Après une grosse décennie dans les pelotons, Sébastien Grédy, 32 ans, a décidé de raccrocher le vélo. Sans quitter le monde du cyclisme pour autant. En 2013, il sera en effet directeur sportif au SCO Dijon, équipe pour laquelle il courait ces deux dernières années. C’est ce qu’il explique à www.directvelo.com.

DirectVélo : Tu as donc décidé de raccrocher le vélo cet hiver. Est-ce une décision de longue date ?
Sébastien Grédy : Je pensais faire trois ans au SCO Dijon en tant que coureur. J’ai discuté avec Romain Mary (manager de l’équipe, NDLR) en début de saison. Il m’a fait savoir que le club cherchait un nouveau DS pour la saison 2013, et si possible un ancien coureur. Une opportunité comme celle-ci, il n’y en a pas tous les jours. J’ai trouvé l’idée intéressante et je me suis donc lancé.

« Je ne m’y attendais pas »

Se retrouver dans la voiture après des années sur le vélo, cela doit être particulier ?
C’est un gros changement, une autre vision du cyclisme. Désormais, je vais donner mes propres directives aux coureurs. Cela va être spécial. J’ai l’avantage de connaître tous les coureurs. Mes anciens coéquipiers bien sûr, mais même les nouvelles recrues. Je courais avec eux cette saison. Je connais leur valeur, leurs points forts et leurs points faibles. Et puis, je pense que les gars auront plus tendance à écouter un ancien coureur. Mon expérience devrait aider pour le relationnel.

Ce challenge, c’est aussi une véritable marque de confiance de la part des dirigeants...
J’en suis vraiment impressionné. Je ne m’y attendais pas. Après tout je n’ai fait que deux ans au SCO Dijon. Maintenant il est vrai que je connais bien Romain Mary. J’ai couru avec lui et il connaît mes valeurs. Je sais qu’il a confiance en moi. J’ai toujours atteint les objectifs fixés par le club, ce qui m’a sans doute permis d’obtenir cette confiance.

« Former les jeunes »

L’effectif de l’équipe a été modifié cet hiver...
Il n’y aura pas de leader particulier dans l’équipe en 2013, ni même de co-leader d’ailleurs. Tous les coureurs ont plus ou moins le même niveau, la même force. On a quand même recruté des gars comme Alexandre Gaspari (VC Toucy), Cédric Gaoua (Team Rémy Meder Haguenau) ou Quentin Bernier (CR4C Roanne). Ils devraient bien marcher. Sans parler des jeunes comme Guillaume Barillot ou Julien Bernard pour ne citer qu’eux. Ils ont beaucoup appris l’an passé pour leur première saison en Elites. Désormais, on compte sur eux pour des résultats.

Tu étais quand même l’homme fort de l’équipe avec Guillaume Bonnet, qui est parti du côté de Saint-Etienne. Ce manque ne sera-t-il pas difficile à combler ?
Le groupe est homogène. Et puis à vrai dire, le SCO Dijon a également pris une autre direction. Maintenant, nous espérons surtout former les jeunes afin de les faire passer professionnels, ou les faire évoluer en Equipe de France. Le vrai objectif, il est là. C’est plus important que d’aller gagner des courses à tout prix. On espère quand même briller en Coupe de France DN1, et je pense que l’homogénéité du groupe devrait permettre d’être très régulier.

« Une carrière honorable »

Revenons maintenant sur ta carrière de coureur. En es-tu satisfait ?
Je suis arrivé un peu tard au CC Etupes, à 21 ans. C’était une période délicate pour le cyclisme, au début des années 2000, avec les problèmes que l’on connaît. Cela ne m’a pas empêché de réaliser une carrière honorable. J’ai gagné quelques courses chaque saison, et j’ai vraiment réussi à progresser année après année, surtout à partir de 2004. J’ai également pu compter sur l’aide précieuse de Julien Pinot à partir de 2009.

C’est en arrivant au SCO Dijon que tu auras réalisé ta plus belle saison...
Je suis resté dix ans au CC Etupes et je crois que je m’étais un peu endormi. J’étais vraiment rentré dans une sorte de train-train où l’on ne me demandait pas plus que ce que je faisais. Ce nouveau challenge m’a donc boosté. J’ai effectivement réalisé ma plus grosse saison en 2011. Le fait que je sois plus mature a sans doute aidé.

« Une très belle expérience en Guadeloupe »

Tu as conclu ta carrière en beauté sur le Tour de Guadeloupe. Ça te tenait à cœur ?
Aller en Guadeloupe, pour une course par étape de dix jours, c’était une très belle expérience (Vainqueur d’une étape et 8e du classement général, NDLR). Je n’avais jamais couru dix jours d’affilée sur l’ensemble de ma carrière (rires). J’ai gagné une étape sur le Tour de Côte d’Or également, à Dijon, sur une course organisée par le club. Je vais en garder de très bons souvenirs.

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Crédit Photo : Christian Cosserat - www.directvelo.com