Flandres : La concurrence lessivée par la machine Tadej Pogacar

Crédit photo Xavier Pereyron / DirectVelo

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Ils ont longtemps fait illusion, se sont accrochés mont après mont, ont lâché puis sont rentrés une fois, deux fois... Mais tous ont fini par céder définitivement face à un Tadej Pogacar encore monstrueux, dimanche, au Tour des Flandres, et qui a "suivi le plan" à la lettre (lire ici). Comme s'il n'éprouvait jamais de fatigue, le Champion du Monde slovène a laminé ses adversaires en accélérant dans absolument chacun des monts des soixante derniers kilomètres. Vieux Quaremont, Paterberg, Koppenberg, Taaienberg, Kruisberg… Autant d’occasions d’arracher les cuisses de ceux qui prétendaient vouloir empêcher le triple vainqueur du Tour d’accrocher un huitième Monument à son palmarès. Et l’anticipation de solides outsiders comme Filippo Ganna, Stefan Küng ou Jasper Stuyven n’y aura rien changé.

"Au fil de ses accélérations, j'ai senti que je n'avais plus beaucoup d'essence dans le réservoir. J'ai compris qu'il serait difficile de garder la roue jusqu'au bout après avoir déjà été à la limite plusieurs fois", concède son plus grand rival Mathieu Van der Poel. "Je savais qu'il fallait que je sois à 110% pour espérer le battre et ce n'était pas le cas aujourd'hui", ajoute le tenant du titre et triple lauréat du Ronde, dont l'entourage a expliqué qu'il avait, de surcroît, été diminué par un virus durant la semaine. Ajoutez-y une chute certes "sans trop de casse" en début de course - "mais le résultat aurait été le même" et « MVDP » promet être "satisfait" de monter sur le podium en ces circonstances.

« QUAND TADEJ EST DANS CETTE FORME-LÀ, CE N’EST SIMPLEMENT PAS POSSIBLE »

Même sentiment pour Mads Pedersen. Impressionnant lui aussi lors de son raid en solitaire à Gand-Wevelgem, il a plusieurs fois vacillé, sans rompre. "On voulait la victoire mais quand Tadej est dans cette forme-là, ce n'est simplement pas possible", admet le Danois de la Lidl-Trek, qui assure n’avoir “absolument aucun regret” quant au fait de s’incliner face à celui qu’il considère comme “le meilleur cycliste de l’histoire (...) Il nous met une minute, il n’y a pas eu photo. On ne peut pas être frustré dans ces conditions”. De retour à un très bon niveau et désireux de se racheter après l’énorme raté d’A travers la Flandre, Wout van Aert a été au rendez-vous. Solide, le Belge ne l’a pas été suffisamment pour inquiéter Tadej Pogacar malgré tout. “Je suis heureux de ma course, c'était top de pouvoir se battre pour le podium. J'ai tout tenté, je n'ai pas de regrets. Tadej était plus fort et les deux autres étaient plus rapides au sprint. Mais en fin de course, c'était agréable de sentir que j'étais aussi fort que les autres mecs du contre”, synthétise le coureur de Visma-Lease a Bike.

Malgré ce sentiment d’infériorité, tout ce beau monde ne compte pas se laisser une nouvelle fois marcher sur les pieds dimanche prochain, de l’autre côté de la frontière. “Il est quand même avantagé par les monts. Sur Paris-Roubaix, ce n’est pas la même chose, rappelle Mads Pedersen. J’espère bien qu’il aura plus de mal à me lâcher là-bas”, sourit le Scandinave, tandis que Mathieu Van der Poel assure “garder confiance” pour « l’Enfer du Nord ». La bataille promet d’être épique une fois encore. 

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