au micro de DirectVelo.
Quatre autres coureurs ont accompagné le néo-pro dans sa fugue : Baptiste Veistroffer (Lotto), Michiel Lambrecht (Wagner Bazin WB), Morne Van Niekerk (St-Michel-Preference Home-Auber 93) et Kenny Molly (Van Rysel-Roubaix). “Il a fallu du temps pour que ça sorte, et je me suis retrouvé dans celle qui est partie au moment où tout le monde avait besoin de souffler. Une fois devant, on a roulé fort, jusqu’à la route des Crêtes où je me suis dit qu’il fallait essayer de basculer avec le groupe des favoris”. Ce qu’il est parvenu à faire, jusqu’à un problème mécanique fatal. “Mes freins ont lâché dans la descente, je n’avais plus que l’arrière. Dans une descente pareille, ça ne pardonne pas”. L’athlète de 20 ans assure qu’il a “manqué de chuter plusieurs fois”, et alors qu’il ne lui restait “plus grand-chose dans le réservoir”, il a préféré ne pas prendre de risques inutiles, finissant ensuite dans un groupe d'attardés. Anecdotique.
“Dans le dur” sur les premières épreuves espagnoles de janvier - il totalise déjà six jours de course depuis le début de l’année -, Rayan Boulahoite s’est fait violence à chaque fois. “Il n’y a pas eu que des parcours pour moi, pour mon gabarit, mais j’ai fait au mieux pour l’équipe. Il faut gravir les échelons petit à petit”. Cette escapade en terres provençales doit lui faire du bien mentalement. “En tant que néo-pro, on ne sait pas toujours trop où se situer. Le changement entre les courses amateurs et pros est brusque, je pense que les gens ne s’en rendent pas compte… Ils ne savent pas à quel point c’est difficile chez les pros aujourd’hui. Mais je prends mes marques. Je franchis une étape ici avec cette journée à l'avant, et j’en franchirai d’autres”.
En savoir plus : coureurs et équipes associés
Coureurs
