Troisième du Tour d’Auvergne l'an dernier, Sébastien Fournet-Fayard était alors passé par tous les états. Impérial lors de la 3e étape, il s’était imposé largement et avait alors pris le maillot jaune de l’épreuve. Le lendemain, il n’avait été que l’ombre de lui-même et avait cédé ainsi son bien, au profit de Pierre Gouault (Team U Nantes Atlantique). "Je me suis écroulé, j’ai complètement pris l’eau", se souvient-il.

Ce vendredi, au départ de la 5e édition de l’épreuve auvergnate passée cette année au calendrier national, le vainqueur du Tour du Jura tentera de vaincre ses vieux démons. "Cette course est très importante pour notre équipe qui est basée en Auvergne. J’ai été beaucoup critiqué par la presse régionale suite à mon échec l’année dernière, et ça m’a fait mal. D’ailleurs au début de saison, je ne voulais plus y remettre les pieds, mais après réflexion, je me suis mis cette épreuve en tête, je connais tellement bien les routes."

Un parcours qu’il définit d’ailleurs comme "casse-pattes" et parfaitement dans ses cordes, lui qui a l’habitude de s’entraîner dans les cols... italiens. En effet, après un début de saison fructueux - il compte à ce jour douze podiums dont quatre victoires -, le leader de l’équipe Pro Immo Nicolas Roux a pris ses quartiers, début juillet, du côté de Livigno à l’occasion d’un stage personnel afin de préparer au mieux l’échéance auvergnate. "J’y vais chaque année depuis 2008. Là-bas, je monte tous les jours des cols mythiques comme le Stelvio. C’est un très bon entraînement, alliant difficulté et plaisir. Les autres années je suis toujours ressorti de ce stage fatigué avant de sur-compenser peu après. Je ne vois pas pourquoi, ça ne marcherait pas encore cette année", indique l'ancien pro de Carmiooro-A-Style.

Entre début mai et début juillet, le Champion d'Auvergne accumule un total impressionnant de 40 jours de course. Après avoir remporté le Tour du Jura, il a enchaîné avec les Boucles du Printemps, le Tour de Franche-Comté, le Tour d’Eure-et-Loir, le Tour Nivernais Morvan et le Tour du Pays Roannais, terminé à la 7e place du classement général.

Ce stage à la montagne lui aura donc permis de "se ressourcer et de débrancher" un peu avec la compétition. Suffisant pour éviter un éventuel contrecoup ? "J’ai de l’expérience maintenant, je me connais bien. Certes je cours beaucoup, mais je m’accorde aussi plus de temps de récupération ou de repos entres les courses qu’auparavant. Cette année, grâce à notre gros programme de course, j’ai réussi à rehausser mon niveau", confie-t-il à DirectVelo.com.

Bien physiquement et serein mentalement, Sébastien Fournet-Fayard est donc confiant sur ses chances de bien figurer sur ses terres. Seule la concurrence, d’un niveau supérieur à l’an passé avec la présence notamment de BigMat-Auber 93, lui interdit d’annoncer clairement la couleur. "Si ils viennent ici, ce n’est pas pour rien. Avec le contre-la-montre par équipe, j’ai un peu peur qu’ils nous soit supérieur et ce n’est pas bon dans l’optique du classement général." Avant de se reprendre : "Mais nous avons nous aussi une belle équipe, et je sais que tout le monde sera archi-motivé, on va se battre."

Crédit Photo : Philippe Pradier -  picasaweb.google.fr/PHPHOTO42