Objectif Tour de l'Avenir pour Merhawi Kudus
Merhawi Kudus Ghebremedhin s'est révélé en 2012 en terminant 7e du Tour du Rwanda (2.2), après avoir remporté une étape et porté le maillot de leader. Tout cela en étant encore Junior. En début de saison, il s'est classé 18e de la Tropical Amissa Bongo puis s'est adjugé une étape du Tour d'Erythrée où il a terminé 2e du général. En mars dernier, il a débarqué en Europe pour défendre les couleurs du Centre Mondial du Cyclisme. L'Erythréen s'est classé rapidement 4e du Prix de Valentin puis du Grand Prix d'Aix-les-Bains. Il vient de marquer les esprits lors du Tour du Pays roannais. Offensif tous les jours, il a écrasé le classement des grimpeurs et a pris la 8e place du classement final. Pour www.directvelo.com, son directeur sportif Jean-Jacques Henry évoque le coureur âgé de 19 ans.
DirectVélo : Que t'as inspiré le Tour du Pays roannais de Merhawi Kudus ?
Jean-Jacques Henry : On a vu qu'il se baladait. Il voulait à tout prix remporter le maillot à pois. Je lui ai dit que ça allait être du coup compliqué de gagner une étape car il allait beaucoup donner pour prendre des points. Il y avait des coureurs expérimentés, bien plus aguerris que lui. Au Tour du Pays roannais, il y a de longues bosses mais pas de vrais cols. Cela roulait vite. Ce n'était pas assez pentu pour lui.
Comment l'avez vous recruté ?
On essaie d'engager les coureurs africains qui ont du talent. Il est l'un des meilleurs coureurs du continent. Il est passé par notre centre en Afrique du Sud. Quand on a envie de faire venir un coureur, on envoie invitation à sa fédération. C'est ce qu'il s'est passé pour lui.
« Une grosse marge progression »
Dans quels domaines doit-il encore progresser ?
Il a une grosse marge de progression. Quand il aura plus de puissance, il pourra aller très haut. Il commence à comprendre comment il faut courir. Il a de grosses qualités. Il manque donc encore de puissance, ce qui est normal. Il sort à peine des rangs Juniors. Il doit encore apprendre au niveau tactique et technique. Dans les descentes, il n'est pas très à l'aise quand il pleut. Ce qui ne l'empêche de faire des choses extraordinaires.
Si tu devais le comparer avec son compatriote Natnael Berhane passé lui aussi au CMC ?
Ce n'est pas le même type de coureur. Natnael Berhane est un puncheur, qui peut faire des coups en montagne. Merhawi est un coureur fait pour la haute-montagne. Il a une cadence de pédalage exceptionnelle. En Suisse, il monte des cols en faisant 100 à 120 tours/minutes. C'est exceptionnel.
« Remporter une étape du Tour de l'Avenir »
Quels sont ses objectifs cette année ?
On s'est fixé deux objectifs, le Tour de l'Avenir et le Championnat du Monde Espoirs. Il est capable de briller sur ces deux rendez-vous. Nous n'avons pas été retenus sur le Tour Alsace. C'est dommage car nous aurions eu les moyens de remporter une étape. La Mi-août-en-Bretagne a été annulée... C'est dommage de ne pas aller sur ces courses. Du coup, les coureurs vont bien s'entraîner. On va reconnaître l'intégralité des étapes du Tour de l'Avenir.
Peut-il gagner le Tour de l'Avenir ?
Nous n'avons pas cette année une équipe assez solide pour l'épauler. L'objectif sera de remporter une étape.
Crédit Photo : Philippe Pradier - picasaweb.google.fr/PHPHOTO42