Loïc Chetout : « Le chemin parcouru est énorme »
Devenu en quelques mois un élément incontournable de l’Equipe de France Espoirs, Loïc Chetout (GSC Blagnac-Vélo Sport 31) est actuellement en stage à Mulhouse avec le reste de l’équipe nationale. A deux semaines maintenant des Championnats du Monde de Ponferrada (Espagne), le stagiaire de la formation Cofidis fait le point sur sa belle progression pour DirectVelo.com.
DirectVelo.com : Comment se passe ce stage avec l’ensemble de l’Equipe de France Espoirs ?
Loic Chetout : Ce stage, c’est avant tout pour rouler tous ensemble. C’est une semaine importante pour la cohésion du groupe. Mercredi, on a fait une sortie de fond puis ce jeudi, on a moins roulé mais avec un travail de lancement de sprint pour Thomas (Boudat), puisque l’on essaie d’envisager toutes les possibilités, et pourquoi pas un Mondial qui se terminait avec un bon groupe. On va récupérer ce vendredi avant de participer au Tour du Jura Suisse samedi et au Tour du Doubs dimanche.
« JE NE POUVAIS PAS ESPERER MIEUX »
Tu viens de terminer quatrième du Tour des Landes. Est-ce un signe de ta bonne condition actuelle ?
J’ai fait troisième de la 1e étape là-bas. En fait, je n’étais pas du tout sensé faire cette course, mais notre Espagnol de Blagnac, Bernat Font, s’est blessé. Je l’ai remplacé. Après tout, plutôt que de faire deux longues sorties d’entrainement tout seul… c’est un peu nul non ? J’ai donc préféré courir (rires). J’y suis vraiment allé tranquille, sans pression. Mais c’est vrai que j’avais plutôt de bonnes sensations. C’est toujours un bon repère avant les grandes échéances qui vont m’attendre dans les jours à venir.
Tu as fait une grosse saison. N’as-tu pas peur de finir par saturer ?
J’avais commencé ma saison aux Courses au Soleil. Ça commence à faire long effectivement ! D’autant que j’ai quand même fait toute la saison avec l’Equipe de France, ce qui implique pas mal de déplacements par exemple. Après au final, je n’ai pas fait une saison de folie en nombre de jours de course. Mais je sens que j’arrive au bout quand même. C’est d’ailleurs pour ça que je mettrai un terme à ma saison aux Championnats du Monde. J’aurais pu aller jusqu’à Paris-Tours Espoirs, mais ça m’aurait fait rouler encore pas mal de temps en plus pour une seule course. Je n’ai pas spécialement envie de pousser… pour peut-être finir par saturer et attaquer la saison 2015 en étant déjà cramé mentalement.
Tout est allé très vite pour toi cette année…
Oui ! Lorsque je suis revenu d’Espagne, je ne pensais pas pouvoir être dans les plans du sélectionneur national comme ça d’entrée. Le chemin parcouru cette saison est énorme. En ce qui concerne le calendrier, je ne pouvais pas espérer mieux. Si l’on m’avait dit ça en début de saison, je ne l’aurais pas cru. Quant au fait d’être stagiaire avec l’équipe Cofidis, je l’aurais encore moins cru (sourires).
« JE ME SACRIFIE SANS COMPTER »
Le comble, c’est qu’avec un calendrier aussi chargé tu n’as pas encore eu le temps de courir avec la Cofidis ?
La priorité a été donnée l’Equipe de France. Maintenant, c’est très important pour moi de courir pour la Cofidis. Je ferai le Grand Prix de Wallonie et le Grand Prix d’Isbergues avec eux. Mais c’est vrai que du coup, je n’ai plus du tout le temps de courir avec le GSC Blagnac. D’ailleurs, je ne devrais plus porter ce maillot jusqu’à la fin de saison. Après, que ce soit avec Blagnac, Cofidis ou l’Equipe de France, j’ai pu apprendre beaucoup de choses cette saison. Surtout, je sais que je n’ai rien à envier à personne sur le plan sportif. J’ai pris conscience que j’avais le niveau. Lorsque j’étais en Espagne chez Naturgas Energia, je n’aurais jamais eu la prétention de dire que je pouvais gagner une Elite Nationale. Maintenant par contre, je sais que c’est faisable.
Tu as été important au sein de l’Equipe de France tout au long de la saison. Quel rôle penses-tu jouer lors du prochain Championnat du Monde ?
Cette saison, j’ai souvent eu un rôle d’équipier en Equipe de France. Dans l’équipe, le sélectionneur et mes équipiers savent qu’ils peuvent compter sur moi lors de n’importe quelle course. Je me sacrifie sans compter. Sur le Mondial, je pense que ce sera un peu comme aux Championnats d’Europe. J’aurai carte blanche. Enfin, nous aurons tous carte blanche. Il y aura quand même l’option Thomas Boudat au sprint. Mais chacun fera plus ou moins sa course.
Crédit photo: Nicolas Gachet - www.directvelo.com