Mathieu Perget veut se faire plaisir
Mathieu Perget a passé sept saisons chez les professionnels, cinq à la Caisse d'Epargne et deux chez AG2R La Mondiale. Il y a remporté le Tour du Limousin et participé à un Tour de France, en 2010. Contraint de revenir chez les amateurs, il a choisi de retourner aux sources et de revêtir le maillot de l'US Montauban 82, club dont il est le parrain depuis 2008. Il répond aux questions de www.directvelo.com.
DirectVélo : Après sept saisons dans le World Tour, pourquoi as-tu choisi de rejoindre l'US Montauban 82 ?
Mathieu Perget : Mon choix de rejoindre Montauban en a surpris plus d'un. C'est le club de ma ville, et que rejoint également Julien Loubet (son coéquipier en 2011 chez AG2R La Mondiale, NDLR) qui, après une saison à Blagnac ré-apprécie le vélo. Je n'ai pas envie de me prendre la tête pour aller dans un club de DN1 car cela n'est plus mon but. D'ailleurs, il suffit de regarder l'effectif pour se rendre compte que le club part sur de très bonnes bases. Fin janvier, nous nous sommes retrouvés pour un stage de deux jours et malgré le mauvais temps, nous avons effectué deux belles sorties. Le niveau de l'équipe est bon, je pense que certains peuvent faire très mal d'entrée de jeu.
« Cela ne collait pas avec AG2R La Mondiale »
Alors que tu avais signé quelques Top 10 après un début de saison tronqué pour cause de blessure, ton contrat n'a pas été renouvelé...
Après ma blessure, une fracture du bassin au Tour de San Luis, j'ai dû me faire opérer et l'on m'a posé deux vis. Le Giro m'a permis de me retrouver mais que cela fût dur de revenir ! Mon contrat de deux ans a été compliqué pour moi. Au bout de deux mois, je n'ai pas compris pourquoi on m'avait recruté si ce n'est pour mes points UCI obtenus lors de ma victoire au Tour du Limousin, car cela ne "collait" pas. Donc renouveler chez AG2R n'était pas possible. Ensuite, cela n'était pas l'année pour changer d'équipe avec des arrêts ou des réductions d'effectif. La crise privilégie de prendre des néo-pros plutôt que des coureurs confirmés. Par ailleurs, d'autres coureurs surbaissent leur salaire pour garder leur place. En revanche, je serai allé pour un SMIC à la FDJ et mon tort a été de ne pas y signer fin 2010.
Alors que Julien Loubet confiait préférer retrouver à terme un contrat en continentale pro afin de pouvoir jouer sa carte personnelle, tu n'as pour ta part cherché qu'un engagement dans une équipe World Tour...
J'ai parlé avec beaucoup d'équipes, mais lorsque l'on est un cycliste pro, que l'on a goûté au Tour de France et que cela a bien marché, on veut y revenir. Faire l'équipier est normal mais surtout lorsque les leaders assurent aussi. C'est sûr, c'est plus facile avec un Valverde, un Rodriguez, un Luis-Léon (Sanchez). Mon étape espagnole reste mon plus beau souvenir.
« Je veux m'amuser sur mon vélo, aider et guider mon club »
Tu avais officialisé sur ton blog ton engagement avec Montauban en précisant que tu créerais par ailleurs une micro-entreprise dans le textile. Comment s'est donc passée ta préparation hivernale ?
L'Essor basque ne m'a jamais trop réussi. Cela lance la saison. Je ne suis plus pro donc, moins de sérieux, moins d'entraînement mais je veux m'amuser sur mon vélo et aider et guider mon club. De plus, je suis un grillon, la chaleur me convient au contraire du temps souvent rencontré à l'Essor. J'ai toujours eu un "gros cul" mais j'arrive à bien le monter dans les cols. La micro entreprise est en cours de création en seconde activité car je pense à ma reconversion, à faire une formation longue. Ne vivre que sur la micro entreprise serait risqué. Mon moral et ma tête vont très bien et c'est le principal dans la vie. Je préfère ma situation à celle d'autres qui sont chez les pros mais "dépressifs et tristes" comme je commençais a l'être.
Au delà de ceux du club, t'es-tu fixé des objectifs personnels et as-tu définitivement renoncé au professionnalisme ?
On ne sait jamais ce qu'il peut se passer. Mais regardez le cas d'Arkaitz Duran : après Geox, il est réparti chez les amateurs en 2012 et y a gagné 25 courses. Pourtant il ne parvient à signer qu'un contrat au Portugal... Ce que je veux c'est continuer à vivre, à m'amuser sur mon vélo qui est ma passion, et mon exemple c'est julien Loubet qui s'est amusé en 2012.
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Crédit Photo : Etienne Garnier - www.velofotopro.com