La Grande Interview : Jérémy Fabio
Son dernier bouquet correspond au personnage. Le 20 août dernier, Jérémy Fabio a remporté le Grand Prix de Cherves, manche de la Coupe de France DN2, en larguant ses compagnons d'échappée à 45 kilomètres de l'arrivée. Ni grimpeur, ni sprinter, ni rouleur et venu tard au vélo, le Niçois a tout de même su se construire un joli palmarès. En 2012, il s'est offert une étape du Tour du Loir-et-Cher, une épreuve de classe 2 et sa première manche de Coupe de France, le Tour du Canton de Saint-Savin. "J'avais perdu mes deux grands-pères en un mois de temps au début de saison, et je m'étais juré de gagner deux belles courses dans la saison. Alors que je n'avais encore jamais remporté la moindre Elite !", dit-il fièrement.
Dans un peloton, ce coureur trapus, pas avare d'effort, ne passait pas inaperçu avec ses coups de force, son sourire et sa gouaille. Depuis le Tour de Rhuys, il est focalisé à 100 % sur le magasin de vélo qu'il va ouvrir avec son pote Maxime Mayençon (Charvieu-Chavagneux IC). A 27 ans, un nouveau défi l'attend.
DirectVelo : Pouvait-on te considérer comme un coureur à part ?
Jérémy Fabio : J'étais un peu hors du système. Je roulais sans avoir de compteur. Je courais à l'instinct. C'est pour cette raison que j'ai souvent tenté ma chance de loin pour gagner des courses. J'ai essayé des choses impossibles, qui ont parfois marché ! Cette année, à Cherves, quand je dis à Hristo (Zaykov, son directeur sportif) que je peux tenter un truc de malade à 100 bornes de l'arrivée, il me dit d'attendre... Puis je lui en reparle à 80 kilomètres, même réponse... Et à 50, il me dit d'y aller !! Il a réussi à me canaliser, mais je l'ai rendu fou. Combien de fois l'ai-je entendu dire "Jérémy, arrête tes conneries !" (rires) Hristo disait que j'étais un coureur atypique, un peu à part...
« EVITER LES AMALGAMES »
Etre Niçois, est-ce être à part dans le cyclisme ?
Il ne faut pas se fier à l'apparence et éviter les amalgames. Un certain nombre de personnes pense que nous sommes des "branleurs". Ce n'est pas vraiment le cas, c'est simplement que nous avons notre rythme...
Aurais-tu pu courir dans un club plus au nord que Nice ou Martigues ?
Depuis ma chambre, quand je tourne la tête à gauche, je vois la mer, et à droite, la montagne. Il est difficile de quitter la région. Il existe des bonnes structures pour un jeune, notamment en Rhône-Alpes. Je ne sais pas si j'aurais pu partir dans un autre endroit en France.
Aurais-tu souhaité évoluer un jour dans une équipe de DN1 ?
Je n'ai pas de regrets à ce niveau-là. Les équipes de DN1 ont des facilités sur des épreuves Elite Nationale en raison du surnombre. Elles ont parfois deux à trois fois plus de coureurs au départ. A contrario, la donne change quand elles se présentent avec le même nombre de coureurs. En outre, certains coureurs recrutés par des DN1 sont uniquement là pour faire le nombre, mais ils n'ont pas le niveau. Si je devais revenir sur le passé, j'aurais peut-être pratiqué le vélo plus sérieusement à l'âge de 16-17 ans.
A cet-âge là, où te situais-tu par rapport au cyclisme ?
Jeune, je jouais au foot et je me suis cassé une cheville. Je suis venu par hasard au vélo. Tout a débuté en allant rouler pour travailler et cela m'a plu Ainsi, j'ai alors commencé à courir en UFOLEP, à 18 ans, à côté de la maison, puis j'ai continué en FSGT. J'ai peut-être perdu pas mal de temps. Néanmoins, mon côté festif dans le vélo provient de cette période... Je ne me prenais pas la tête, je n'ai pas connu les pôles Espoirs, les grosses équipes lorsque j'étais jeune. Il s'agissait vraiment du vélo populaire.
Est-ce un regret d'avoir débuté le vélo sur le tard ?
Oui, mon seul regret est de ne pas avoir commencé le vélo plus tôt. Lorsque j'ai gagné au Tour du Loir-et-Cher, je me suis dit que c'était un coup de chance. Malgré tout, j'ai pu confirmer par la suite, et surtout depuis deux ans. Le vrai déclic est intervenu l'an dernier, en mars, à l'occasion d'Annemasse-Bellegarde. J'ai terminé 4e après avoir été échappé seul un long moment, avant de chuter. Sur un parcours vallonné, je me suis rendu compte que je pouvais réaliser de belles choses. Si une personne de ma famille avait pratiqué le cyclisme de compétition, elle aurait pu me donner des conseils sur l'entraînement et la diététique...
« PAS LE GABARIT D'UN CYCLISTE »
Ton gabarit est tout de même plutôt atypique dans le peloton...
C'est sûr, je n'avais pas le gabarit d'un cycliste à la base. Cependant, au fil des années, j'ai commencé à m'affiner, à avoir des mollets dignes d'un coureur... Dans la famille, nous sommes tous trapus. Néanmoins, nous avons tous eu envie de bien faire dans le sport, de se donner à 100 %. Ma sœur a obtenu le 2e Dan en karaté. Elle était alors la seule fille à l'avoir.
Tu as toujours semblé loin de toute pression. Est-ce vraiment le cas ?
J'ai toujours été ainsi, à aimer rigoler, à ne pas me prendre la tête. Même à l'école... (rires) On peut presque dire que cette attitude m'a coûté mes études. Quand j'étais en seconde, j'avais reçu un bulletin de notes où un professeur avait écrit "Devrait se reconvertir dans l'école du cirque". Ma mère n'avait pas trop apprécié sur le coup, mais elle en rigole maintenant.
Voir un coureur avec le sourire au départ d'une course, ça se perd de plus en plus...
Et pourtant, ce n'est que du sport. Rien n'oblige un coureur à être présent au départ, à part si ses parents le poussent à faire du vélo. Il y a pire dans la vie... J'ai travaillé 40-45 heures à l'usine chaque semaine tout en m’entraînant tôt le matin ou tard le soir avec une frontale. Quand tu es cycliste à 100 %, tu as de la chance. Tu n'as pas le droit de tirer la gueule ! Même si ta copine t'a largué, il y a plus grave ! Un jeune de 20 ans n'a pas le droit d'être triste au départ d'une course.
Peut-on dire que tu préfères le vélo du passé ?
Je crois que j'aurais préféré courir quelques années auparavant. Par exemple, boire un coup la veille n’empêche pas d'être performant le lendemain sur le vélo. Sinon, j'ai déjà vu des spectateurs venir se faire dédicacer une photo au départ d'une course, et le coureur signait en tirant la gueule. Tu n'as pas le droit de réagir de la sorte. Moi, je trouve ça magique qu'on se déplace pour toi ! Il m'est arrivé de voir des équipes où personne ne se parlait pratiquement à table, je ne comprends pas.
De quels coureurs amateurs te sentais-tu le plus proche ?
Je me suis toujours régalé à parler à d'autres coureurs. Je pense à Yohan Cauquil, Edouard Lauber, Sébastien Fournet-Fayard, Frédéric Talpin ou encore Loïc Herbreteau. A Martigues, j'ai évolué dans une famille. Hristo m'a toujours accordé sa confiance, même au début alors que j’étais un "macabre". Par ailleurs, je n'oublie pas bien sûr Maxime Mayençon, mon meilleur pote. Je vais ouvrir un magasin de vélos avec lui. Nous espérons lancer l'affaire avant la fin de l'année... Ce sera un magasin à l'ancienne, avec des montages à la carte, et une large palette de marques de matériels.
« UN PINCEMENT AU CŒUR »
Comment as-tu vécu ta dernière course ?
J'ai ressenti un pincement au cœur la veille du Tour de Rhuys, au moment d'accrocher le dernier dossard. L’adrénaline inhérente à la compétition va me manquer. Les gens qui n'ont pas pratiqué ne peuvent pas comprendre. Quoi qu'il en soit, je me devais d'accepter le projet proposé par Maxime. Il fallait passer à autre chose.
La décision a-t-elle été compliqué à prendre ?
Comme je n'ai jamais eu la chance de passer pro, ce projet était une opportunité. J'étais arrivé à un âge où il fallait penser à l'avenir. Je ne me voyais pas retourner dans le domaine où j'exerçais par le passé. Et puis, entre-temps, j'ai travaillé dans un magasin de vélos. C'est ce que j'aime, parler aux gens, discuter du matériel... J'avais cette possibilité donc autant en profiter.
Nous t'imaginons mal totalement arrêter le vélo...
Je vais aller rouler avec des clients. Il faut savoir de quoi tu parles quand tu souhaites vendre un vélo. J'irai peut-être au travail en vélo deux fois par semaine, soit au total environ 100 bornes. Monter sur un vélo me plaisait. L'hiver, j'adore m'arrêter boire un café pendant un entraînement notamment du côté de l'Italie. Ça ne m'empêchait pas de faire mes exercices.
Et la compétition, est-ce vraiment fini ?
Si le club me demande de prendre une licence pour les dépanner, je le ferai. En tout cas, vous ne me verrez pas au départ d'une manche de la Coupe de France DN2 ! Mais pourquoi pas disputer le Critérium de Nice, en lever de rideau de la dernière étape de Paris-Nice. Je continuerai à rouler de toute façon quoi qu'il arrive. Chaque hiver, je prenais dix kilos et j'arrivais à les perdre... alors si je m'arrête totalement... (rires).
Que voudrais-tu que les gens retiennent de toi ?
Que je n'étais pas un raton ! Je n'ai jamais remporté une course en comptant mes coups de pédales. J'aimais me faire mal à la gueule. Je suis un bon vivant. Pour ma part, le vélo rimait avec plaisir. Je n'ai jamais fait de sale coup. J'ai toujours essayé d'être correct et respectueux tout en gardant mon tempérament et sans jamais me laisser berner non plus.
Propos recueillis par Cédric Congourdeau et Nicolas Gachet.
Dans un peloton, ce coureur trapus, pas avare d'effort, ne passait pas inaperçu avec ses coups de force, son sourire et sa gouaille. Depuis le Tour de Rhuys, il est focalisé à 100 % sur le magasin de vélo qu'il va ouvrir avec son pote Maxime Mayençon (Charvieu-Chavagneux IC). A 27 ans, un nouveau défi l'attend.
DirectVelo : Pouvait-on te considérer comme un coureur à part ?
Jérémy Fabio : J'étais un peu hors du système. Je roulais sans avoir de compteur. Je courais à l'instinct. C'est pour cette raison que j'ai souvent tenté ma chance de loin pour gagner des courses. J'ai essayé des choses impossibles, qui ont parfois marché ! Cette année, à Cherves, quand je dis à Hristo (Zaykov, son directeur sportif) que je peux tenter un truc de malade à 100 bornes de l'arrivée, il me dit d'attendre... Puis je lui en reparle à 80 kilomètres, même réponse... Et à 50, il me dit d'y aller !! Il a réussi à me canaliser, mais je l'ai rendu fou. Combien de fois l'ai-je entendu dire "Jérémy, arrête tes conneries !" (rires) Hristo disait que j'étais un coureur atypique, un peu à part...
« EVITER LES AMALGAMES »
Etre Niçois, est-ce être à part dans le cyclisme ?
Il ne faut pas se fier à l'apparence et éviter les amalgames. Un certain nombre de personnes pense que nous sommes des "branleurs". Ce n'est pas vraiment le cas, c'est simplement que nous avons notre rythme...
Aurais-tu pu courir dans un club plus au nord que Nice ou Martigues ?
Depuis ma chambre, quand je tourne la tête à gauche, je vois la mer, et à droite, la montagne. Il est difficile de quitter la région. Il existe des bonnes structures pour un jeune, notamment en Rhône-Alpes. Je ne sais pas si j'aurais pu partir dans un autre endroit en France.
Aurais-tu souhaité évoluer un jour dans une équipe de DN1 ?
Je n'ai pas de regrets à ce niveau-là. Les équipes de DN1 ont des facilités sur des épreuves Elite Nationale en raison du surnombre. Elles ont parfois deux à trois fois plus de coureurs au départ. A contrario, la donne change quand elles se présentent avec le même nombre de coureurs. En outre, certains coureurs recrutés par des DN1 sont uniquement là pour faire le nombre, mais ils n'ont pas le niveau. Si je devais revenir sur le passé, j'aurais peut-être pratiqué le vélo plus sérieusement à l'âge de 16-17 ans.
A cet-âge là, où te situais-tu par rapport au cyclisme ?
Jeune, je jouais au foot et je me suis cassé une cheville. Je suis venu par hasard au vélo. Tout a débuté en allant rouler pour travailler et cela m'a plu Ainsi, j'ai alors commencé à courir en UFOLEP, à 18 ans, à côté de la maison, puis j'ai continué en FSGT. J'ai peut-être perdu pas mal de temps. Néanmoins, mon côté festif dans le vélo provient de cette période... Je ne me prenais pas la tête, je n'ai pas connu les pôles Espoirs, les grosses équipes lorsque j'étais jeune. Il s'agissait vraiment du vélo populaire.
Est-ce un regret d'avoir débuté le vélo sur le tard ?
Oui, mon seul regret est de ne pas avoir commencé le vélo plus tôt. Lorsque j'ai gagné au Tour du Loir-et-Cher, je me suis dit que c'était un coup de chance. Malgré tout, j'ai pu confirmer par la suite, et surtout depuis deux ans. Le vrai déclic est intervenu l'an dernier, en mars, à l'occasion d'Annemasse-Bellegarde. J'ai terminé 4e après avoir été échappé seul un long moment, avant de chuter. Sur un parcours vallonné, je me suis rendu compte que je pouvais réaliser de belles choses. Si une personne de ma famille avait pratiqué le cyclisme de compétition, elle aurait pu me donner des conseils sur l'entraînement et la diététique...
« PAS LE GABARIT D'UN CYCLISTE »
Ton gabarit est tout de même plutôt atypique dans le peloton...
C'est sûr, je n'avais pas le gabarit d'un cycliste à la base. Cependant, au fil des années, j'ai commencé à m'affiner, à avoir des mollets dignes d'un coureur... Dans la famille, nous sommes tous trapus. Néanmoins, nous avons tous eu envie de bien faire dans le sport, de se donner à 100 %. Ma sœur a obtenu le 2e Dan en karaté. Elle était alors la seule fille à l'avoir.
Tu as toujours semblé loin de toute pression. Est-ce vraiment le cas ?
J'ai toujours été ainsi, à aimer rigoler, à ne pas me prendre la tête. Même à l'école... (rires) On peut presque dire que cette attitude m'a coûté mes études. Quand j'étais en seconde, j'avais reçu un bulletin de notes où un professeur avait écrit "Devrait se reconvertir dans l'école du cirque". Ma mère n'avait pas trop apprécié sur le coup, mais elle en rigole maintenant.
Voir un coureur avec le sourire au départ d'une course, ça se perd de plus en plus...
Et pourtant, ce n'est que du sport. Rien n'oblige un coureur à être présent au départ, à part si ses parents le poussent à faire du vélo. Il y a pire dans la vie... J'ai travaillé 40-45 heures à l'usine chaque semaine tout en m’entraînant tôt le matin ou tard le soir avec une frontale. Quand tu es cycliste à 100 %, tu as de la chance. Tu n'as pas le droit de tirer la gueule ! Même si ta copine t'a largué, il y a plus grave ! Un jeune de 20 ans n'a pas le droit d'être triste au départ d'une course.
Peut-on dire que tu préfères le vélo du passé ?
Je crois que j'aurais préféré courir quelques années auparavant. Par exemple, boire un coup la veille n’empêche pas d'être performant le lendemain sur le vélo. Sinon, j'ai déjà vu des spectateurs venir se faire dédicacer une photo au départ d'une course, et le coureur signait en tirant la gueule. Tu n'as pas le droit de réagir de la sorte. Moi, je trouve ça magique qu'on se déplace pour toi ! Il m'est arrivé de voir des équipes où personne ne se parlait pratiquement à table, je ne comprends pas.
De quels coureurs amateurs te sentais-tu le plus proche ?
Je me suis toujours régalé à parler à d'autres coureurs. Je pense à Yohan Cauquil, Edouard Lauber, Sébastien Fournet-Fayard, Frédéric Talpin ou encore Loïc Herbreteau. A Martigues, j'ai évolué dans une famille. Hristo m'a toujours accordé sa confiance, même au début alors que j’étais un "macabre". Par ailleurs, je n'oublie pas bien sûr Maxime Mayençon, mon meilleur pote. Je vais ouvrir un magasin de vélos avec lui. Nous espérons lancer l'affaire avant la fin de l'année... Ce sera un magasin à l'ancienne, avec des montages à la carte, et une large palette de marques de matériels.
« UN PINCEMENT AU CŒUR »
Comment as-tu vécu ta dernière course ?
J'ai ressenti un pincement au cœur la veille du Tour de Rhuys, au moment d'accrocher le dernier dossard. L’adrénaline inhérente à la compétition va me manquer. Les gens qui n'ont pas pratiqué ne peuvent pas comprendre. Quoi qu'il en soit, je me devais d'accepter le projet proposé par Maxime. Il fallait passer à autre chose.
La décision a-t-elle été compliqué à prendre ?
Comme je n'ai jamais eu la chance de passer pro, ce projet était une opportunité. J'étais arrivé à un âge où il fallait penser à l'avenir. Je ne me voyais pas retourner dans le domaine où j'exerçais par le passé. Et puis, entre-temps, j'ai travaillé dans un magasin de vélos. C'est ce que j'aime, parler aux gens, discuter du matériel... J'avais cette possibilité donc autant en profiter.
Nous t'imaginons mal totalement arrêter le vélo...
Je vais aller rouler avec des clients. Il faut savoir de quoi tu parles quand tu souhaites vendre un vélo. J'irai peut-être au travail en vélo deux fois par semaine, soit au total environ 100 bornes. Monter sur un vélo me plaisait. L'hiver, j'adore m'arrêter boire un café pendant un entraînement notamment du côté de l'Italie. Ça ne m'empêchait pas de faire mes exercices.
Et la compétition, est-ce vraiment fini ?
Si le club me demande de prendre une licence pour les dépanner, je le ferai. En tout cas, vous ne me verrez pas au départ d'une manche de la Coupe de France DN2 ! Mais pourquoi pas disputer le Critérium de Nice, en lever de rideau de la dernière étape de Paris-Nice. Je continuerai à rouler de toute façon quoi qu'il arrive. Chaque hiver, je prenais dix kilos et j'arrivais à les perdre... alors si je m'arrête totalement... (rires).
Que voudrais-tu que les gens retiennent de toi ?
Que je n'étais pas un raton ! Je n'ai jamais remporté une course en comptant mes coups de pédales. J'aimais me faire mal à la gueule. Je suis un bon vivant. Pour ma part, le vélo rimait avec plaisir. Je n'ai jamais fait de sale coup. J'ai toujours essayé d'être correct et respectueux tout en gardant mon tempérament et sans jamais me laisser berner non plus.
Propos recueillis par Cédric Congourdeau et Nicolas Gachet.