Colin Savioz : « Une revanche après toutes les difficultés »

Crédit photo François-Régis Olivier - DirectVelo
C'est une bouffée d'air frais pour Colin Savioz. Revenu chez les amateurs après deux années dans la Conti Groupama-FDJ, celui qui porte maintenant les couleurs de Charvieu-Chavagneux a retrouvé le sourire en s'imposant, ce dimanche, sur Bourg-Arbent-Bourg (voir classement). "Ça fait vraiment plaisir de sentir que ça revient bien, après une année de galère chez Groupama. C'est une revanche après toutes les difficultés que j'ai pu avoir. C'est le début d'un long chemin, je l'espère, vers le retour au niveau", se réjouit-il à l'arrivée. Car pendant son cursus chez les pros, tout ne s'est pas passé comme il l'espérait. "J'ai eu une fracture de la main en hiver à Catane, puis une commotion cérébrale au Rwanda et après c'était une fracture du talon à la Vallée d'Aoste", énumère celui qui est encore Espoir 3.
À cause de ces déboires, Colin Savioz n'a jamais vraiment pu montrer ce qu'il valait. "J'ai enchaîné pas mal de galères, donc pas beaucoup de courses sur la saison. Et au final, ce sont des entraînements à essayer de revenir au meilleur niveau. C'était vraiment une saison difficile. Et là, toutes les planètes sont alignées". En effet, l'ancien vainqueur de l'Ain Bugey Valromey Tour a montré qu'il retrouvait des jambes cette année. Après une attaque en solitaire dans le Mont-July, il a retrouvé l'avant de la course. "Il y avait une toute petite remontée après la descente, et les deux gars de Bourg sont rentrés en même temps que moi. Du coup j'ai fait le moins d'efforts possible pour rentrer dans les meilleures conditions devant".
« DÉJÀ LE REGARD TOURNÉ VERS L'AIT »
Petit problème et pas des moindres, les coureurs de Bourg-en-Bresse Ain Cyclisme étaient à trois dans un groupe composé de six coureurs seulement. "Je savais que ce serait compliqué de gérer, parce que forcément l'entente n'allait pas être super bonne au début, même si ça a été jusqu'à 8 km de l'arrivée. Là ça a commencé un petit peu à être le désordre, mais au final on s'en sort assez bien". Avec un élément comme Victor Loulergue, déjà vainqueur à plusieurs reprises grâce à sa pointe de vitesse, l'histoire était loin d'être favorable en cas de sprint. "Je n'étais pas sûr de moi pour le sprint, donc j'ai essayé d'anticiper. Finalement c'est arrivé au sprint donc je n'avais pas le choix d'essayer, et ça a marché". Plutôt réputé grimpeur, Colin Savioz montre qu'il a d'autres cartes à jouer. "Sur une course comme ça, après 150 km et pas mal de dénivelé, c'est toujours aléatoire quand même".
Colin Savioz prend son mal en patience avant de faire parler ses qualités dans un registre qui lui est plus familier. "Pour les prochaines semaines, il n'y a pas beaucoup de courses très montagneuses, mais j'ai déjà le regard tourné vers l'AIT, c'est le prochain objectif. Je vais essayer de bien travailler dans les montagnes à la maison à l'entraînement". Briller dans les montagnes lui permettrait de montrer qu'il est définitivement de retour au premier plan, afin de retrouver le monde professionnel. "Je vais tout faire pour essayer d'y revenir au plus vite, parce que c'est le vélo que j'aime. Mais ce n'est pas toujours évident. Le haut niveau est un peu un domaine ingrat pour moi. Mais je vais tout mettre en œuvre et on verra bien". Son œuvre a commencé ce dimanche.