Occitane CF : « Une référence pour les gamins de la région »
Entretien avec Axel Clos-Courant, entraîneur et directeur sportif de l'Occitane Cyclisme Formation, entente régionale de clubs en Midi-Pyrénées. Il fait le point sur la structure de DN2 pour DirectVelo.
DirectVelo : Vous disputez la Ronde de l'Isard avec l'un des plus petits budgets du peloton, face par exemple à l'équipe réserve de BMC, qui vient au départ avec un bus professionnel. Est-ce intimidant ?
Axel Clos-Courant : Les moyens dont dispose BMC amusent beaucoup nos coureurs. Si nous étions à l'autre bout de la France, nous pourrions être intimidés. Mais, sur nos terres, nous avons au contraire une motivation décuplée. La Ronde de l'Isard est l'une des épreuves les plus relevées du Sud-Ouest et nous étions prêts à voir débarquer de grosses équipes. Nous allons nous battre avec nos moyens et jusqu'à présent, nous sommes super contents de nos résultats sur cette course.
« Lilian Calmejane tient son rang »
Vos coureurs se sont-ils bien adaptés au rythme du peloton ?
Oui. Lilian Calmejane tient son rang comme on pouvait l'espérer, en s'appuyant sur sa bonne forme et son expérience. Romain Campistrous s'en sort bien et l'on sent qu'il a franchi un palier. Les autres découvrent le fonctionnement d'une grande course par étapes mais ne déméritent pas. Jérémy Privat était en 3e catégorie l'an passé, Charlélie Cantaloube est issu du VTT. Quant à Loïc Bouchereau et Lucas Bleys, ils sortent des rangs Juniors. Mais une partie de cette équipe a déjà pu essayer des épreuves par étapes difficiles l'an passé. Et même certaines de haut niveau, comme le Circuit de Saône-et-Loire, le Tour de Gironde, le Tour du Pays roannais et le Tour de la Dordogne pour lesquels nous étions invités l'an passé. Nous aurions pu débuter dans la Ronde de l'Isard en 2012, mais nous n'avions pas été retenus. Les mecs avaient été très déçus. Sans doute que Occitanie Cyclisme Formation n'était pas un nom assez connu...
Et maintenant, sait-on ce que vous faites ?
Les organisateurs nous font de plus en plus confiance et le public nous reconnaît. Tout est nouveau : le nom de la structure, le maillot, le principe même d'associer six clubs à ce projet (Albi VS, CA Castelsarrasin, Saint-Juéry Olympique Cyclisme, CSO Millau, UV Mazamet et VC Rodez). Mais nous ne partons pas de zéro : nous nous appuyons sur le travail de ces clubs et leur carnet d'adresses. Quand la FFC a mis en place son nouveau système avec des quotas de points, les coureurs ont acquis une forte valeur marchande et des bons clubs de la région comme Albi ou Castelsarrasin n'ont pas pu suivre. C'est de là qu'est né le projet d'entente. Occitanie Cyclisme Formation bénéficie aujourd'hui de certaines invitations dont disposaient ces clubs autrefois.
« Certains week-ends, on préfère investir sur les Juniors »
Comment forgez-vous un esprit commun à votre équipe sachant que vos coureurs proviennent de clubs différents ?
Nous organisons quelques stages et rassemblements dans l'année, mais ce n'est pas toujours facile en raison de l'éloignement des coureurs et du fait que beaucoup poursuivent des études. Nous avons un bon programme de courses, avec une équipe de bénévoles venus des clubs. Notre équipe DN est devenue une référence pour les écoles de cyclisme de nos six clubs et même au-delà. D'ailleurs, les jeunes ont créé sur Facebook un groupe "Occitane Cadets", alors que l'Occitane ne concerne que les Espoirs !
Vos clubs accordent un soin particulier à préparer la relève.
On ne peut pas faire de l'Elite sans la masse. D'ailleurs, nous préférons certains week-ends investir sur un déplacement important avec l'équipe Juniors plutôt que d'assurer une énième course avec la DN. Les moyens qui manquent provisoirement au groupe DN, nous le récupérerons indirectement quand les Juniors auront bien progressé et seront aptes à rejoindre l'équipe de haut niveau. La DN joue un rôle moteur : les gamins rêvent de la rejoindre un jour.
« Il nous faudrait un beau sponsor régional pour aller plus loin ! »
Vous avez déclaré l'hiver dernier que vous espérez à terme un passage en DN1...
C'est normal de viser haut. Nos dirigeants travaillent à développer le projet. Notre budget est constitué de l'apport des clubs et tout nouveau club qui voudrait nous rejoindre doit contribuer financièrement. Il nous faudrait un beau sponsor régional pour aller plus loin !
D'ici là, comment allez-vous conserver vos meilleurs éléments ?
Nous sommes lucides. Un club formateur ne peut pas retenir ses meilleurs coureurs. S'ils partent pour une belle structure DN1 au terme d'un choix mûrement réfléchi, nous aurons accompli notre travail et nous serons contents pour eux. S'ils signent pour une DN2 voisine pour une poignée d'euros supplémentaires, ce serait une erreur.
Crédit Photo : Christophe Deluche