Jérémy Maison : « La chance de faire ce qui me plaît »
Régulièrement dans les communiqués depuis le début de la saison, Jérémy Maison (VC Toucy) a pu concrétiser ses très bonnes dispositions actuelles en s'imposant dimanche dernier sur le parcours sélectif du Tour du Lot-et-Garonne, première manche de la Coupe de France des clubs de DN2. Il répond aux questions de www.directvelo.com.
DirectVélo : Comment s'est déroulée ta course au Tour du Lot-et-Garonne ?
Jérémy Maison : Je me sentais bien, j’étais bien couvert en prévision des conditions météo. J’avais dit aux collègues que je n’avais peut-être pas la classe mais je passerais la ligne - Je n’ai abandonné que trois courses l’an dernier, dont deux parce que j’étais frigorifié -. On a bien rigolé avec ça. Les premiers kilomètres ont été très rapides. On a ensuite pris des petites routes, et c'est là que l’échappée s’est formée. J’ai laissé partir quand j’ai vu qu’il y avait deux potes devant (Adrien Guillonnet et Luc Lutsen, NDLR). Ensuite quand on est arrivé dans les bosses, le peloton a commencé à ralentir. La bosse raide du circuit faisait peut-être peur. On est sorti à 12 un peu avant cette bosse mais ça ne s’entendait pas. Moi j’étais serein, j’avais deux gars devant. Peu avant le deuxième passage, ça s’est attaqué dans le groupe. On est descendu vite et dès le pied j’ai accéléré pour revenir sur le groupe de devant qui avait cassé à un kilomètre du sommet. J’ai mis un coup de gaz pour essayer de faire le trou mais on s’est fait reprendre. Dans le final je commençais à avoir froid, du coup je roulais pour me réchauffer, mais à 10 km de l'arrivée, dans la bosse, personne ne voulait me relayer. Du coup j’ai accéléré, je me suis retourné, j’ai vu que j’avais fait un petit trou. Je me suis alors dit « à bloc jusqu’à la ligne. » Parallèlement, si ça revenait, j’avais une totale confiance en Adrien au sprint. Je ne me suis pas trompé puisqu’il gagne le sprint du groupe.
David Han parlait dimanche soir d'un plan qui a fonctionné deux fois de suite. Quel était-il ?
Le collectif et gagner !
« J'AI FRANCHI UN PALIER PSYCHOLOGIQUEMENT »
Ta victoire au Tour du Lot-et-Garonne ponctue un mois de courses où tu n'as pas quitté le top 10. C'est une période de forme programmée ?
Oui depuis le début de cette année, j’ai obtenu pas mal de Top 10. Je me suis même fait reprendre dans les 200 derniers mètres à Troyes-Dijon... Je tournais autour. Sur Dijon-Auxonne-Dijon, je me suis amusé à rouler toute la journée pour Benoît (Drujon). C’était magique, je suis arrivé un peu après le peloton et quand j’ai su qu’il avait conclu le travail de toute l’équipe, on était tous super heureux ! Avec toutes les manches de Coupe de France en cette période, je me dois d’être en forme. Par ailleurs, comme j’étais en stage du 10 au 18 avril dans un centre de rééducation, je n’avais pas beaucoup de temps pour rouler. Il m'avait fallu anticiper.
As-tu le sentiment d'avoir franchi un palier cette saison ?
Non je n’ai pas ce sentiment, tous les ans je progresse. Quand je suis sur le vélo, que ça soit en course ou à l’entraînement, j’essaie de donner mon maximum. En étant en stage, au CRF Divio où j’ai eu la chance de côtoyer des paraplégiques, je pense que j’ai franchi un palier psychologiquement. Je me dis que je n’ai pas vraiment le droit de me plaindre, j’ai de la chance de faire ce qui me plaît dans la vie ! En plus ma copine, ma famille et tout le club sont toujours derrière moi. Je n’ai pas envie de les décevoir, donc j’essaie de faire de mon mieux sur chaque course
Quels objectifs t'es-tu fixé prochainement ?
Je souhaite gagner au moins une Elite Nationale ! Ensuite essayer d’être régulier sur les courses. Après le Circuit de Saône-et-Loire, j’enchaînerai avec les deux manches de Coupe de France, Bourg-Arbent-Bourg et le Tour du Périgord. Je prendrai ensuite un peu de repos au mois de mai puis j’aviserai par la suite...
Crédit Photo : Guy Dagot - www.sudgironde-cyclisme.net