Essor Basque : « Pas de soucis à se faire »

Crédit photo Baptiste Lavigne - DirectVelo
La 50e édition de l’Essor Basque s’est finie avec la victoire du local Gari Lagnet (lire ici). Pour cette édition anniversaire, l’organisation avait tenu à innover avec trois arrivées inédites dont une au sommet du col de Gamia. Elle a aussi pu compter sur un plateau de coureurs très fourni, avec certaines des cinq manches qui ont fait le plein d’engagés. Pour DirectVelo, l’organisateur Christian Bibal a fait le point et évoqué l’avenir de son épreuve.
DirectVelo : Quel regard portes-tu sur cette édition anniversaire de l’Essor Basque ?
Christian Bibal : À l'occasion des 50 ans, nous voulions innover. Il y a eu trois arrivées différentes des autres années, dont deux en côte avec Gamia et la haute ville de Mauléon. Le niveau des coureurs était particulièrement élevé cette année. Puisqu'on parle des 50 ans, si on revient à ce qu'on a connu au début de l'Essor Basque, c’est totalement différent. Au pied de la quatrième montée de Gamia, il y avait encore une trentaine de coureurs pour la victoire lors de la Ronde du Pays Basque. On voit que les coureurs sont déjà prêts. Autrefois, ces courses étaient considérées comme des épreuves de préparation.
Cela a bien changé…
Ce n’est plus le cas depuis longtemps mais aujourd'hui c'est vraiment de la compétition de haut niveau. Par rapport à l'évolution sur 50 ans, on a maintenant un peloton qui est enrichi par les équipes frontalières qui amènent beaucoup, notamment l’équipe Finisher cette saison. Avant, il fallait une dérogation pour organiser à cette période-là. Il n'y avait que les régions côtières qui avaient le droit d'organiser si tôt dans l’année. Toutes ces barrières ont été levées, ce qui nous permet d'avoir une très belle course.
Cette année, en ne reculant pas d'une semaine comme ont fait toutes les courses du calendrier, tu n'avais pas la concurrence du Circuit des Plages Vendéennes…
C'est une bonne chose de se retrouver sans concurrence, mais ça ne sera pas le cas chaque année. Quand on voit comment les coureurs sont prêts, on n'a pas de soucis à se faire sur les dates. Nous avons enregistré un record d'engagements. Le second samedi, on n'avait jamais vu ça. D’habitude, ils partaient à 130-140, là ils étaient à 180-190. Le dernier dimanche, ils partaient à 180-190, là on est arrivé à 200. On a eu du mal à caser tout le monde, comme le premier week-end, parce que tout le monde veut courir, autant les équipes que les individuels.
« TENTÉ DE FAIRE REVENIR LES PROFESSIONNELS »
Quel est l’avenir de l’Essor Basque ?
On continue déjà à organiser pour le cinquantenaire. On a prévu une grande cyclosportive le 25 mai prochain. C'est la première grande cyclo qu'on organise, on souhaite en faire vraiment la référence des cyclos au Pays basque. Les clubs de la région nous disent souvent qu'on organise pour l'Élite mais pas pour les autres. Là, on va organiser pour tout le monde puisqu'on aura trois circuits. On aura même une boucle pour les vélos électriques. On essaie de rassembler au maximum. Ce sera au départ de Cambo et avec des cols que l'on connaît par le Tour de France. Ça, c'est un projet qu'on espère développer.
Et pour l’Essor Basque ?
D'abord, il faut maintenir, bien sûr, pour les Amateurs, mais on pourrait être tenté de faire revenir les professionnels, surtout après ce qui est arrivé à l'Etoile de Bessèges. Mais cela demande un autre budget et une organisation différente, même si cela pourrait être intéressant. D'ailleurs, on l'avait fait par le passé. On avait le Critérium des Espoirs qui était UCI, on avait eu des équipes professionnelles au départ. On avait fait des courses Élites, puis on avait ouvert le dernier week-end aux professionnels. Pourquoi ne pas le refaire ? Il faut voir.
Concernant les arrivées inédites de cette année, seront-elles reconduites ?
Ça mérite qu’on y réfléchisse, ça pourrait se refaire. Je pense que l’arrivée à Gamia a un intérêt sportif comme celle dans la haute ville de Mauléon. Nous avons un problème de riches. Nous avons des municipalités qui veulent absolument avoir la course d’une année à l’autre. Du coup, on n'a pas toujours l’opportunité d’aller chercher de nouvelles municipalités pour organiser ailleurs et trouver de nouveaux parcours. Pour l'instant, je pense qu'on va plutôt aller dans la continuité, en faisant évoluer un petit peu, comme toujours.
« UNE ÉQUIPE SOUDÉE »
Est-ce plus difficile d'organiser aujourd’hui que par le passé ?
Plus difficile, je dirais non. Au cours des 50 ans, la seule problématique que nous avons eu, ce sont les arrivées en ville. Avant, la course se terminait en plein Saint-Jean-de-Luz, Biarritz ou Bayonne. Tout ça, c'est fini. C'est pour cette raison que nous nous sommes tournés vers l'intérieur des terres. Mais c'est toujours intéressant d'arriver dans les villes. À Saint-Palais, on a trouvé un compromis. On n'est pas trop loin de la ville et on a trouvé un circuit d'arrivée. À Tarnos, on s'est rapproché un petit peu de la ville, il y avait plus de monde cette année. Donc il y a peut-être des solutions intéressantes à trouver.
La motivation reste la même pour toi après toutes ces années ?
Je travaille à longueur d'année pour l’Essor. J'ai déjà des idées pour l'année prochaine. Organiser cinq courses, comme l'a dit Christian Prudhomme pour les 50 ans, c’est rare en France. On a cinq courses sur des parcours différents. C'est particulier mais on a un bon socle de bénévoles qui arrive à tenir. On a une équipe soudée et qui reste. L’ADN à l'Essor Basque, c'est la convivialité. C'est cela qui fait à la fois le charme de l'événement et qui attire, peut-être, aussi les bénévoles. Ils nous suivent. C'est ça qui est remarquable.