Michaël D'Almeida : « Je ne me fixe aucune limite »

Victime d'une chute très spectaculaire lors du Keirin de la deuxième manche de Coupe du Monde, à Aguascalientes (Mexique), Michaël D'Almeida (Ile-de-France) en est entièrement remis. Non sans difficulté, comme il l'explique à www.directvelo.com. Toujours en quête d'or mondial, il espère bien enfin y goûter sur ces Championnats du Monde de Cali (Colombie).

DirectVélo : Ta saison a été sacrément tronquée suite à ta chute d'Aguascalientes... Te sens-tu en condition ?
Michaël D'Almeida : Elle est survenue le 7 décembre, ce qui est assez tôt dans la saison. En passant par dessus la balustrade, quelque chose m'a transpercé le bras gauche au niveau du biceps. Le muscle a été déchiré sur seize centimètres ! Après de longues semaines de soins, j'ai complètement récupéré. Ma forme est très bonne, peut être pas optimale mais tout de même de haut niveau. Je la dois surtout au Médecin de l'Équipe de France, le Dr Jean-Yves Van Den Steene, qui a su me prendre en main dès mon retour en France. Ainsi qu'à notre kiné, Anne-Sophie Muller, qui m'a eu en soins six jours sur sept, et jusqu'à tard le soir, pendant tout mon processus de récupération. Sans eux, être ici aurait été impossible ! Mon état d'esprit est toujours le même... Je viens aux Championnats du Monde pour performer.

« JE REFAIS LES MEMES TEMPS QU'AVANT MA CHUTE »

Comment s'est déroulée ta reprise de l’entraînement ?
Je guérissais plus vite que prévu, alors j'ai refait de l'home-trainer au bout de trois semaines. Mais un hématome très profond est ressorti sur l'une de mes cuisses, et j'ai dû arrêter quinze jours de plus. Ce qui a fait cinq semaines sans réels exercices. C'était très long, et pas le bon moment pour arrêter aussi longtemps... Pour certains efforts, comme les départs arrêtés, j'ai attendu jusqu'à l'inauguration du vélodrome de Saint-Quentin-en-Yvelines, le 30 janvier. Car nous avions une Vitesse par équipe face aux britanniques. C'était mon choix, et celui du staff médical, d'attendre cette date. Nous voulions repousser au maximum le fait que je tire sur le guidon, pour être certains qu'il n'y ait pas de complication. Depuis, je ne ressens ni gêne, ni douleur... Et je refais les mêmes temps qu'avant ma chute !

Quel bilan as-tu tiré des épreuves de Coupe du Monde que tu as pu faire ?
Cette saison n'a vraiment pas été facile. Pas simplement à cause de ma chute, mais aussi parce que nous nous sommes retrouvés sans entraîneur pendant plusieurs mois. Dans l'ensemble, ma saison de Coupe du Monde a été bonne, et enrichissante. À deux reprises, je suis allé en quart-de-finale de la Vitesse. Durant tout l'hiver, je n'ai fait que progresser, et monter en puissance. Malgré le temps perdu, et les choix que j'ai fait cet hiver (il a notamment changé sa position sur le vélo, NDLR), ma condition s'est améliorée. Certains de ces choix se sont même avérés payants plus tôt que prévu... Tout ceci est très rassurant.

« JE VEUX VALIDER CERTAINES CHOSES DANS L'OPTIQUE DE RIO »

L'organisation de ta préparation a dû être un sacré casse-tête...
Elle l'a même été bien avant ma chute ! Depuis septembre, avec l'arrivée de Justin Grace (l’entraîneur national du sprint, NDLR), nous marchons sur des œufs. A chaque entraînement, nous jonglions avec mes sensations, et ma capacité de récupération au quotidien. Il était important que le changement ne soit pas pénalisant dans l'immédiat. Car nous avions les Championnats d'Europe et les manches de Coupe du Monde pour nous qualifier pour ces Mondiaux. Et essayer de nouvelles choses, avec la possibilité de ne pas être en forme pour ces échéances, c'était délicat...

Ça devait être encore plus complexe en période de récupération ?
Oui, ma chute a compliqué davantage les choses. Il fallait que je sois en condition rapidement, sans risquer de me blesser, ou d'être en méforme à cause d'un entraînement intensif. Je faisais comme les autres, avec quelques variantes afin de vite retrouver mon niveau. J'avais des protocoles de récupération et de rééducation bien définis par notre kiné. Elle s'est très bien occupée de moi, pour qu'aujourd'hui je sois à Cali en pleine forme.

Tu vas participer à la Vitesse par équipes ce mercredi, au Kilomètre vendredi, et à la Vitesse individuelle samedi. Que vises-tu sur ces épreuves ?
Un Championnat du Monde est certes très important, mais moins que des Jeux Olympiques. L'important est de progresser d'année en année jusqu'en 2016. Pour cela nous devons mettre en place des choses, les tester, et les valider ou non. Mes objectifs sont donc d'en entériner certaines dans l'optique de Rio. Au niveau des résultats, je ne me fixe aucune limite ! Individuellement, je marche bien, et notre équipe de Vitesse est forte. A nous de faire ce que nous savons faire... Nous nous devons de viser le titre !

Crédit Photo : Christian Collier - picasaweb.google.com/111567826591941774045
 

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