Romain Le Roux : « Je me suis souvent sacrifié »
Alors qu’il fête ses 22 ans ce jeudi, Romain Le Roux a appris ce week-end qu’il allait être stagiaire au sein de la formation Roubaix Lille Métropole au 1er août. Un beau cadeau d’anniversaire pour un coureur régulier mais très souvent au service d’un équipier à la meilleure pointe de vitesse. Pour DirectVelo.com, le parachutiste de l’Armée de Terre fait le point après un Championnat de France où il a contribué au succès de son ami Yann Guyot.
DirectVélo : Tu étais dans la bonne échappée sur le Championnat de France. Comment as-tu vécu cette journée aux côtés de Yann Guyot ?
Romain Le Roux : Pour moi, ça aura été une journée compliquée à vrai dire. J’ai été pris dans la première chute de la journée. Ensuite, j’ai cassé mon dérailleur. Du coup, je ne pouvais pas changer de vitesses pendant deux tours. J’ai alors dû changer de vélo, mais il était trop petit pour moi. Bref, ce n’était pas simple. Après, c’est sûr que collectivement, on a fait un super truc. Quand j’étais échappé dans le final avec Yann (ils étaient dix à l’avant, NDLR), on y allait chacun notre tour. C’était 50-50. De toute façon, c’était comme ça pour tous les coureurs de l’équipe. On avait tous notre chance. A l’Armée de Terre, il y a rarement de coureurs protégés. On est tous capable de gagner.
« JE SUIS CONTENT POUR YANN »
L’équipe l’emporte avec Yann. Mais n’es-tu pas déçu d’un point de vue purement personnel ?
C’est Yann qui a pu sortir dans le final avec Mainard, et pas moi. C’est comme ça. Je suis content pour Yann. En plus, c’est le gars dont je suis le plus proche dans l’équipe. On est tous les deux bretons, et on fait souvent chambre ensemble. Après, personnellement je suis hyper déçu évidemment. Quand je suis ressorti avec Ledanois dans le final, j’espérais faire une place d’honneur. Alors que là, j’ai été repris dans le final par un gros peloton. En termes de résultat, je ne peux rien retirer de ce Championnat de France. Mais Yann a gagné, c’est bien. Et puis, je n’avais pas pu participer au Championnat l’an passé à cause de soucis d’allergies, alors que c’était juste à côté de chez moi. Donc c’était sympa d’y participer cette année.
N’est-il pas compliqué de s’imposer dans une équipe telle que l’Armée de Terre, avec autant d’hommes forts ?
Je n’ai pas une seule victoire cette année. Disons que mon principal désavantage, c’est ma pointe de vitesse. Je ne vais pas vite et c’est problématique. J’arrive à travailler pour les autres. C’était récemment le cas pour Yann (Guyot) au Tour Nivernais Morvan par exemple, alors que je marchais très fort. Je me suis souvent sacrifié pour le collectif. Je n’ai pas eu beaucoup de réussite cette année mais j’espère que ça tournera dans mon sens sur les courses à venir. Je ne me prends pas la tête avec ça. Et puis, j’ai quand même eu un début de saison compliqué. J’ai dû couper deux mois à cause d’une tendinite au tendon d’Achille. Actuellement, je sens que je reviens bien en forme. Mais c’est sûr que j’aurais aimé faire un gros résultat pour me débloquer.
« CE STAGE EST UNE BONNE SURPRISE »
Ton manque de victoire ne t’a visiblement pas empêché de taper dans l’œil des dirigeants de Roubaix Lille Métropole…
Ce sont mes directeurs sportifs qui m’ont conseillé auprès de Roubaix. C’est une bonne surprise car personnellement, je n’avais eu aucun contact avec eux avant le Championnat de France. Maintenant, je ressens un peu de pression évidemment, car j’aimerais réussir à montrer de quoi je suis capable. Il va falloir découvrir un monde que je ne connais pas. Mais ça va être sympa, c’est clair. Et puis, je vais peut-être croiser mon cousin Franck Bonnamour, qui sera aussi stagiaire avec Bretagne-Séché Environnement.
Tu seras officiellement stagiaire le 1er août. Qu’est-ce qui t’attends d’ici là ?
Je vais entièrement me focaliser sur les Championnats d’Europe Espoirs sur piste. Je pars pour le Portugal dans deux semaines. Je ne crains pas l’enchainement piste et stage avec Roubaix sur la route. L’année dernière déjà, c’est ce que j’avais fait. On avait été vice-champion d’Europe (par équipes) et ensuite, j’étais parti dix jours à la montagne avant de marcher sur les 3 jours de Cherbourg (3e d’étape et 6e du général). Ce ne sera pas un problème.
Crédit Photo : Camille Nicol