Emmanuel Kéo : « Je commençais à m’impatienter »

Cela faisait vingt mois qu’il n’avait pas levé les bras. Plus d’un an et demi d’attente et d’impatience. Pourtant stagiaire avec l’équipe Saur-Sojasun l’été dernier, Emmanuel Kéo devait encore démontrer qu’il savait gagner. A tout juste 22 ans, et pour sa dernière saison Espoir, le Normand débute la saison par les lauriers conquis en solitaire sur le Route bretonne ce dimanche. Déjà animateur de la première manche de Coupe de France DN1 il y a une semaine, le sociétaire de Sojasun espoir-ACNC revient en forme. Fraîchement descendu de son vélo, il s’est prêté au jeu des questions-réponses pour www.directvelo.com.

DirectVélo : En prenant le départ, envisageais-tu un tel scénario ?
Emmanuel Kéo : En réalité, je me sentais vraiment bien. De plus, des circonstances personnelles ont fait que j’avais très envie de gagner. En effet, ma copine est à l’hôpital et j’ai pensé à elle durant toute la course. Le matin, elle m’avait dit que je pouvais l’emporter.

Tu n’avais pas gagné depuis longtemps...
Oui, c’est clair. C’est mon premier succès depuis le Tour d’Eure-et-Loir Espoirs en 2011 (il avait remporté la 2e étape). Je commençais à m’impatienter... L’an passé, j’ai beaucoup tourné autour de la gagne, sans jamais concrétiser. J’espère que cette victoire n’est qu’un début.  Cette année, je me consacre uniquement au vélo, après mon BTS en NRC. J’ai toujours l’intention de passer pro, il faut que je mette toutes les chances de mon côté.

« Attaquer plus qu’attendre mon heure »

La course s’est très vite décantée, dès les 20 premiers kilomètres. Pensais-tu que c’était la bonne échappée ?
Ce dimanche, nous sommes effectivement assez rapidement sortis du peloton. Je savais que cela allait partir vite, comme souvent sur la Route bretonne. Il fallait être vigilant dès le départ.  Nous étions seize avec Julien (Guay) et Maxime (Renault). Même s’il y avait un contre avec 7 gars de chez nous derrière, nous avons privilégié notre échappée car nous nous sentions en bonne forme et nous savions que l’échappée avait de fortes chances d’aller au bout.

Arrivé sur le circuit final tu as donc tenté ta chance, malgré la côte de Lesnevé à escalader sept fois...
Sur le circuit final à Saint-Avé, je me sentais bien et j’ai préféré attaquer plutôt que d’attendre mon heure... C’était la bonne solution (sourires) ! La bosse finale, la côte de Lesnevé,  ne me dérange pas, j’ai tenté ma chance et ça a fonctionné ! J’ai géré mon effort en fonction de mes sensations, il fallait pouvoir remettre la plaque (le grand plateau, NDLR).

Une carence en fer cet hiver

Cette saison démarre sur les chapeaux de roues alors ?
Disons que j’en espérais pas tant. En début de saison, j’ai eu une grosse carence en fer et ces dernières semaines, je n’étais pas au mieux. J’ai fait ce qu’il fallait pour que ce souci se résorbe au plus vite, surtout au niveau de mon alimentation. Entre temps, nous sommes partis en stage en Espagne, c’était dépaysant et ça nous a tous permis de nous connaître. Tous les nouveaux se sont bien intégrés, c’est de bon augure. 

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Crédit Photo : Pauline Baumer - www.directvelo.com

 

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