Néo-pros : Le bilan de Yoann Paillot
Vice-Champion du Monde Espoirs du contre-la-montre, Yoann Paillot (La Pomme Marseille) a refermé le rideau de sa première année professionnelle au soir de Paris-Tours. Celle-ci s'est achevée avec deux bouquets sur des chronos pour le coureur de 22 ans : les Jeux Méditerranéens et le Championnat de France Espoirs. L'an prochain, il lui faudra confirmer, en s'imposant pourquoi pas sur une course en ligne, cette fois. Il dresse le bilan de sa saison pour www.directvelo.com.
« Je trouve que j'ai fait une bonne saison pour mes débuts chez les professionnels. Je la termine avec deux victoires, c’est une satisfaction. Au début, j'avais une petite gêne au genou. Ça m'a un peu perturbé pendant quelques semaines. On ne savait pas si c'était une vraie blessure, et donc si je devais couper pour qu'elle se résorbe. Elle est finalement passée au fur et à mesure que l'année avançait, vers avril-mai. J'ai alors pu mieux faire mon travail d'équipier. Je n'ai pas beaucoup bâché pour autant, comme tout au long de la saison, d'ailleurs. Aider l'équipe et terminer les courses était le principal. J'ai dû faire entre 65 et 68 jours de course. C'est pas mal pour une première saison à ce niveau... Notre beau programme de courses m'a fait progressivement monter en puissance. Le staff, ainsi que celui de l'Equipe de France, avait ciblé les épreuves qu'il fallait que je dispute pour préparer le Championnat du Monde. Finalement, ça a plutôt bien réussi !
« LE MONDIAL ETAIT UN REEL OBJECTIF »
J'avais à cœur de pouvoir faire ma dernière année chez les Espoirs avec l'Equipe de France. Quand on est professionnel, on n'a pas toujours cette possibilité à cause du calendrier de l'équipe. La Pomme Marseille me l'a donné à deux reprises pour les Jeux Méditerranéens et le Championnat du Monde. Le Mondial était un réel objectif vu que je m'y étais raté ces deux dernières années. Je voulais me rattraper ! J'ai tout de suite été dans le rythme, et senti que j'étais bien en jambes. Je n'avais pas fait de chrono aussi long depuis plusieurs mois. On avait 43 kilomètres à parcourir, et le dernier de cette distance que j'ai disputé, c'était à Lannilis, au Championnat de France Elites. La victoire au chrono des Jeux Méditerranéens m'avait auparavant fait beaucoup de bien au moral. De même que celle au Championnat de France Espoirs de la spécialité. Je tournais autour depuis plusieurs années. Et même si l'écart est très faible (2", NDLR), j'en suis satisfait car je commençais à en avoir marre des places de deux et de trois.
« DEÇU DE MON CHAMPIONNAT DE FRANCE ELITES CHRONO »
J'ai deux déceptions sur cette saison ; la première étant le contre-la-montre du Championnat de France Elites, où je n'étais pas très bien et n'ai pas été gâté par les conditions météorologiques. Rééditer ma performance de l'an dernier (3e) aurait été difficile, mais je suis déçu avec cette 13e place. La seconde, c'est au Tro Bro Leon, où je suis tombé à une quarantaine de kilomètres de l'arrivée. J'ai quand même tenu à boucler la course, pour voir le circuit pour les prochaines années. C'est une course que j'apprécie beaucoup ! Fin août, j'ai abordé le Tour du Poitou-Charentes avec de l'ambition. Je voulais bien faire, étant à domicile. J'avais bien repéré les étapes. Je suis un peu déçu de prendre des micro-cassures les deuxième et quatrième jours. Ça n'était, à chaque fois, que d'une seconde entre le dernier coureur d'un groupe et le premier du mien. Mais comme le temps est pris sur le premier de chaque paquet, les secondes défilent vite... C'est dommage car autrement, j'aurais terminé quatrième ou cinquième du classement général (il a pris la 13e place finale, NDLR). Il faut que je me serve de cela pour encore progresser. C'est le métier qui rentre.
« JE BOITAIS ENCORE TROIS JOURS AVANT LE CHRONO DE FLORENCE »
Cette saison, j’ai essayé d’emmener les sprinteurs de l’équipe vers la gagne. J'ai souvent participé aux victoires de Yannick Martinez, de Benjamin Giraud ou de Justin Jules. J'avais plus de libertés sur d’autres courses. J'ai pu prendre quelques échappées, comme sur le Tour du Jura (4e, NDLR) où je reprenais la compétition après une coupure de quinze jours. Je n'avais donc pas fait de grandes sorties durant cette période. Comme c'était le dernier week-end avant le Mondial, je me suis dit que ça serait une bonne chose de prendre l'échappée du jour pour rouler à mon rythme sur une longue durée. Et j'ai pu refaire la même chose le lendemain sur le Tour du Doubs. Ça m'a un peu rassuré, même si j'ai goûté au bitume sur ce Tour du Doubs. J'ai été pas mal esquinté, et j'ai eu du mal à marcher pendant quelques jours. Je boitais encore trois jours avant le chrono de Florence.
« CONFIRMER EN 2014 »
Quand je prends la bonne échappée, je sais que je suis capable d'aller très loin. Si, à quelques kilomètres de l'arrivée j'ai encore une ou deux minutes d'avance, je sais que je peux tenir. Lever les bras sur une course en ligne sera l'un de mes prochains objectifs. J'ai aussi envie d'être plus performant sur les manches de Coupe de France, comme la Classic Loire-Atlantique ou Paris-Camembert. J'ai vu cette année que j'étais présent sur ce genre de courses, même quand il fait un temps de guerrier, comme on l'a eu en début de saison. Je suis toujours là à l'arrivée, souvent dans les trente premiers, et donc pas loin de la gagne. J'essaierai de marquer régulièrement des points l'an prochain et d'être bien classé en fin de saison. Pourquoi pas dans le Top 10 ! La plupart des manches arrivent au sprint, mais en début de saison, ce ne sont généralement que des petits comités. En 2014, j’ai envie de confirmer la saison qui vient de se terminer. J'ai repris l'entraînement il y a dix jours. Je fais des petites sorties en vélo et un peu de musculation. A la fin du mois, je redisputerai quelques cyclo-cross dans ma région. »
Crédit Photo : Etienne Garnier - www.velofotopro.com