Aurélien Lionnet : « J'ai tout à apprendre »
La 50e édition du Prix d'Onjon, organisé par l'UV Aube-Club Champagne Charlott', marquait ce dimanche l'ouverture de la saison routière pour les toutes catégories en Champagne-Ardenne. La victoire est revenue en solitaire à Aurélien Lionnet. Le jeune sociétaire du VC Toucy (20 ans en juin prochain) a livré ses impressions aussitôt l'arrivée à www.directvelo.com.
DirectVélo : Pensais-tu avant le départ pouvoir jouer la gagne ?
Aurélien Lionnet : Nous venons de faire avec le VC Toucy une semaine de stage après avoir enchaîné la Tramontane et la Ronde du Canigou le week-end passé. Le dimanche il pleuvait donc j'ai préféré abandonner après une heure de course pour ne pas tomber malade. Nous avons bien travaillé en roulant quatre heures tous les jours. Je ne savais donc pas si aujourd’hui j’allais être cramé ou avoir de la force, mais finalement j'étais bien !
Comment s'est déroulé cet après-midi à Onjon ?
Nous avons fait une belle course d'équipe. Il y a un coup qui est sorti dans le deuxième tour avec Benjamin et Geoffrey (Pascual et Corniau, NDLR). J'ai réussi à rentrer un peu plus loin sur eux avec un jeune d'Etupes qui ne pouvait pas me relayer (Arnaud Pfrimmer, NDLR). Ensuite on fait près de cent bornes devant et moi je fais presque toute la course en tête. Benoît Drujon nous avait prévenu que Bruno Chardon était costaud en ce début de saison, et c’est vrai qu’après être revenu avec quelques autres dont Benoît, c’est lui qui attaque dans la bosse dans l’avant dernier tour. Benoît l’a suivi. J’ai cru que j’étais cramé. J'ai réussi quand même à rentrer sur eux deux mais ça commençait à me faire mal aux pattes.
« JE N'AI PLUS REFLECHI »
Et vous faites le dernier tour ensemble...
Benoît m’a dit de lui mettre une mine au côté opposé du circuit. Je l’ai fait mais Chardon a suivi. Benoît a contré mais il est encore revenu. Dans la dernière bosse, Chardon attaque à nouveau. Là je pète mais je m’accroche car je me dis qu’au pire je finirai trois. Je reviens à l’arrache et ne pensais plus qu’à lancer Benoît pour le sprint, mais il me dit d’y aller en faisant une cassure. Je n’ai plus réfléchi. En me retournant j’ai vu qu’ils se regardaient : c’était bon pour moi !
Benoît Drujon a donc été d’une aide précieuse ?
Physiquement je progresse mais j’ai tout à apprendre sur la façon de courir à ce niveau. Quand notre échappée est reprise par le groupe, j’ai déjà demandé à Benjamin Pascual ce qu’on devait faire. Ensuite dans le final, j’ai pris des conseils auprès de Benoît. C’est bien pour l’expérience d’avoir un gars comme cela en capitaine de route. Il a l’habitude de faire des grandes courses donc pour la tactique, c’est le top. C’est cool car il nous donne de bonnes directives. Aujourd’hui j’étais bien donc pour espérer un bon résultat, il ne fallait pas que je fasse le con : je pense ne pas avoir trop mal couru.
DE L'ESTAC AU VC TOUCY
Tu as l’air novice dans le cyclisme ?
Oui je suis un gamin ! Je n’ai commencé le vélo qu’en Cadet 2 à l’ASPTT Troyes. Avant, j’étais en sport-études à l’ESTAC (actuel pensionnaire en ligue 2 de football, NDLR) et je jouais gardien de but, mais pendant les vacances je me suis cassé un poignet donc j’ai tiré un trait sur le foot. L’an dernier j’étais en deuxième catégorie et je suis monté en août après mes six victoires. J’ai pu faire ensuite avec le VC Toucy Paris-Connerré où je m’échappe en compagnie notamment de Mathieu Drujon. Je termine cette course à la onzième place. C’est au contact de ces coureurs qu’on progresse.
Tu ambitionnes de gravir tous les échelons en cyclisme ?
Je suis jeune et je monte petit à petit. Je gagne une toutes catégories ici à Onjon, donc maintenant l’objectif va être de remporter une course Elite même si je sais que cela est un cran nettement au-dessus. Je prépare actuellement une licence en Administration Economique et Sociale à la « fac » de Troyes et je bénéficie d’un emploi du temps aménagé avec ce statut de sportif de haut niveau. Je fais du vélo pour m’amuser et progresser mais sans me donner de limite.
Quel est ton programme en ce début de saison ?
Dimanche prochain, nous ferons la Vallée du Bédat et mi-mars la classique Paris-Troyes qui est une belle course. Le final passe juste devant ma maison à La Rivière-des-Corps. Mais je suis conscient qu’avec une seule semaine de stage, cela va être juste face aux équipes continentales pro et continentales...
Crédit Photo : Hervé Dancerelle - www.directvelo.com