Entretien avec Gilles Devillers

Gilles Devillers est le chef de ligne du Pesant Club Liégeois. Victorieux la semaine dernière à Laarne devant Jarl Salomein (Beveren 2000) et Michaël Blanchy (Revor-Jartazi), il fut aussi stagiaire chez Acqua e Sapone sur le circuit Franco-Belge l’an dernier. Entretien.

DirectVélo : Es-tu content de ton début de saison ?
Gilles Devillers : Globalement, oui. Je marche surtout bien lorsqu'il fait plus chaud. Je suis un peu déçu de mes performances sur les plus grosses courses comme le Tour du Vaucluse ou le Circuit des Ardennes. J'espérais faire au moins une bonne étape lors de chacun de ces tours et surtout aux Ardennes. J'aimerais être dans le top 10 partout ! L’objectif est de passer pro l'an prochain. Il faut donc absolument des résultats... Il n'y a pas de miracle !

Tu évolues dans une petite équipe, le Pesant Club Liégeois. L'absence de programme international ne te dérange pas ?
Je viens du VC Ath (ancien nom de Verandas Willems) qui était une équipe continentale où le programme étranger n'était pas assez régulier. Le programme du Lotto-Bodysol-PCW ne m'attire pas plus. Au Pesant, je peux faire les courses que j'aime. De plus, je suis repris régulièrement par le team Wallonie. Mais il est vrai que j'aimerais faire davantage de courses par étapes à l'étranger, notamment des courses montagneuses. Pour un programme plus international, il faudrait être chez Beveren 2000 ou une équipe étrangère, ce qui n'est pas compatible avec mon statut à la Communauté Française et à la FCWB.

Tu as été repris par le Team Wallonie pour rouler le Circuit des Ardennes notamment, est-ce important pour toi ?
Oui, en plus de la notoriété de porter l'équipement de la FCWB, ces courses sont toujours plus relevées. Nous y sommes entourés par un staff compétent dont mon entraîneur personnel, Pascal Duez. Ensemble, nous allons peut-être participer au Circuito Montanes en Espagne, mais ce n'est pas encore sûr.

L'an dernier, tu as eu la chance de rouler pour Acqua e Sapone. Que t'a apporté ton passage dans cette équipe ?
C'était super ! Dommage que je sois tombé dans les trente derniers kilomètres du Franco-Belge et que je n'ai pu prouver que j'étais capable de terminer l'épreuve. C'était une très belle expérience, il manquait un coureur à l'équipe. L'organisateur, Jean-Luc Vandenbroucke l'a appris et il m'a contacté. Après la course, je leur ai laissé mon CV mais l'aventure n'a pas eu de suite.

Tu as la chance d'avoir obtenu un contrat Rosetta. Autrement dit, tu peux te consacrer entièrement au vélo tout en gagnant ta vie. Y a-t-il aussi des contraintes à cela ?
La Communauté française me permet de gagner ma vie et de pouvoir m'entraîner comme je le dois, consacrant mon temps plein au vélo. Cela me permet aussi d'avoir certains avantages, tels que des conseils de diététiciens, des tests à l'effort ou des participations à des conférences. Ils ont un droit de regard sur mon entraînement et mon programme. Je dois également faire un rapport de toutes mes courses. Enfin, je suis susceptible d'être contrôlé à domicile n'importe quand.

Tu n'es plus espoir mais bien élite sans contrat 2e année, donc pas encore professionnel. Comment expliques-tu cela ?
J'ai eu l'espoir de passer pro l'an dernier, mais tous les problèmes dans le cyclisme et la situation économique mondiale ne m'ont pas aidé. Les entreprises prônent plus l'économie que le sponsoring sportif. Seul un wallon est passé pro cette année, c'est très peu.

Quelles sont tes prochaines échéances ?
Le Circuit de Wallonie et le Triptyque Ardennais dans un premier temps. J'espère trouver une place dans une équipe pour le Grand Prix de Wallonie et aussi participer une nouvelle fois au Franco-Belge. Si je réalise quelques belles performances, cela m'ouvrira peut-être des portes.